Auditionnée par les députés, la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, s'est dite "scandalisée" par l'utilisation "malveillante" et déformée de ses propos sur la crise en Tunisie.
Ce mardi, l'audition de Michèle Alliot-Marie par les députés de la commission des Affaires étrangères a viré au dialogue de sourds. Ceux qui en attendaient des explications sur l'attitude de la France face à la crise tunisienne en ont été pour leurs frais.
Après un rapide exposé sur les derniers développements à Tunis, la ministre des Affaires étrangères a rappelé les trois défis qui attendent le nouveau gouvernement tunisien: rétablir l'ordre public, convaincre la population de sa crédibilité et préparer des élections libres. Concernant sa proposition de faire bénéficier les forces de l'ordre tunisiennes du savoir-faire français en matière de maintien de l'ordre, MAM s'est défendue bec et ongles. "Je suis scandalisée que certains aient voulu déformer mes propos, coupés et sortis de leur contexte, pour leur faire dire le contraire de ce que je voulais dire", a-t-elle indiqué, assurant ses interlocuteurs de sa "sensibilité aux souffrances du peuple tunisien". Avant de redire qu'elle voulait simplement proposer de former les policiers tunisiens "à la gestion de foule sans utilisation disproportionnée de la force".
Ces explications n'ont pas convaincu le socialiste Gaëtan Gorce. L'élu de la Nièvre a d'abord reproché au gouvernement français son "erreur d'appréciation" et sa "complaisance" vis-à-vis du régime de Ben Ali. "Vos propos, soit vous les regrettez, soit vous les assumez", lui a-t-il lancé, avant de critiquer l'absence dans ses déclarations du 11 janvier de "condamnation des violences" policières. Et d'ajouter: "Vos propos étaient déplacés, ils étaient choquants et ont normalement choqué".
Le reste de la séance a vite ronronné. Si le communiste Lecoq a demandé à savoir "qui prend ses vacances où et dans quelles conditions", il s'est vite vu répliquer: "Et à Cuba?" Quant au centriste Hervé de Charette, il a demandé l'envoi d'une mission parlementaire pour "reprendre contact avec le peuple tunisien", avec qui le fil a été quelque peu perdu. "Avec le régime, on n'a jamais eu de mal...", a-t-il ajouté.
De son côté, Nicolas Dupont-Aignan râlait de ne pouvoir en tant que non-inscrit poser de question à la ministre. "C'est indigne de la démocratie", pestait le président de Debout la république.
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/mam-sur-la-tunisie-c-est-le-contraire-de-ce-que-je-voulais-dire_953471.html
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