C’est un couple socialement sans histoires ni difficultés. Et pourtant, derrière la vie apparemment tranquille de l’époux, ingénieur de métier, se cache l’histoire d’un tortionnaire domestique au profil inquiétant. Christophe, 33 ans, est en garde à vue depuis jeudi au commissariat de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). La justice le soupçonne d’avoir exercé six ans durant de graves violences, et de façon répétée, contre sa femme, avec une froideur et une cruauté rares.
La révélation de cette affaire à la police a eu lieu début juin, lorsque les proches de Delphine, 30 ans, coiffeuse de profession, n’ont plus supporté cette situation et ont prévenu les forces de l’ordre. «La jeune femme s’était réfugiée dans sa famille avec des ecchymoses impressionnantes sur le visage et des marques de strangulation, raconte une source proche de l’affaire. Ses proches lui ont interdit de rentrer chez elle, à Andrésy. Ce n’est qu’après avoir longuement discuté avec les membres de sa famille qu’elle a accepté de pousser la porte du commissariat. »
Devant les enquêteurs, cette mère de deux enfants, enceinte d’un troisième enfant, va raconter son calvaire.Dans la nuit du 4 au 5 juin, le père de ses enfants, sous le coup de la colère, l’avait une nouvelle fois passée à tabac. Il reprochait à Delphine d’avoir été chercher leur petit garçon âgé de 10 mois qui s’était réveillé et de l’avoir ramené dans leur chambre pour le réconforter.
Delphine confie ensuite que les violences auraient commencé en 2004. « Ce qui est choquant dans cette affaire, c’est l’aspect cruel et volontaire des supplices infligés, précise une autre source. Un jour, il lui a dit : Je vais te casser le poignet en rabattant une porte. Puis il l’a fait froidement. » Le bras consolidé à peine sorti du plâtre, il recommence et le brise à nouveau. En 2009, il tord le bras de son épouse avant de le lui casser avec une batte de base-ball. « Le plus terrifiant dans cette affaire, c’est que cette mère de famille n’a pas donné l’alerte d’elle-même. Elle aime encore son mari et elle subissait ces tortures sans broncher. »
Placé en garde à vue au commissariat de Conflans-Sainte-Honorine, le mari est passé aux aveux dès le début de son interrogatoire, y compris sur le caractère calculé et volontaire des blessures infligées. L’expert psychiatre estime qu’il fait preuve d’une inquiétante « dangerosité au sens criminologique du terme ». Il sera déféré ce matin devant la justice à Versailles.
http://www.leparisien.fr/abo-faits-divers/delphine-torturee-six-ans-durant-par-son-mari-12-06-2010-961448.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire