L’enquête ouverte sur des soupçons de « financement illégal de parti politique » rebondit avec la révélation d’un étrange rendez-vous entre le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, et Eric Woerth, qui devrait être entendu la semaine prochaine. Notée sur l’agenda de Maistre au 19 janvier 2007, cette rencontre entre les deux hommes, révélée par l’hedomadaire « Marianne », jettent un peu plus le trouble sur les relations financières présumées entre la milliardaire et l’UMP dont Eric Woerth est le trésorier.
En outre, avant d’être ministre du travail en 2010, il a été chargé du Budget de mai 2007 à mars 2010 La veille de cette rencontre, le 18 janvier, l’ex-comptable de Liliane Bettencourt, Claire Thibout, avait remis à sa patronne une enveloppe d’argent destinée à Patrice de Maistre, comme elle l’a affirmé à la juge Isabelle Prévost-Desprez qui enquête sur les soupçons d’abus de faiblesse visant François-Marie Banier.
Une troublante coïncidence
Des affirmations corroborées par l’agenda 2007 de Claire Thibout, saisi par la brigade financière. Sur la page du 18 janvier, il est mentionné : « Donnez enveloppe qui donnera à Patrice ». Début juillet, l’ex-comptable avait précisé aux enquêteurs de la brigade financière avoir remis 50 000 € en liquide. Les policiers, qui ont par ailleurs récupéré l’agenda de Patrice de Maistre, ont relevé une troublante coïncidence. Le 19 janvier, le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt avait rendez-vous à l’heure du déjeuner pour un « café » avec Eric Woerth, alors trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Faut-il voir une corrélation entre l’enveloppe et le café ? « Il nous faut croiser et vérifier tous ces éléments », confie, prudente, une source judiciaire.
Autorisée par le Conseil des ministres mercredi, l’audition d’Eric Woerth devrait avoir lieu en début de semaine. Le ministre s’expliquera notamment sur les conditions d’embauche de son épouse Florence par la société Clymène, dirigée par Patrice de Maistre et gérant une partie de la fortune de Liliane Bettencourt. Si les questions soumises au ministre du Travail doivent, théoriquement, se cantonner aux soupçons de « trafic d’influence », il paraît évident qu’il sera aussi interrogé sur cet étrange rendez-vous.
Ce « café » partagé par Woerth et Maistre redonne du crédit aux déclarations de Claire Thibout sur les remises d’enveloppes à des personnalités politiques, même si l’ex-comptable est en partie revenue sur ses dires.
Une autre révélation pourrait renforcer la piste du financement occulte. « La banque Dexia a refusé de sortir 500 000 € en espèces d’un compte de Liliane Bettencourt » à la fin de l’année 2006, assure un proche du dossier. La direction de la banque a fait savoir que la somme était trop importante et qu’il faudrait alerter Tracfin », la cellule anti blanchiment de Bercy. M m e Bettecourt se serait alors contenté de retirer 100 000 €, indique encore « Marianne » à paraître aujourd’hui. Ceci, à seulement cinq mois de l’élection de Nicolas Sarkozy.
http://www.leparisien.fr/affaire-bettencourt/affaire-bettencourt-des-agendas-embarrassants-pour-eric-woerth-24-07-2010-1011036.php
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