En Libye, a relevé le ministre de la Défense devant quelques journalistes, "émerge une organisation politique distincte de celle de Tripoli". Désormais, "des territoires organisent leur autonomie", ce qui leur permet de s'approvisionner en armes par leurs propres moyens, auprès d'autres sources. "Mais cela, a commenté le ministre, ce n'est pas l'affaire de la coalition et ce n'est pas l'affaire de la résolution 1973". Voilà en tout cas pourquoi ces fameux parachutages n'ont plus d'utilité, contrairement à la situation qui prévalait "il y a plusieurs semaines de cela".
Une campagne à un million d'euros par jour
Revenant sur les conditions dans lesquelles les livraisons d'armes avaient été décidées, le ministre a tenu à souligner que les parachutages dans la région montagneuse du Djebel Nefusa, au sud de Tripoli, avaient répondu à une "demande formelle" du CNT pour des civils qu'il était impossible d'approvisionner autrement. Ils avaient résulté d'une "décision française du chef de l'Etat et chef des armées", Nicolas Sarkozy, à laquelle avaient été associés le Premier ministre, François Fillon, et les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, a-t-il ajouté. S'ils ne sont plus utiles aujourd'hui, l'emploi d'hélicoptères de combat, par la France et le Royaume-Uni, reste nécessaire selon lui pour empêcher les troupes de Kadhafi de s'en prendre aux populations civiles. Et cette campagne, il faut donc continuer à la financer : elle coûte actuellement à la France environ "un million d'euros par jour", soit un surcoût sur "100 jours de 104 millions", dépensés dans l'emploi de munitions pour les trois quarts, un quart étant lié à des coûts salariaux.
Gérard Longuet s'est gardé de tout pronostic sur une fin du conflit. A la question de savoir s'il avait l'espoir que celui-ci s'achève avant le 12 juillet, date d'un débat assorti d'un vote prévu au Parlement français sur l'utilisation de moyens militaires contre Kadhafi, il a répondu par la négative. "Le colonel Kadhafi, dans son action et son comportement, n'a pas renoncé à la force pour affirmer son autorité. Donc nous sommes obligés de maintenir notre protection des populations", a-t-il dit. Avant de se féliciter tout de même : "Nous n'avons plus en face de nous d'unités constituées, de colonnes de blindés ou de positions d'artillerie en place, c'est que nous voulions".
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