samedi 8 janvier 2011

Deux Français enlevés au Niger par des hommes «enturbannés»

Deux Français ont été enlevés vendredi soir par des inconnus «enturbannés et armés» dans la capitale nigérienne Niamey. Cinq autres Français kidnapppés au Niger sont retenus depuis septembre 2010 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).


Les témoins de la scène, clients et responsables du restaurant Le Toulousain, situé dans le le quartier résidentiel du Plateau, racontent que le rapt a eu lieu entre 22h30 et 23h30 (21h30 et 22h30 GMT).
Deux hommes au visage dissimulé par un turban et munis d'armes ont fait irruption dans l'établissement. Ils ont contraint les deux ressortissants français à les suivre, a raconté un membre du personnel.


Les deux Français «sont repartis avec eux à bord d'un 4x4 immatriculé au Bénin dans lequel d'autres hommes armés les attendaient», a narré un membre du personnel du restaurant.


«Les Français tentaient de résister mais finalement ils (les ravisseurs) les ont poussés dans la voiture et ils ont démarré vite, vite», a témoigné un autre employé. «Quand ils sont entrés, ils sont tombés sur les deux Français et ils ont crié: +toi et toi, suivez-nous !+.


Dans la précipitation, un des assaillants a perdu son turban», a-t-il continué. «Quand ils sont ressortis avec les deux Français, j'ai pris ma voiture, je les ai pourchassés sur environ un kilomètre, mais comme ils filaient à grande vitesse et tous phares éteints, je n'ai pas pu les rattraper», a-t-il assuré.


Les deux ravisseurs «avaient la peau claire et parlaient l'arabe», a affirmé un client. Selon une source policière, l'un des deux Français était «arrivé vendredi pour assister à un mariage».


Des clients ont raconté à l'AFP avoir aperçu le véhicule des ravisseurs, quelques heures avant l'enlèvement, dans les alentours du restaurant.


«Nous avons connaissance de cette information, nous sommes pleinement mobilisés à Paris comme à Niamey pour la vérifier», a indiqué à l'AFP vendredi soir le ministère français des Affaires étrangères.


Une trentaine de membres des forces de l'ordre, fortement armés, quadrillaient dans la nuit de vendredi à samedi les environs de ce restaurant de quartier fréquenté par les expatriés, sous le regard d'une foule de badauds, a-t-on constaté.


La France tente actuellement d'obtenir la libération de cinq de ses ressortissants enlevés le 16 septembre 2010, avec un Togolais et un Malgache, sur le site d'extraction d'uranium d'Arlit, dans le nord du Niger.


Les otages, pour l'essentiel des collaborateurs des groupes français Areva et Satom, seraient détenus dans le nord-est du Mali. Le rapt a été revendiqué le 21 septembre par la mouvance Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).


Le 1er décembre, la ministre des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie avait déclaré que les otages français étaient toujours en vie, au vu des dernières informations dont la France disposait.


Après un message d'Aqmi le 19 novembre demandant à Paris de négocier la libération des otages au Mali directement avec Oussama ben Laden et exigeant de la France qu'elle retire ses troupes d'Afghanistan, le président Nicolas Sarkozy avait répliqué que la France ne se laisserait «dicter sa politique par personne».


Aqmi avait annoncé en juillet l'exécution d'un otage français, l'humanitaire Michel Germaneau, dont le corps n'a jamais été retrouvé.


http://www.leparisien.fr/international/deux-francais-enleves-au-niger-par-des-hommes-enturbannes-08-01-2011-1218506.php

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