Le Yémen sera-t-il le prochain pays à faire tomber son dirigeant au pouvoir depuis des années? Alors que Saleh a été blessé dans l'attaque de la mosquée de son palais présidentiel, les Yéménites fêtent son voyage pour soins en Arabie saoudite comme une victoire. Pourtant rien n'est moins sûr. Retour sur quatre mois de crise.
Janvier, début des manifestations
Deux semaines après les manifestations qui ont fait tomber le président tunisien Ben Ali, des milliers de personnes manifestent dans la capitale yéménite, Sanaa, le 27 janvier, pour réclamer le départ du président Ali Abdallah Saleh: le président tunisien "est parti après 20 ans; 30 ans au Yémen, ça suffit", scandent les manifestants.
Le 2 février, le président yéménite annonce renoncer à briguer un nouveau mandat et gèle une révision prévue de la constitution qui aurait ouvert la voie à son élection à vie. Il renonce également à la "transmission héréditaire du pouvoir": on le soupçonnait de vouloir installer au pouvoir son fils, chef de la garde républicaine. Mais ces modestes concessions ne parviennent pas à calmer les opposants, qui réclament sa démission immédiate. Au contraire, la contestation gagne la province, notamment les villes de Taëz et d'Aden.
Premières victimes
Alors que la contestation s'étend, la répression fait une dizaine de morts entre le 16 et le 18 février. Cette brutalité conduit l'opposition parlementaire, emmenée par les socialistes et les islamistes, à se joindre au mouvement de contestation conduit principalement jusque là par des étudiants.
S'inspirant des manifestants égyptiens, les contestataires occupent à partir du 21 février, une place proche de l'Université de Sanaa, qui sera plus tard rebaptisée "Place du changement". Les tribus rejoignent la contestation
Le 26 février, les chefs de deux importantes tribus , les Hached et les Baqil, annoncent leur ralliement à la contestation, tandis qu'au nord du pays, les rebelles zaïdites (chiites) se joignent eux aussi à la contestation.
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