La réunion au siège bruxellois de l'Alliance atlantique intervient quelques heures après que le président américain Barack Obama a prévenu que la pression militaire allait s'intensifier jusqu'au départ du dirigeant libyen.
Un message que le secrétaire américain à la Défense Robert Gates, sur le départ et dont c'est la dernière participation à une réunion avec ses 27 collègues européens et canadien, devait relayer.
L'Otan a mené ses raids les plus violents sur Tripoli dans la nuit de mardi à mercredi faisant 31 morts, selon le régime libyen. Mais le colonel Kadhafi, très combatif, a relevé le gant en affirmant dans un discours audio diffusé par la télévision officielle qu'il ne se soumettrait pas.
Un responsable européen a résumé pour quelques journalistes la vision selon lui de nombreux alliés: "La dynamique lancée depuis plusieurs semaines se confirme" avec "le déplacement du centre de gravité des opérations sur Tripoli" et "les frappes répétées sur les centres de commandement".
"Les zones où la population est en sécurité vis à vis du régime s'étendent", a-t-il affirmé, soulignant que "l'étau" des forces kadhafistes autour de Misrata "s'était desserré" et que les rebelles à l'ouest sont aussi "moins sous pression".
Aussi la France et la Grande-Bretagne-- qui assurent une bonne moitié des bombardements et ont commencé à utiliser il y a quelques jours des hélicoptères d'attaque -- estiment-ils comme Washington que le moment est venu de sonner l'hallali.
A son arrivée, le ministre britannique de la Défense Liam Fox a plaidé en termes très généraux pour un accroissement des efforts de l'Otan, en soulignant l'"urgence" pour protéger les civils libyens.
Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, avait indiqué lundi qu'il avait l'intention de demander aux ministres des pays alliés les moins engagés d'en faire davantage pour en finir avec le régime de Tripoli et préparer l'après-Kadhafi.
Si l'Otan a prolongé mercredi dernier de 90 jours l'opération "Protecteur unifié" autorisée à l'origine pour trois mois jusqu'au 27 juin, la campagne ne repose concrètement que sur la moitié de ses membres --14 sur 28-- les autres n'y apportant aucun moyen aérien ou naval.
Seuls neuf pays participent aux bombardements aériens -les Emirats arabes unis et huit membres de l'Otan (Belgique, Canada, Danemark, Etats-Unis, France, Italie, Norvège et Royaume-Uni), alors que leur budget de la défense est généralement en recul.
Deux alliés --les Pays-Bas et l'Espagne-- ont déployé des chasseurs-bombardiers pour faire respecter la zone d'interdiction de vol au dessus de la Libye décrétée par l'ONU, de même qu'un pays n'appartenant pas à l'Otan, la Suède.
La Grèce, outre des bases, fournit également des moyens aériens.
La Turquie, la Roumanie et la Bulgarie participent à l'embargo naval imposé également par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Un haut responsable américain a souligné lundi que "les avions et les équipages commencent à être fatigués, les coûts d'entretien à monter, (le risque de manquer) d'un approvisionnement continu en munitions est là".
Les ministres devaient aussi discuter mercredi du projet de défense antimissile de l'Otan en Europe. Jeudi, l'Afghanistan et les possibilités d'en retirer des troupes en parallèle avec la prise en main progressive des opérations par l'armée afghane seront à l'ordre du jour.
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