samedi 23 octobre 2010

Justice : les affaires Bettencourt pourraient être dépaysées

Coup de théâtre dans la tentaculaire affaire Bettencourt. Philippe Ingall-Montagnier, le procureur général de Versailles, va saisir la Cour de cassation pour que les affaires Bettencourt, et notamment la procédure visant le photographe François-Marie Banier pour «abus de faiblesse» à l'encontre de l'héritière de l'Oréal, soient dépaysées
Elles seraient alors transférées dans une juridiction qui ne dépende pas de la cour d'appel de Versailles.


Si c'était le cas, Philippe Courroye et Isabelle Prévost-Desprez, les magistrats en conflit ouvert dans le cadre de cette procédure, subiraient tous deux un désaveu cinglant. «Je souhaite que tous ces dossiers quittent Nanterre où il n'y a plus la sérénité indispensable au fonctionnement de la justice», a déclaré Phillipe Ingall-Montagnier au Journal du dimanche, paru samedi.




Violation du secret de l'instruction


En préalable à ce dépaysement, le procureur général de Versailles a ouvert une information judiciaire pour «violation du secret de l'instruction» qui vise directement la juge Isabelle Prévost-Desprez, chargée du litige entre Liliane Bettencourt et sa fille qui accuse François-Marie Banier d'avoir profité des largesses de la milliardaire. Philippe Ingall-Montagnier la soupçonne d'avoir transmis des informations à une journaliste du Monde sur une perquisition qu'elle avait menée au domicile de Liliane Bettencourt le 1er septembre. L'examen des relevés téléphoniques par l'Inspection générale des services (IGS), les «fadettes» (factures détaillées), des deux auteurs de l'article du Monde, ont révélé des échanges très nombreux par SMS entre Isabelle Prévost-Desprez et l'un des journalistes le 31 août et le 1er septembre.


SMS entre un journaliste et la juge


Plus tôt vendredi, le procureur de Nanterre Philippe Courroye avait ordonné une enquête préliminaire à la suite d'une plainte déposée le 1er septembre par l'avocat de Liliane Bettencourt, Me Georges Kiejman, pour «violation du secret de l'enquête».


Saisi de cette plainte, le procureur de Nanterre avait saisi l'IGS, la police des polices parisiennes, d'une enquête préliminaire pour violation du secret. C'est ainsi que la police avait récupéré les relevés téléphoniques d'un des journalistes signataires de l'article du Monde qui montraient de nombreux échanges de SMS avec la juge Isabelle Prévost-Desprez. Ces relevés des SMS avait été soupçonnés de porter atteinte à la protection des sources des journalistes. Le Monde avait d'ailleurs porté plainte pour violation du secret des sources.
http://www.leparisien.fr/affaire-bettencourt/justice-les-affaires-bettencourt-pourraient-etre-depaysees-23-10-2010-1120629.php

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