Des documents du parquet révèlent que Ruby n'est pas la seule prostituée mineure à avoir participé aux fêtes osées du Cavaliere. Une jeune fille brésilienne de 17 ans a également été invitée et reçu en échange des bijoux.
Silvio Berlusconi, au cœur d'une enquête pour prostitution de mineure, va boire la coupe du «Ruby Gate» jusqu'à la lie. De nouveaux documents transmis par le parquet de Milan au Parlement italien révèlent que la Marocaine Karima El Mahroug, alias Ruby, n'était pas la seule mineure à fréquenter les soirées osées du Cavaliere. Iris Berardi, une Brésilienne présentée par les enquêteurs comme une «prostituée notoire», avait encore 17 ans quand elle s'est rendue à deux reprises à des fêtes organisées dans les villas de Milan et de Sardaigne du président du Conseil italien, en novembre et en décembre 2009, quelques semaines avant son 18e anniversaire. Lors de la perquisition de son domicile menée mi-janvier, les enquêteurs découvrent qu'Iris a reçu de nombreux bijoux (colliers, bracelets) en échange de sa participation aux soirées.
Les révélations entourant Iris sont les plus compromettantes du dossier de 227 pages communiqué aux parlementaires mercredi soir. Ce rapport complète une première salve de près de 400 pages rédigées mi-janvier. Il comprend des transcripts d'écoutes des invitées du Cavaliere, des preuves des compensations financières offertes à ces jeunes femmes et des compte-rendus des perquisitions réalisées à leurs domiciles. Avec ces documents, le parquet de Milan veut obtenir l'autorisation de perquisitionner les bureaux d'un comptable, qui gère les activités parlementaires de Silvio Berlusconi. La commission parlementaire a estimé jeudi que le parquet de Milan n'était pas compétent. Sur proposition du parti du Cavaliere, elle a donc décidé de renvoyer toute la documentation et de ne pas statuer. Cette décision doit être avalisée en session plénière par la Chambre des députés. En Italie, avoir recours à la prostitution n'est pas illégal sauf si la prostituée est mineure. Le délit est passible de six mois à trois ans de prison.
L'organisatrice présumée des soirées se rebiffe
Selon des fuites parues dans la presse, ce second rapport contient également le témoignage d'une danseuse du ventre «révulsée» après un dîner se terminant en orgie. «Le président du Conseil a lancé: «maintenant nous allons faire un peu de «bunga-bunga» (terme utilisé par ses invités et Berlusconi pour désigner leurs agapes, ndlr). Tandis que je dansais, une fille a défilé en sous-vêtements. Une Brésilienne en string a dansé une version suggestive de la samba», confie-t-elle aux enquêteurs. Et d'ajouter «les autres filles nous ont rejoints montrant leurs seins et leurs fesses et se sont approchés (de Berlusconi) qui les a touchées». Les documents montrent aussi que Ruby tenait la comptabilité de l'argent reçu de Silvio Berlusconi d'abord pour ses prestations puis pour son silence. Elle aurait écrit une note disant: «4 millions et demi d'euros de B. d'ici à deux mois».
Dans d'autres écoutes, Nicole Minetti, soupçonnée d'incitation à la prostitution de mineure en tant qu'organisatrice des soirées, semble se retourner contre le Cavaliere. «Quand il aura la trouille pour Ruby, il appellera et se souviendra de nous», commente sarcastique l'hygiéniste dentaire de Silvio Berlusconi, promue conseillère régionale il y a un an. Une autre fois, elle s'écrie «il se comporte comme une enflure pour sauver ses fesses flasques».
Suite aux révélations de mercredi, l'opposition de gauche a de nouveau exhorté le président du Conseil à la démission et a demandé à sa coalition de le contraindre à quitter le pouvoir. «Je n'ai rien à dire. Cette enquête est scandaleuse», a rétorqué Silvio Berlusconi, qui refuse d'être auditionné et qui accuse les magistrats de chercher à le détruire politiquement. Aussi bien Berlusconi que Ruby ont nié toute relation sexuelle. Ruby présente l'argent reçu du Cavaliere comme un cadeau pour la soulager d'une mauvaise passe financière et Berlusconi affirme que ses soirées «bunga bunga» sont des dîners normaux entre amis. Toutefois, le président du Conseil est également soupçonné d'abus de fonction pour être intervenu afin de faire libérer Ruby interpellée à Milan en mai 2010 dans une affaire de un vol présumé.
http://www.lefigaro.fr/international/2011/01/27/01003-20110127ARTFIG00641-nouvelles-revelations-sur-les-parties-fines-de-berlusconi.php
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