samedi 28 janvier 2012

Bettencourt:Banier entendu par les juges

Le photographe François-Marie Banier a été entendu toute la journée de jeudi par les juges en charge de l'affaire Bettencourt à Bordeaux, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier. Il semble que son compagnon Martin d'Orgeval ait été entendu également, ce qui n'était pas formellement confirmé en milieu de matinée. Aucun autre détail n'a été communiqué.
Les deux hommes ont été mis en examen le 14 décembre, le premier pour abus de faiblesse, abus de confiance et escroquerie aggravés et blanchiment, le second pour abus de faiblesse, blanchiment et recel. Le juge Jean-Michel Gentil ayant appris qu'ils projetaient un court voyage à New York, ils les avaient fait interpeller à leur domicile parisien le 12 décembre à l'aube, et les deux hommes avaient dû passer deux nuits à la prison de la Santé avant de lui être présentés. Ils avaient été mis en examen, mais l'interrogatoire sur le fond avait été différé afin qu'ils aient le temps de s'y préparer.

Le même jour, l'ancien gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, avait été interpellé à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle de retour du Gabon, et, après avoir lui aussi passé une nuit à la prison de la Santé, il avait été mis en examen le 15 décembre pour abus de faiblesse, complicité d'abus de confiance et escroquerie aggravés, et pour blanchiment. Lui non plus n'avait pas alors été interrogé sur le fond du dossier.

Les trois hommes sont notamment soupçonnés d'avoir profité de l'affaiblissement mental depuis 2006 de l'héritière de l'Oréal pour en obtenir des cadeaux divers. Pour rester libres sous contrôle judiciaire, François-Marie Banier a dû débourser 10 millions d'euros et Patrice de Maistre deux.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/01/27/97001-20120127FILWWW00261-bettencourtbanier-entendu-par-les-juges.php

jeudi 26 janvier 2012

Le directeur du Fonds mondial contre le sida démissionne

Michel Kazatchkine vient d'annoncer sa démission. Le directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida a annoncé mardi qu'il préférait quitter le Fonds, dont le budget annuel s'élève à plus de 20 milliards de dollars évoquant un désaccord sur le futur de l'organisation. Si l'intéressé évoque de simples divergences d'opinion, cette démission intervient alors qu'il été mis en cause dans une sur des soupçons de détournement de subventions, dans plusieurs pays africains ainsi qu'en Chine où l'organisation avait gelé temporairement ses subventions en mai 2011.

Cette démission intervient aussi après
une enquête de Marianne dans laquelle l'hebdomadaire français affirme que «des sommes conséquentes» ont été versées par le Fonds aux «activités philanthropiques» de l'épouse du français, -Sarkozy, ambassadrice bénévole du Fonds, et «de plusieurs agences appartenant à l'un de ses amis proches».

Des accusations qui ont terni l'image de l'organisation et qui ont poussé certains pays donateurs, comme l'Allemagne et la Suède, à suspendre leurs contributions, auraient-elles obligé l'organisation à réagir ?

« En novembre, le Conseil d’administration a décidé de nommer, sous son autorité directe, un Directeur général chargé de superviser la mise en oeuvre du Plan de transformation consolidé », indique Michel Kazatchkine dans un « message au personnel, aux partenaires et aux amis ». « Je respecte cette décision (...). Néanmoins, tout en maintenant un engagement total en faveur du Fonds mondial et de sa mission, j’en suis venu à la conclusion qu’il m’était impossible, dans ces circonstances, de rester à mon poste de Directeur exécutif », écrit-il. Sur RTL, mercredi matin il a explicité sa décision : « Pour moi, c'est une question de principe, il ne peut pas y avoir deux têtes dans une organisation».

Le Fonds dément

Depuis le Fonds a démenti les accusations de malversations, estimant que « le soutien apporté à une page du site web Carlabrunisarkozy.org (...), de même que les coûts liés aux déplacements de Mme Bruni-Sarkozy effectués dans le cadre de ses activités pour le Fonds ont respecté les règles et les procédures très strictes » de l'organisation.

