vendredi 7 juin 2013

INFOGRAPHIE. A la retraite, 7% des retraités... travaillent

Selon l'Insee, 7% des retraités sexagénaires occupaient un emploi en 2012, deux fois plus qu'en 2006. La moitié d'entre eux le font car leur pension ne leur suffit pas pour vivre.

Alors que le rapport sur l'avenir des retraites, annoncé déjà comme très radical, doit être remis la semaine prochaine à Jean-Marc Ayrault, voici un chiffre qui fera certainement réfléchir : selon une étude de l'Insee publiée vendredi, 7% des retraités continuent d'exercer une activité après leur départ "officiel" à la retraite. Signe qu'une partie des retraités est bien victime de la crise, cette proportion a doublé depuis 2006.

La moitié de ces retraités âgés de 60 à 69 ans, ayant travaillé après 50 ans, déclarent travailler principalement parce que leur retraite "ne leur suffit pas pour vivre aujourd'hui" et 7% car "cela leur permet de cotiser plus pour améliorer leur retraite de demain". Quatre sur dix (43%) le font en revanche pour des raisons non financières. "L'assouplissement des conditions du cumul emploi-retraite intervenues à partir de 2009 a favorisé cette évolution", souligne l'Institut national de la statistique et des études économiques -ce cumul permet, sous conditions, de bénéficier d'un revenu d'activité tout en conservant l'intégralité de sa retraite.
Temps partiel
Le cumul emploi-retraite, "très souvent pratiqué à temps partiel", concerne un peu plus souvent les hommes. Il est aussi plus répandu parmi les cadres et les diplômés du supérieur. L'Insee avance comme piste d'explication que "ces catégories connaissent des taux de remplacement retraite/salaire plus faibles et peuvent aussi bénéficier d'opportunités accrues de cumul".  Ces retraités qui travaillent occupent enfin deux fois plus souvent que les 50-59 ans des emplois non salariés, notamment de commerçants et de professions libérales (29% contre 14%).

Le travail des retraités pourrait encore se développer : 19% des personnes de 50 à 59 ans interrogées par l'Insee envisagent de travailler pendant leur retraite, dont plus de la moitié pour des raisons financières.
 

jeudi 6 juin 2013

Accident de Villiers-le-Bel : le policier dit ne pas avoir eu "conscience" de sa vitesse

Le policier jugé pour l'accident de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), dans lequel deux adolescents ont péri en novembre 2007, a assuré n'avoir "rien pu faire" pour éviter l'accident.

Le policier jugé pour l'accident de Villiers-le-Bel (Val-d'Oise), dans lequel deux adolescents ont péri en novembre 2007, a assuré jeudi devant le tribunal n'avoir "pas eu conscience" de sa vitesse et n'avoir "rien pu faire" pour éviter l'accident. "On avançait relativement calmement, à une allure de patrouille. On n'était pas en intervention", a raconté Franck Viallet, 36 ans, qui se trouvait au volant de la voiture avec trois autres policiers le soir du drame. "Soudain, je les ai vu arriver par la gauche. Je n'ai rien pu faire, j'ai été très surpris (...) Tout s'est passé très vite", selon le policier, poursuivi pour homicides involontaires devant le tribunal correctionnel de Pontoise.

Accusé de n'avoir pas respecté la limitation de vitesse au moment de l'accident, Franck Viallet, le seul des quatre policiers à avoir été renvoyé devant le tribunal dans cette affaire, encourt trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende. "Pourquoi n'avoir pas mis le gyrophare, ni le deux tons (sirène)", comme l'exige la loi en cas d'intervention nécessitant de s'affranchir des règles de conduites habituelles, ont demandé lors de l'audience les avocats des parties civiles, Mes Jean-Pierre Mignard et Emmanuel Tordjman.
 
"J'avais l'impression de rouler à une allure normale"
"Je pensais rouler entre 40 et 50 km/h. Je n'ai pris connaissance que plus tard des expertises. Je ne pensais pas aller à cette allure-là", s'est défendu d'une voix calme Franck Viallet, veste grise et lunettes rectangulaires. "Nous n'étions pas sur une mission d'urgence (...) J'avais l'impression de rouler à une allure normale", a répété le policier. La mort de Mouhsim et Lakamy, le 25 novembre 2007, avait provoqué deux jours de violentes échauffourées entre jeunes et forces de l'ordre à Villiers-le-Bel, commune populaire de 27.000 habitants, dont le tiers est âgé de moins de 25 ans. Une centaine de policiers avaient été blessés durant cette flambée de violences.

Selon un rapport d'expertise, le véhicule de police était en phase d'accélération au moment de l'accident et roulait à près de 64 km/h - au lieu des 50 km/h autorisés - sans gyrophare ni avertisseur. Les deux adolescents circulaient de leur côté sur une moto qui n'était pas destinée à la route, pourvue de freins et d'éclairage, à une vitesse supérieure à la limite autorisée. Ils ne portaient par ailleurs pas de casque et n'avaient pas respecté une priorité à droite.