En visite à Erevan jeudi et vendredi, Nicolas Sarkozy a appelé Ankara à une "reconnaissance du génocide" dans un délai "assez bref", avant la fin de son mandat en mai 2012, en évoquant les massacres ottomans perpétrés en 1915 et 1916 en Turquie, qui ont fait plusieurs centaines de milliers de morts. La Turquie reconnaît que 300.000 à 500.000 personnes ont péri lors de cette période, mais, selon elle, elles n'ont pas été victimes d'une campagne d'extermination mais du chaos des dernières années de l'Empire ottoman. Pour les Arméniens, il s'agit d'un "génocide" qui a fait plus d'un million et demi de morts.
Ces déclarations de Nicolas Sarkozy ont passablement froissé les responsables turcs : "Notre mission, en tant qu'hommes politiques, n'est pas de définir le passé ou les événements du passé. C'est de définir l'avenir", a insisté le ministre turc aux Affaires européennes Egemen Bagis, avant d'accuser le président français d'"exploitation à l'approche de l'élection" présidentielle française, de la thématique arménienne. "Sarkozy a probablement adopté ce type d'approche après avoir été effrayé par les derniers sondages politiques en France", a-t-il commenté. Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu a lui aussi dénoncé "l'opportunisme politique" de "propos qui s'inscrivent totalement dans le contexte électoral en France". "Ceux qui disent à la Turquie de se réconcilier avec son passé doivent d'abord se regarder dans un miroir", a-t-il asséné, faisant référence au passé colonial de la France.
"Génocide des Algériens"
Présent à Ankara vendredi pour la signature d'un accord de coopération sécuritaire, le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant a répondu aux questions de journalistes en les appelant à ne pas surinterpréter les propos de son président. "Il convient de s'en tenir strictement aux propos du président de la République sans les interpréter", a dit M. Guéant, affirmant que M. Sarkozy "n'a pas évoqué de délai" pour qu'Ankara reconnaisse le "génocide" arménien. Interrogé sur le point de savoir comment réagirait la France si la Turquie décidait de reconnaître "le génocide des Algériens", M. Guéant à répondu: "Le président de la République française est allé en Algérie, il a eu des propos extrêmement forts sur ce moment douloureux de notre passé entre l'Algérie et la France. Il a tourné la page".
Avant son élection en 2007, le candidat Sarkozy avait promis aux représentants de la forte communauté arménienne de France, estimée à un demi-million de personnes, de soutenir le vote d'un texte de loi spécifique réprimant la négation du génocide de 1915. Mais ce texte a été enterré en mai faute d'une majorité au Sénat (chambre haute) et surtout du soutien du gouvernement de Nicolas Sarkozy, suscitant l'amertume des Arméniens de France et de leurs partisans.
Présent à Ankara vendredi pour la signature d'un accord de coopération sécuritaire, le ministre français de l'Intérieur Claude Guéant a répondu aux questions de journalistes en les appelant à ne pas surinterpréter les propos de son président. "Il convient de s'en tenir strictement aux propos du président de la République sans les interpréter", a dit M. Guéant, affirmant que M. Sarkozy "n'a pas évoqué de délai" pour qu'Ankara reconnaisse le "génocide" arménien. Interrogé sur le point de savoir comment réagirait la France si la Turquie décidait de reconnaître "le génocide des Algériens", M. Guéant à répondu: "Le président de la République française est allé en Algérie, il a eu des propos extrêmement forts sur ce moment douloureux de notre passé entre l'Algérie et la France. Il a tourné la page".
Avant son élection en 2007, le candidat Sarkozy avait promis aux représentants de la forte communauté arménienne de France, estimée à un demi-million de personnes, de soutenir le vote d'un texte de loi spécifique réprimant la négation du génocide de 1915. Mais ce texte a été enterré en mai faute d'une majorité au Sénat (chambre haute) et surtout du soutien du gouvernement de Nicolas Sarkozy, suscitant l'amertume des Arméniens de France et de leurs partisans.
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