Mardi, l'organisation basée à Genève a une nouvelle fois démenti les informations parues dans les médias français. «Je déments formellement l'information publiée (...) sur le site Liberation.fr disant que Michel Kazatchkine aurait démissionné en raison d'une "mise en cause" pour ses relations avec Carla Bruni Sarkozy », a déclaré le président du conseil d'administration du Fonds, Simon Bland, dans un courriel. Le site internet de Libération a indiqué s'être contenté de citer l'hebdomadaire Marianne.

Remplacé par un administrateur «hors pair» et «intègre»

M.Kazatchkine quittera ses fonctions le 16 mars prochain, peu après l'arrivée de Gabriel Jaramillo au poste de directeur général, le 1er février pour une durée de 12 mois, précédé d'une réputation de «dirigeant et d'administrateur hors pair et particulièrement intègre ».

Créée en 2002 avec les fonds du multimillionnaire Bill Gates, le Fonds est la plus importante source de financement internationale pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui ensemble font 4 millions de victimes dans le monde chaque année.

Médecin réputé et expert des questions de santé à l'échelle mondiale, le professeur français Kazatchkine avait été élu en février 2007 pour un premier mandat. Début 2011, il avait été reconduit à son poste pour trois ans. Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a «vivement» regretté dans un communiqué le départ du directeur du Fonds mondial contre le sida, le Français Michel Kazatchkine, et salué son «remarquable travail» à la tête de cet organisme.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/le-directeur-du-fonds-mondial-contre-le-sida-demissionne-25-01-2012-1828789.php

mercredi 25 janvier 2012

Placement sous tutelle : Bettencourt se pourvoit en cassation

Liliane Bettencourt a décidé de se pourvoir en cassation après la confirmation de son placement sous tutelle. L'héritière de L'Oréal, 89 ans, a fait part à ses défenseurs de son intention de contester la décision de la cour d'appel de Versailles, qui a rejeté la semaine dernière une

demande d'un placement moins contraignant et maintenu la mise sous tutelle, selon les avocats, confirmant une information donnée par Le Figaro. Une juge de Courbevoie (Hauts-de-Seine) avait ordonné le 17 octobre cette mesure de mise sous tutelle qui signifie que les

biens, revenus et fonctions de la milliardaire, notamment les 30% de parts de la société et son siège au conseil d'administration de L'Oréal, sont désormais gérés par sa fille, Françoise Meyers, et ses enfants, Jean-Victor et Nicolas Meyers. Françoise Meyers a assuré que le placement sous tutelle de Liliane Bettencourt ne modifiait en rien les accords passés entre la famille et Nestlé, qui sont convenus en 2004 d'un statu quo dans le capital de L'Oréal jusqu'à la mort de

l'héritière. La fille de Liliane Bettencourt et ses fils ont confirmé dans un communiqué publié la semaine dernière leur attachement à L'Oréal.

mardi 24 janvier 2012

La Syrie rejette les nouvelles propositions de la Ligue arabe

Le communiqué a été lu par le Premier ministre du Qatar après une réunion ministérielle plénière arabe qui a duré près de 5 heures. Les observateurs de la Ligue arabe ont transmis, dimanche soir, les premiers résultats de leur mission menée en Syrie ces dernières semaines. Première des recommandations? "Un départ du régime syrien de manière pacifique". Une initiative qui "ressemble à celle du Yémen", cette dernière ayant permis d'aboutir à un accord sur un départ du président Saleh.
Dans un premier temps, la Ligue arabe invite ainsi Bachar al-Assad à déléguer "des prérogatives au vice-président pour traiter avec un gouvernement d'union nationale" qui devra être formé "dans les deux mois". Les ministres arabes ont ainsi appelé le régime et les différents courants de l'opposition "à engager un dialogue sérieux" sous l'égide de la Ligue "dans un délai ne dépassant pas deux semaines".

La Syrie dit non

Afin de "donner plus de poids" à cette initiative de sortie de crise, le secrétaire général de la Ligue arabe a expliqué que l'Onu allait être informée de "toutes les résolutions (...) en vue de son approbation". Par ailleurs, la Ligue arabe a annoncé que la mission de ses observateurs allait être prolongée. Le secrétaire général de l'organisation a ainsi été chargé de nommer un "émissaire spécial" en Syrie, charger de suivre les développements dans le pays.

