Tout d'abord, quel travail a effectué précisément Michel Platini pour recevoir 2 millions de francs suisses ? A cette interrogation, il cite 3 projets sans donner plus de détails : une réforme du calendrier mondial des compétitions, le "goal project" et un dispositif d'aides et de soutien de la Fifa aux fédérations les plus pauvres du monde. La justice suisse attendra sans nul doute davantage de précisions sur ses activités.
"Un million... de quoi ?"
Plus étonnant surtout, pourquoi y a-t-il eu 9 ans d'écart entre la période où ce travail est censé avoir été effectué et le moment où Michel Platini a reçu sa rémunération ? Sur ce point, l'ancien n°10 de Juventus Turin livre une explication détaillée. Alors que Sepp Blatter envisage de prendre la présidence de la Fifa, ce dernier lui réclame son aide et son expertise. Et lorsque la question de sa rétribution est abordée, Michel Platini répond : "Un million". "De quoi ?" lui demande alors Blatter. "De ce que tu veux, des roubles, des livres des dollars", poursuit l'ancien international.
Quel que soit la monnaie utilisée, la sommé exigée dépasse les salaires en vigueur chez les dirigeants de la Fifa. A titre d'exemple, le secrétaire général touche 300.000 euros. Du coup, pour verser un tel montant Sepp Blatter doit élaborer un petit montage financier (un contrat de 300.000 francs suisses et le reste plus tard donc).
"Un truc d'homme à homme"
Une solution que l'ancien capitaine des Bleus accepte sans sourciller. Mais aucun contrat, ni document ne viendra sceller cet accord. "C'était un truc d'homme à homme. Il allait devenir président de la Fifa. La Fifa ! J'avais confiance", explique-t-il. Et démontrer sa bonne foi mais aussi son amateurisme, Michel Platini indique n'avoir "ni avocat, ni agent" pour défendre ses intérêts.
"Je ne suis pas un homme d'argent"' mais...
Or, cette explication soulève une contradiction. Michel Platini assure ne pas être "un homme d'argent". Pour nous convaincre, il précise avoir refusé une offre très lucrative du Real Madrid en 1992 et surtout avoir présidé le comité d'organisation de la Coupe du Monde 98 de façon bénévole. Pourtant, il réclame pour ses missions auprès de Sepp Blatter un montant trois fois supérieur au salaire du secrétaire général de la Fifa.
Amateur ou crédule ? La ligne de défense choisie par Michel Platini pour démontrer son honnêteté donne, sur la forme, une image peu compatible avec les responsabilités auxquelles il aspire à la tête de la Fifa. Et, sur le fond, elle ne dissipe pas les doutes sur la justification réelle des 2 millions de francs suisses versés.
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