Malgré une réconciliation en grande pompe, Françoise Bettencourt-Meyers a décidé de s'attaquer à l'avocat et homme de confiance de sa mère, craignant une nouvelle fois qu'un cercle de personnes malintentionnées ne mette en péril les intérêts de l'héritière de l'Oréal. Si elle nie vouloir rompre le pacte de non-agression avec Liliane Bettencourt, elle dénonce la reformation d'un "nouveau cordon sécuritaire" autour de sa mère. Première à répondre à cette nouvelle offensive, Liliane Bettencourt elle-même, "ulcérée et malheureuse", a déjà promis à sa fille dans un entretien au Point.fr "qu'elle aura la monnaie de sa pièce". Au tour à présent de Me Pascal Wilhelm, l'avocat de Liliane Bettencourt : après avoir annoncé mercredi soir qu'il déposait plainte devant le conseil de l'ordre contre les avocats de Françoise Bettencourt-Meyers, il a choisi de répondre publiquement dans les colonnes du Figaro.
"J'ai été extrêmement surpris de découvrir cette action dans la presse", assure-t-il ainsi dans cet entretien. "Mardi encore, j'ai passé l'après-midi avec Liliane Bettencourt, sa fille et son gendre", ajoute-t-il. "Personne n'a évoqué une telle procédure."
"J'ai informé Didier Martin"
L'avocat de Françoise Meyers a saisi un juge des tutelles pour suggérer des mesures de protection juridique limitant les possibilités d'initiative financière de la milliardaire. La nouvelle requête met en cause notamment Pascal Wilhelm, qui dispose d'un "mandat de protection future" le désignant par avance comme le gestionnaire des affaires de la milliardaire en cas d'incapacité. Françoise Meyers évoque en outre une situation de conflit d'intérêt avec l'investissement par sa mère dans la société de Stéphane Courbit, dont Pascal Wilhelm est également l'avocat. "J'ai informé Didier Martin, l'avocat de Françoise Bettencourt-Meyers, avec lequel je travaille régulièrement, de cet investissement dans une société dont je suis l'un des avocats, exactement comme le prévoit le protocole d'accord dans ce cas", déclare Pascal Wilhelm au Figaro.
A la suite de Liliane Bettencourt, l'avocat revient aussi sur l'accord conclu à Noël entre la mère et la fille. Cet accord permet à la fille de Liliane Bettencourt de percevoir une part des dividendes issus de L'Oréal. "Grâce à ce mécanisme, elle (Françoise Meyers) a ainsi touché 300 millions d'euros", souligne Pascal Wilhelm. La veille, l'héritière de l'Oréal avait déjà levé le voile sur une partie de cet accord secret conclu avec sa fille : dans une lettre, elle s'engageait ainsi à verser 12 millions d'euros pour payer les frais d'avocats de sa fille. Celle-ci avait engagé Mes Olivier Metzner, Didier Martin et Béatrice Weiss-Gout.
Quelles seront désormais les suites de cette nouvelle guerre qui se profile entre la mère et la fille ? Liliane Bettencourt brandit la menace de représailles. "C'est une décision qui lui appartient", commente simplement Pascal Wilhelm. "Si elle décidait d'agir en justice, il lui faudrait un autre avocat avec moi."
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