Réactions de la Syrie: un rejet pur et simple de cette "feuille de route". "La Syrie rejette les décisions du conseil ministériel de la Ligue arabe (...) et considère qu'il s'agit d'une violation de sa souveraineté nationale et d'une ingérence flagrante de sa politique intérieure", indique l'agence de presse officielle syrienne.

lundi 23 janvier 2012

L'hippodrome de Compiègne vendu au tiers du prix ? L'avocat de Woerth dément

Les terrains de l'hippodrome de Compiègne vendus à un prix trois fois inférieur à leur valeur? C'est ce qu'avance Mediapart, samedi, citant un rapport d'experts récemment remis à la Cour de justice de la République, dans le cadre d'une enquête pour "prise illégale d'intérêts" visant Eric Woerth au sujet de la vente de l'hippodrome de l'Oise. Selon ce document, que ne reproduit pas le site d'informations, les terrains valaient donc en réalité trois fois plus que le prix auquel l'ancien ministre les a vendus en 2010.
Une "présentation tendancieuse" du rapport pour l'avocat d'Eric Woerth, Jean-Yves Le Borgne. "Le rapport confirme l'évaluation de l'administration concernant la valeur du terrain, entre 2,5 et 2,7 millions d'euros", explique-t-il. Il ajoute que les experts ont "établi par ailleurs, qu'avec les bâtiments édifiés, les terrains ont une valeur trois fois supérieure". Selon lui, le différentiel entre la valeur totale et le prix de vente s'explique par le fait que c'est la Société des courses qui avait payé la construction des bâtiments. "On n'allait pas faire payer deux fois l'acquéreur", avance-t-il. En un mot : "l'évaluation" de l'administration "correspond à l'expertise".
Quant à l'éventuelle mise en examen d'Eric Woerth dans ce dossier, évoquée par Mediapart, Me Le Borgne a affirmé que "la discussion en cours en financière et n'a rien à voir avec une quelconque faute pénale". L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy avait été entendu le 4 mai par la CJR en tant que témoin assisté, un statut intermédiaire entre celui de simple témoin et celui de mis en examen. Il est soupçonné d'avoir "bradé" une parcelle de 57 hectares de la forêt de Compiègne à la Société des courses de Compiègne en mars 2010 pour la somme de 2,5 millions d'euros.

vendredi 20 janvier 2012

Anne Sinclair : "je ne suis ni une sainte, ni une victime"

Mon retour à la lumière comme vous dites ... il a déjà eu lieu, non ? Au moins, c'est fait ! Bon, c'est vrai que la lumière professionnelle est toujours plus plaisante" Interviewée par le magazine Elle, au moment où elle prend les commandes de la version française du site américain d'information Huffington Post qui doit sortir lundi prochain, Anne Sinclair adopte tout à la fois un ton ironique et ferme sur le soutien qu'elle a apporté à son mari lors de et depuis son arrestation à New York en mai dernier, qui l'a remise sous le feu des projecteurs.
"Le soutien inconditionnel, ça n'existe pas. On soutient si on a décidé de soutenir. Personne ne sait ce qui se passe dans l'intimité des couples et je dénie à quiconque le droit de juger du mien. Je me sens libre de mes jugements, de mes actions, je décide de ma vie en toute indépendance", dit-elle. "Je ne suis ni une sainte, ni une victime, je suis une femme libre !", ajoute-t-elle. Quant au travail, "ça me fait très plaisir de reprendre mon métier", commente la journaliste. "Je crois que je peux encore apporter à ce métier !"

http://lci.tf1.fr/people/anne-sinclair-je-ne-suis-ni-une-sainte-ni-une-victime-6940717.html

mercredi 11 janvier 2012

Affaire Karachi : un survivant de l'attentat témoigne

Gilles Sanson, 50 ans, est un des survivants de l’attentat de Karachi qui, il y a quelques mois, ont porté plainte pour « blessures involontaires » contre la Direction des constructions navales (DCN). Défendu par Me Marie Dosé, il est entendu ce matin par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).L’occasion de faire le point sur l’évolution du dossier dans lequel la DCN est également partie civile.

