lundi 3 mars 2014

Ukraine : des sanctions de l'Europe contre la Russie ?

C'est l'un des plus graves conflits diplomatiques entre Moscou et Washington depuis la chute du Mur de Berlin. La crise ukrainienne s'est étendue ce lundi aux marchés financiers. En Crimée, les troupes russes continuent de se déployer.

La tension diplomatique est à son comble ce lundi, après l'intervention russe en Crimée. La Pologne réclame désormais des sanctions contre Moscou. La Russie, elle, accuse le nouveau gouvernement ukrainien de vouloir s'en prendre aux minorités en Ukraine. Fait nouveau : la crise ukrainienne s'est désormais invitée sur les marchés financiers. La Bourse de Moscou a perdu près de 6% à l'ouverture lundi et creusait ses pertes à la mi-journée autour de 13%, les investisseurs paniquant face aux conséquences d'une possible intervention russe en Ukraine pour l'économie russe déjà chancelante.
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Des sanctions européennes contre la Russie ? Moscou subira "de graves conséquences"  pour son intervention en Crimée ukrainienne, a estimé lundi le ministre  polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski. "Nous savons que chez les rapaces l'appétit vient en mangeant. L'enjeu pour  le monde libre est de s'opposer à cette logique", a déclaré le chef de la  diplomatie aux journalistes. "La Russie subira de graves conséquences" pour son intervention en Ukraine. Le président polonais Bronislaw Komorowski  a indiqué lundi que son pays allait soutenir l'idée de sanctions européennes à  l'égard de la Russie. "Au moment où il s'agit d'empêcher une montée (des tensions) en Ukraine,  l'UE devrait être capable d'adopter une position plus ferme sur la perspective  de sanctions économiques et politiques. La Pologne devrait présenter une telle  position lors du Conseil européen", a déclaré M. Komorowski.  Les ministres européens des Affaires étrangères se retrouvent lundi à  Bruxelles pour leur deuxième réunion d'urgence sur l'Ukraine en dix jours.
Les marchés financiers paniquent.  Les marchés financiers paniquaient lundi en Russie face à l'escalade de la  crise en Ukraine, poussant la banque centrale à une hausse surprise de son taux  directeur pour tenter de calmer le jeu et assurer "la stabilité financière".
Le gaz au coeur de la crise. L'Ukraine a accentué ses importations de gaz naturel russe ces derniers jours alors que Moscou pourrait mettre fin aux tarifs préférentiels accordés à son voisin, a annoncé lundi un porte-parole de la compagnie nationale de transport du gaz Ukrtransgas. Le gouvernement allemand a de son côté indiqué que le pays était "bien préparé à d'éventuels problèmes d'approvisionnement" en gaz et en pétrole russes.
L'Ukraine accuse la Russie de déployer des milliers d'hommes en Crimée. Des militaires russes continuent de débarquer massivement en Crimée, en violation des accords internationaux, ont dénoncé lundi les gardes-frontières ukrainiens. Au cours des dernières 24 heures, dix hélicoptères de combat et huit avions de transport russes ont atterri en Crimée, sans que l'Ukraine ne soit prévenue conformément aux accords entre les deux pays sur le statut de la flotte de la mer Noire russe, stationnée en Crimée, qui prévoient que Kiev soit informé 72 heures à l'avance de tels mouvements de troupe.

L'avertissement de Moscou. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï  Lavrov, a dénoncé lundi les menaces de "sanctions" et de "boycottage" alors que  la Russie a été notamment fermement prévenue qu'elle pourrait perdre son siège  à la table des grandes puissances, au sein du club du G8. "Ceux qui essaient d'interpréter la situation comme une agression et  menacent de sanctions et de boycottage sont les mêmes qui ont systématiquement encouragé le déni du dialogue et ont finalement encouragé la polarisation de la ommunauté ukrainienne", a déclaré M. Lavrov, lors de l'ouverture de la  principale session annuelle du Conseil des droits de l'Homme.
 
Laurent Fabius maintient les contrats d'armement avec la Russie. La France n'envisage pas pour l'instant de suspendre ses contrats militaires avec la Russie mais agit pour "stopper par la diplomatie" ce qu'elle considère comme une intervention de Moscou en Ukraine, a déclaré Laurent Fabius. La Russie a passé commande à la France en 2011 de deux bâtiments BPC (bâtiment de projection et de commandement) de type Mistral, et pris une option pour deux autres.
 

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