Une note confidentielle du Quai d'Orsay, datant de 1997 et récemment versée au dossier de l'enquête sur l'attentat de Karachi en 2002, évoquait le lancement au Pakistan d'une opération mains propres susceptible d'avoir des "conséquences délicates" pour des personnalités françaises.
Cette note, datée du 29 août 1997 et dont Le Monde et Médiapart font état ce lundi 14 février, a été récemment déclassifiée par le ministère français des Affaires étrangères et versée au dossier de l'enquête menée par le juge antiterroriste Marc Trévidic. "Le gouvernement pakistanais aurait décidé de lancer une offensive politique 'mains propres' qui pourrait avoir des conséquences délicates pour nous", écrit dans cette note Pierre Sellal, directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères de Lionel Jospin, Hubert Védrine.
"Si cela progresse, il faudra les prévenir"
"L'affaire de la vente de sous-marins Agosta qui ferait l'objet d'une enquête pourrait en effet impliquer d'anciens ministres de la Défense (Pierre Joxe et François Léotard) et Nicolas Bazire", ancien directeur de cabinet d'Edouard Balladur à Matignon, poursuivait Pierre Sellal dans cette note, destinée à son ministre. "Il faut se préparer à évoquer l'affaire à un niveau élevé avec les Pakistanais pour obtenir de leur part une certaine retenue", ajoutait Pierre Sellal, cinq ans avant l'attentat. Une mention manuscrite figurant sous une flèche pointant la phrase où sont cités Pierre Joxe, François Léotard et Nicolas Bazire, précise: "Si cela progresse, il faudra les prévenir".
Le juge Marc Trévidic suit la piste d'un arrêt du versement de commissions sur un contrat de vente de sous-marins Agosta franco-pakistanais comme mobile de l'attentat de mai 2002, qui avait fait 15 morts, dont 11 salariés français de la Direction des constructions navales (DCN).
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/monde/20110214.OBS7991/attentat-de-karachi-les-interrogations-du-gouvernement-jospin.html
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