Qu’attendez-vous de votre plainte contre la DCN?
GILLES SANSON. J’étais dans le bus qui a explosé le 8 mai 2002. J’ai vu mourir mes camarades et je subis, aujourd’hui, d’importantes séquelles. L’enquête m’a appris que les autorités françaises ainsi que notre employeur connaissaient parfaitement les menaces qui pesaient sur nous. Or, aucune consigne de sécurité particulière ne nous a jamais été donnée. Notre bus partait tous les matins à la même heure et empruntait le même trajet. Sans le savoir, nous étions une cible parfaite. Je veux que DCN, qui s’est pourtant constituée partie civile dans ce dossier, nous rende des comptes.

On est loin de la question du
de la campagne d’Edouard Balladur…
Pas du tout! Plus les
d’instruction avancent, plus le lien entre l’attentat de Karachi et le financement de la campagne d’Edouard Balladur semble se vérifier. DCN, on le sait, a versé des commissions dans le cadre des contrats d’armement. Lorsqu’elle a cessé de le faire, elle n’ignorait pas que les bénéficiaires spoliés risquaient de se manifester. Si l’attentat de Karachi est la traduction de leur réaction, cela signifie que mon entreprise m’a mis délibérément en danger…

Les juges financiers passent en revue l’entourage d’Edouard Balladur. Des proches de
sont mis en examen. Cela ne va-t-il pas un peu trop loin?
Ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir occupaient, à l’époque de la campagne présidentielle de 1995, des postes clés dans l’entourage d’Edouard Balladur. Ce n’est pas la justice qui a voulu cela.

Les parties civiles se voient reprocher d’être complices d’une manipulation politique dans le contexte de la campagne pour 2012…
Que ceux qui nous font ce reproche demandent à DCN pourquoi elle a attendu six ans pour transmettre à la justice le rapport Nautilus, qui évoque la piste des rétrocommissions! Je demande aux Morano, Pécresse, Fillon et autres de me répondre, pourquoi DCN, entreprise étatique, n’a pas fourni plus tôt ce document capital? Ce n’est pas nous, victimes, qui avons instrumentalisé la justice!

Au-delà de la souffrance liée à l’attentat, comment vivez-vous ce dossier au jour le jour?
Il est douloureux d’admettre que l’Etat et mon employeur m’ont trahi, mais il est réconfortant de voir les juges travailler. Dix ans après les faits, j’aspire à tourner la page et à passer à autre chose. Pour cela, il faut que la vérité soit faite. Or ce dossier, c’est un peu l’enquête interdite. L’intérêt de la nation semble parfois s’y confondre avec les intérêts de quelques hommes d’Etat…


http://www.leparisien.fr/faits-divers/affaire-karachi-un-survivant-de-l-attentat-temoigne-10-01-2012-1805370.php

lundi 9 janvier 2012

Karachi : les comptes de la campagne Balladur dans la cave d'un préfet

Le domicile du préfet Jean-Claude Aurousseau a fait l'objet d'une perquisition le 24 novembre dernier dans le cadre du volet de l'affaire Karachi. de l'association de de la campagne du candidat à la présidentielle (Aficeb) de 1995, Edouard Balladur, il a même été placé en garde de vue. Dans sa cave, les policiers ont trouvé les archives de l'association. Le Journal du Dimanche (JDD) révèle dimanche quelques éléments de ces documents, prouvant que les comptes ont été truqués. Trois procès-verbaux ont été rédigés à partir de ces archives par la division nationale des investigations financières (DNIF).

Premier élément révélé par l'hebdomadaire, le préfet Aurousseau était bien au courant du plafond de dépenses fixé à 90 millions de francs pour les candidats au premier tour. Selon les enquêteurs cités par le JDD, «les engagements ont été dépassé de 17 millions de francs» au 20 mars 1995, à un mois du premier tour. Les recettes ne sont pas au rendez-vous, occasionnant un déficit. Selon la DNIF, «si les recettes n'avaient pas été réévaluées, le déficit aurait pu atteindre éventuellement 30 millions de francs». De quoi crédibiliser la thèse de fonds spéciaux ou de rétro-commissions pour équilibrer les comptes.

