vendredi 7 mars 2014

Ukraine : des pro-Crimée manifestent à Moscou, un destroyer américain en route pour la mer Noire

Lors d'un nouvel entretien téléphonique tard jeudi soir avec son homologue américain, le président russe est resté sur sa position de soutien aux autorités sécessionnistes de Crimée. Une position suivie par des milliers de manifestants russes à Moscou vendredi.

Après la destitution du président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch, le déploiement de forces russes autour des sites stratégiques de la Crimée, une province autonome ukrainienne à majorité russophone, suscite de fortes tensions diplomatiques entre Russes et Occidentaux.

Plus de 65.000 personnes à un rassemblement pro-Crimée à Moscou. Plus de 65.000 personnes étaient rassemblées vendredi à Moscou pour un concert organisé en soutien aux habitants de Crimée, péninsule ukrainienne dont les autorités pro-russes ont demandé un rattachement à la
Russie, a annoncé la police moscovite. Brandissant des drapeaux russes ou munies de pancartes clamant "la Crimée est une terre russe" ou "Crimée, nous sommes avec toi", elles assistaient, à deux pas du Kremlin, à un concert qui a débuté par une chanson patriotique intitulée "Officiers", interprétée par la pop star russe Oleg Gazmanov.

Un destroyer américain franchit le Bosphore pour la mer. Un navire guerre de la marine américaine a franchi vendredi après-midi le détroit du Bosphore pour participer en mer Noire à un exercice, en plein bras de fer entre les Etats-Unis et la Russie au sujet de l'
Ukraine. Le destroyer lance-missiles USS Truxtun, qui a quitté la base grecque de la baie de Souda jeudi matin, a franchi le détroit des Dardanelles vendredi matin et s'est engagé dans le Bosphore en début d'après-midi. L'US Navy a indiqué jeudi soir que le Truxtun devait participer à un exercice avec les forces navales bulgares et roumaines prévu "bien avant son départ des Etats-Unis".

Des observateurs de l'OSCE bloqués à l'entrée en Crimée. Comme la veille, les observateurs militaires de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont été bloqués vendredi au moment d'entrer en Crimée. Près du village de Tchongar, l'un des deux points d'accès possible à la péninsule, les deux bus transportant les quarante observateurs et suivis d'une cinquantaine de voitures civiles ukrainiennes ont été empêchés de passer par une dizaine d'hommes armés non identifiés. Ils ont décidé de faire demi-tour.
Poutine ne bouge pas d'un iota.Afin de trouver une solution à la crise, Barack Obama et Vladimir Poutine ont de nouveau longuement parlé au téléphone jeudi soir. Résultat : pas d'avancée notable. D'un côté, le locataire de la Maison-Blanche a "insisté sur le fait que la Russie agit en violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine", justifiant donc les "mesures de représailles, en coordination avec nos partenaires européens". Il a ensuite redit ses exigences : des "discussions directes, avec l'aide de la communauté internationale" entre la Russie et l'Ukraine, la venue "des observateurs internationaux pour s'assurer que les Ukrainiens sont protégés, y compris la minorité russe", et "le retour des forces russes dans leurs casernes".

De l'autre, le patron du Kremlin a réaffirmé que les nouvelles autorités ukrainiennes sont parvenues au pouvoir à la suite, selon lui, d'un coup d'Etat et qu'elles ont imposé des "décisions absolument illégitimes aux régions de l'Est, du Sud-Est et de Crimée". "La Russie ne peut pas ignorer les appels à l'aide dans cette affaire et elle agit en conséquence, dans le respect absolu du droit international", a-t-il ajouté. Avant de rappeler à son homologue l'importance des relations américano-russes qui "ne devraient pas être sacrifiées par des problèmes internationaux isolés, bien qu'extrêmement importants".
 

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