Jacques Chirac refuse de témoigner dans l'enquête sur l'attentat de Karachi, au Pakistan, où ont péri onze Français en 2002, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information de parismatch.com.
Me Jean Veil, son avocat, l'a fait savoir au juge d'instruction Marc Trévidic. Sans convoquer formellement l'ex-chef de l'Etat, le juge l'avait sollicité la semaine dernière pour envisager les modalités d'une déposition, a expliqué cette source à Reuters,
Cette enquête judiciaire, où est apparue une présumée affaire de corruption datant de 1995, trouble la majorité et l'Elysée en relançant de vieilles querelles à un an et demi de l'élection présidentielle de 2012.
Jacques Chirac, 78 ans, avait déjà refusé dans d'autres dossiers de s'expliquer sur ses actes de président, invoquant la séparation des pouvoirs et l'immunité pénale dont jouissait le chef de l'Etat lorsqu'il était président.
Le juge Trévidic a la possibilité de le faire venir de force mais il est très peu probable qu'il prenne une telle décision.
Cette demande d'audition avait été formulée par les familles de victimes de l'attentat de Karachi après la déposition le 31 janvier chez le juge Trévidic de François Léotard, ministre de la Défense en 1993-1995.
Ce dernier a estimé que l'arrêt par Jacques Chirac en 1995 du paiement de certaines commissions dues à des intermédiaires en marge d'une vente par la France de sous-marins au Pakistan était l'une des causes de l'attentat.
Les juges soupçonnent qu'un duo d'intermédiaires qui devait recevoir 33 des 84 millions de commissions dues avait pour mission d'organiser un retour frauduleux de l'argent en France pour financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.
C'est en raison de ce soupçon qu'une fois élu Jacques Chirac, son rival à droite, a ordonné l'arrêt de ces paiements, selon plusieurs témoins, dont Dominique de Villepin, ex-secrétaire général de l'Elysée.
http://fr.news.yahoo.com/4/20110211/tts-france-chirac-karachi-ca02f96.html
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