Le préfet nie avoir eu connaissance de fonds spéciaux

Placé en garde de vue le 7 décembre dernier, M. Aurousseau dit avoir «attiré l'attention» sur les dépenses trop importantes de la campagne. Tout juste a-t-il avoué avoir constaté que les dépenses augmentaient en même temps que les sondages étaient moins bons pour Edouard Balladur.
De quoi mettre le doute sur la validation des comptes de campagne par le Conseil constitutionnel. L'ex-conseiller à la Cour des comptes a par contre fermement nié avoir eu connaissance de fonds spéciaux en provenance de Matignon, mis à part «une enveloppe pour compenser mes "primes activités" de la Cour des comptes sur quatre mois».

Cité par le JDD, l'ancien préfet a expliqué aux policiers qu'il découvrait les quelques 5,2 millions de francs dépensés en liquide notamment pour l'organisation de meetings, ajoutant «ces sommes me paraissent mirobolantes». L'ancien préfet n'était selon ses dires au courant de rien, ne donnant pas plus d'informations sur des sommes d'argent mystérieuses inscrites dans ses carnets manuscrits.

Dans l'affaire Karachi, les juges d'instruction Renaud van Ruymbeke et Roger Le Loire cherchent à savoir si des commissions, versées en marge de contrats d'armement conclus en 1994 avec le Pakistan (sous-marins Agosta) et l'Arabie saoudite (frégates Sawari II), ont donné lieu à des rétrocommissions qui auraient financé la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. Après la mise en examen de l'ex-ministre Renaud Donnedieu de Vabres, les auditions de l'ancien ministre de la Défense François Léotard et de M. Balladur semblent incontournables. Mais les deux juges pourraient confier cette tâche à la Cour de justice de la République (CJR), seule à même de juger des faits commis par des membres du gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions.
http://www.leparisien.fr/affaire-karachi/karachi-les-comptes-de-la-campagne-balladur-dans-la-cave-d-un-prefet-08-01-2012-1802193.php

vendredi 6 janvier 2012

Procès Moubarak: le procureur requiert la peine capitale

Le procureur a demandé jeudi la peine capitale à l'encontre de l'ancien égyptien Hosni Moubarak, accusé d'être responsable du de manifestants lors de la révolte contre son régime. Une répression qui a fait officiellement 850 morts. «La loi prévoit la peine de pour le meurtre prémédité», a déclaré le procureur Moustafa Souleimane au terme de ses réquisitions jeudi devant le tribunal du Caire où est jugé l'ancien chef d'Etat.

La peine de mort a également été requise pour l'ancien ministre de l'Intérieur Habib el-Adli et six hauts responsables des services de sécurité, jugés en même temps. Le procès a été ajourné aux 9 et 10 janvier.

«Comment se peut-il que le président de la République ne soit pas au courant des manifestations qui ont éclaté le 25 janvier en douze endroits dans plusieurs gouvernorats?», a-t-il ajouté en cours de l'audience qui s'est ouverte en milieu de journée, réfutant l'idée que l'ancien président n'était pas informé de la gravité de la situation.

Moubarak a de nouveau comparu allongé

Le procureur a également souligné que le ministre de l'Intérieur de l'époque, Habib el-Adli, jugé en même temps que l'ancien chef d'Etat, «ne pouvait pas donner des ordres de tirer sur les manifestants sans avoir obtenu des instructions de Moubarak».

Âgé de 83 ans, Hosni Moubarak est en détention préventive dans un hôpital militaire de la banlieue du Caire. Il a une nouvelle fois comparu jeudi allongé sur une civière.

Le raïs déchu est jugé depuis le 3 août dans le cadre des poursuites après la répression du soulèvement contre son régime début 2011, qui a fait officiellement quelque 850 morts. L'ancien ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, et six de ses conseillers sont jugés en même temps que lui pour ces accusations. L'ancien président est également inculpé de corruption, des accusations qui visent aussi ses fils Alaa et Gamal, jugés en même temps que lui.

Hosni Moubarak, dont le procès se déroule sous la protection d'un important dispositif de sécurité, est le premier dirigeant victime du «Printemps arabe» à comparaître en personne devant la justice. Les avocats qui assurent sa défense plaident non-coupable.
http://www.leparisien.fr/crise-egypte/proces-moubarak-le-procureur-requiert-la-peine-capitale-05-01-2012-1798147.php