Abdessalem Jalloud, un ancien compagnon du colonel Muammar Kadhafi et ex-numéro deux du régime libyen, tombé en disgrâce au milieu des années 1990, a réussi, vendredi, à fuir Tripoli et est passé à la rébellion, a-t-on appris de sources concordantes. "Il a quitté Tripoli, il a rejoint la rébellion", a déclaré le porte-parole militaire de la rébellion, le colonel Ahmed Omar Bani. "Pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons révéler où il se trouve exactement", a ajouté le colonel Bani, interrogé à Benghazi, "capitale" des rebelles dans l'est du pays.
"Le commandant Jalloud a réussi à fuir Tripoli avec sa famille et il est arrivé vendredi dans la ville de Zenten" contrôlée par les insurgés et située au sud-ouest de Tripoli, a indiqué une autre source rebelle ayant requis l'anonymat. La défection d'Abdessalem Jalloud a été annoncée dans la soirée par plusieurs médias rebelles. Abdessalem Jalloud a notamment été cité par la télévision rebelle Libya Awalam, sur une bande passante à l'écran, disant : "Le régime de Kadhafi est fini."
Personnalité populaire
Compagnon de la première heure de Kadhafi, Abdessalem Jalloud a longtemps été considéré comme le numéro deux du régime, avant d'être discrètement mis à l'écart à partir de 1990. Né en 1941, il a exercé les fonctions de Premier ministre de 1972 à 1977. Il a occupé plusieurs postes officiels, notamment ceux de vice-Premier ministre, de ministre des Finances et de ministre de l'Industrie. Il était l'un des principaux officiers ayant participé au coup d'État qui a porté au pouvoir Muammar Kadhafi. Après des différends avec le guide libyen, Abdessalem Jalloud avait été écarté des affaires et s'était retiré de la vie politique. Il a été maintenu en résidence surveillée pendant plusieurs années.
Il est un des notables de l'influente tribu des Megarha (dont le fief est à Sebha, dans le centre-ouest du pays, comme la tribu du colonel Kadhafi, les Guededfa. Il reste une personnalité populaire en Libye. En octobre 2010, des médias contrôlés par l'un des fils de Muammar Kadhafi, Seif al-Islam, avaient évoqué le nom d'Abdessalem Jalloud en tant que possible Premier ministre pour mener le combat contre "la corruption" dans le pays. Même s'il était marginalisé au sein du régime, son départ est un nouveau revers pour le colonel Kadhafi, dont les troupes ont cédé du terrain ces derniers jours face aux rebelles. Dans leur percée vers Tripoli, les rebelles ont annoncé des succès majeurs vendredi, avec la prise de contrôle des villes de Zliten (à 150 kilomètres à l'est) et de Zawiyah, en périphérie sud-ouest de la capitale.
http://www.lepoint.fr/monde/l-ex-bras-droit-de-kadhafi-annonce-sa-defection-20-08-2011-1364458_24.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire