L'avenir de L'Oréal le valait bien : après trois années émaillées de violentes batailles judiciaires, Françoise Bettencourt-Meyers s'est réconciliée avec sa mère Liliane Bettencourt, les deux femmes abandonnant toute poursuite judiciaire et décidant de la montée en puissance du gendre et des petits-enfants de la milliardaire dans la holding gérant leur fortune. La mère et la fille "se sont rapprochées pour mettre un terme aux conflits qui ont perturbé leur vie familiale, ainsi qu'aux procédures engagées", ont-elles déclaré lundi dans un communiqué. Selon leur entourage, Françoise Bettencourt-Meyers, qui habite à Neuilly-sur-Seine en face de chez sa mère, lui a rendu visite à 16 heures, suivie par ses deux fils, et en est repartie à 18h30.
Parmi les dispositions "personnelles et confidentielles" du contrat familial conclu pour mettre fin à leurs différends, on trouve notamment l'abandon par Françoise Bettencourt-Meyers de toutes les poursuites judiciaires pour "abus de faiblesse" sur Liliane Bettencourt et qui visaient, entre autres, François-Marie Banier. Quelles contreparties le photographe a-t-il consenties ? Selon son avocat, Me Pierre Cornut-Gentille, François-Marie Banier gardera tous les dons de Liliane Bettencourt, qui ont été estimés par sa fille Françoise Bettencourt-Meyers à environ un milliard d'euros, "mais il s'est engagé à ne plus rien recevoir à l'avenir et de ne plus être le bénéficiaire de deux assurances-vie d'un montant qu'il ne connaît pas en échange de l'abandon des poursuites". Selon nos informations, dans le cadre de cet accord, le photographe a donc accepté, outre le retrait de ses propres plaintes, de restituer un montant équivalant à l'ensemble des assurances-vie contractées sous son nom par Liliane Bettencourt, soit la somme de 640 millions d'euros. L'avocat de Liliane Bettencourt, Me Pascal Wilhelm, a d'ailleurs estimé à environ 300 millions d'euros le montant de ce qu'il restera à François-Marie Banier.
Le volet politique de l'affaire pas concerné
Françoise Bettencourt-Meyers a par ailleurs décidé d'abandonner les poursuites visant le gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, et l'avocat fiscaliste Fabrice Goguel. En échange, Goguel se désistera de la plainte qu'il avait déposée et de Maistre quittera son poste au 31 décembre.
Autre résultat de cette réconciliation spectaculaire, Jean-Pierre Meyers, mari de Françoise, et leurs deux enfants, Nicolas et Jean-Victor, vont jouer un rôle accru dans Tethys, holding possédant 31% de L'Oréal, soit 14,5 milliards d'euros. Le premier devient directeur général de Tethys et ses fils entrent au conseil de surveillance de cette holding dont Liliane Bettencourt conserve la présidence.
La demande de mise sous tutelle de Liliane Bettencourt devrait également s'éteindre alors que la fille avait tout fait pour que la justice reconnaisse l'état de vulnérabilité de sa mère, a précisé Me Wilhelm, l'avocat de Liliane Bettencourt. En revanche, dans le volet "politique" de l'affaire, rien n'est changé. La Cour de cassation a transféré le 17 novembre tout le dossier vers Bordeaux afin de garantir la "sérénité de la justice". L'information judiciaire regroupant quatre enquêtes préliminaires du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, et notamment le volet concernant l'ex-ministre du Travail, Eric Woerth, devrait donc continuer à être instruite dans cette ville.
Montebourg mis en examen pour diffamation
Arnaud Montebourg a indiqué mardi avoir été mis en examen pour diffamation envers Florence Woerth, la femme de l'ancien ministre Eric Woerth. "Je maintiens les propos attaqués par Mme Woerth dont j'apporterai les preuves. Pour moi, être mis en examen pour diffamation à la demande de la famille Woerth est un honneur", a déclaré le député PS. Il a souligné que l'eurodéputée Eva Joly était également mise en examen. Le député de Saône-et-Loire avait évoqué un présumé conflit d'intérêts entre les fonctions de Mme Woerth comme gérante de la fortune de la milliardaire Liliane Bettencourt et celles de son mari, ex-ministre du Budget. Ses propos avaient été repris par Eva Joly. Florence Woerth avait porté plainte pour diffamation le 24 juin contre le député et l'ancienne juge afin, selon son avocat, de "manifester son souci de vérité et de transparence".
http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-12/le-cout-de-la-reconciliation-pour-banier-640-millions-6177828.html
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