Lorsqu'il était au Budget, en 1994, Nicolas Sarkozy se montrait réservé sur le contrat de ventes des sous-marins Agosta au Pakistan, affirme Le Figaro, citant des documents officiels. Documents qui, selon le quotidien, "révèlent les réticences du ministère du Budget devant la vente de sous-marins au Pakistan à l'origine des soupçons de corruption".
Le Figaro s'appuie notamment sur "le compte-rendu d'une réunion ministérielle tenue le 29 juin 1994". Ce document du Secrétariat général du Gouvernement, "classé secret défense" fait état "des réserves sur l'augmentation du coût liée au transfert de technologies". Il indique aussi qu'il pourrait "se traduire pour la France, à terme, par une nouvelle concurrence" et qu'il craint "une dérive des coûts". Et Le Figaro de commenter : "Alors que le ministère de la Défense, ne veut alors pas remettre en cause la conclusion du contrat malgré les nouvelles exigences des Pakistanais, Bercy exprime ses réticences".
Trois pages manuscrites aux mains du juge Ruymbeke
"Par la suite, Nicolas Sarkozy, d'abord hostile à la vente des sous-marins, aurait-il lui-même donné son accord à la création, au Luxembourg, de la société Heine, 'shadow compagny' chargée de gérer les commissions liées à ce contrat (versées aux décisionnaires pakistanais, légales jusqu'en 2002) et éventuellement les rétrocommissions (illégales, elles, destinées à des responsables français) ?", s'interroge encore Le Figaro. "La police luxembourgeoise a cité, au conditionnel, le nom de Nicolas Sarkozy dans un rapport de janvier 2010, poursuit le quotidien. Le juge Renaud Van Ruymbeke, lui, a récemment mis la main, au cours d'une perquisition à Bercy, sur un document particulièrement instructif : il s'agit des notes prises par un fonctionnaire du ministère du Budget au cours d'une réunion avec les responsables de la Direction des constructions navales (DCN). Les trois pages manuscrites détaillent les circuits financiers opaques empruntés par les commissions liées aux contrats vers le Pakistan, et leurs différents "niveaux" à travers des 'sociétés écrans' (mot souligné par l'auteur de la note)".
Que révèlent ces notes manuscrites ? Le Figaro ne le précise pas, mais souligne : "Ce document clé est daté du 11 décembre 1996, c'est-à-dire après les présidentielles". Avant de citer un "proche du dossier" qui analyse : "Quand Bercy, à qui la DCN vient demander des déductions fiscales, prend connaissance de ces montages financiers, Nicolas Sarkozy n'est plus ministre du Budget".
La justice française suit depuis 2009 la piste d'un arrêt de commissions sur certains contrats d'armement, décidé par Jacques Chirac en 1995, comme mobile de l'attentat qui avait tué quinze personnes, dont onze salariés français de la Direction des constructions navales. Dans le volet financier du dossier, le juge Renaud van Ruymbeke enquête sur des soupçons de financement illégal de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole, via des rétrocommissions sur la vente de sous-marins français au Pakistan en 1994.
http://lci.tf1.fr/france/justice/karachi-de-nouveaux-documents-sur-le-role-de-sarkozy-6172273.html
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