Les incendies de forêt en Russie suscitent aussi l'inquiétude dans l'Hexagone. L'association écologiste Robin des Bois a mis en garde, jeudi, contre le risque de retombées radioactives en Europe qu'ils pourraient générer. Un danger jugé suffisamment sérieux pour que l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) se soit engagé à surveiller la situation de près.
"Ces incendies de forêt posent deux questions : si ces incendies touchent des territoires contaminés lors de l'accident de Tchernobyl, les particules radioactives remises en suspension lors de la combustion du bois peuvent-elles atteindre la France ? Ces incendies menacent-ils la sûreté de certaines installations nucléaires russes ?", s'interroge l'IRSN. De con côté, Robin des Bois fait part de son "inquiétude particulière" pour "le site secret Arzamas 16, à 60 km de la ville de Sarov, qui abrite depuis 1946 un centre russe d'expérimentations et d'activités nucléaires". "De Staline à Poutine, Arzamas 16 (...) a servi de site de stockage de plutonium, d'uranium enrichi, d'assemblage et de désassemblage de bombes nucléaires et sans aucun doute aussi de dépotoir de déchets", explique l'association.
Les autorités russes ont fait évacuer mercredi des matériaux explosifs radioactifs du centre nucléaire russe de Sarov, à 500 km à l'est de Moscou, en raison des incendies qui le menacent. Jeudi, le gouvernement russe a fait part de sa crainte que les incendies se propagent à une zone irradiée par l'explosion en 1986 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, ce qui pourrait renvoyer des particules radioactives dans l'atmosphère.
L'IRSN se veut rassurant
Robin des Bois s'inquiète d'ailleurs de cette possibilité : "Les incendies à l'ouest de la Russie peuvent aussi concerner des forêts touchées par les retombées de Tchernobyl. Les dépôts atmosphériques radioactifs sont remobilisés par les incendies." Et de rappeler qu'"en 2003, les émissions radioactives issues de l'incendie des forêts de résineux de l'est du Kazakhstan à proximité du centre d'essais nucléaires de Semipalatinsk ont été détectées au Canada". En été 2003, les cendres et les suies des incendies dans la région de Saint-Pétersbourg ont provoqué une concentration importante de particules et une pollution atmosphérique en Finlande, en Écosse et dans le nord de l'Angleterre, ajoute Robin des Bois.
Sur ce dernier point, l'IRSN va opérer une surveillance "au suivi des particules". Il affirme qu'il "pourra disposer dans quelques semaines des résultats de mesure" en cours, et assure qu'il les présentera "dès qu'ils seront disponibles". Mais, d'ores et déjà, il se veut rassurant quant à leur diffusion vers l'Hexagone : "D'éventuelles traces de pollution radioactive (...) ne pourront être décelées que si la France est exposée au panache de fumées. Or, depuis ces derniers jours, le territoire est plutôt sous des vents orientés nord-ouest", explique l'IRSN. "En tout état de cause, affirme-t-il, les niveaux d'activité susceptibles d'être observés en France à la suite de tels phénomènes ne sont pas de nature à provoquer une inquiétude d'ordre sanitaire."
http://www.lepoint.fr/societe/la-france-surveille-une-eventuelle-pollution-radioactive-05-08-2010-1222598_23.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire