mercredi 12 mai 2010

Que faut-il faire de Tintin au Congo?

Raciste, Tintin? "Dans l'album Tintin au Congo, on découvre des Africains qui parlent "petit nègre" ("Toi y en a bon Blanc"), un papa en pagne qui appelle son fils Boule de neige et dans l'album original de 1931, des élèves congolais qui apprennent que leur patrie est la Belgique", détaille La Tribune de Genève. Un récit qui révolte Bienvenu Mbutu Mondondo. Ce Congolais résidant en Belgique exige que l'album "soit retiré de la vente ou à défaut qu'un avertissement y soit inséré".

Ce mercredi 12 mai, le procès s'ouvre au tribunal de première instance de Bruxelles. Il faudra également examiner une autre plainte déposée entre temps au civil par un diplomate congolais à la retraite, Yves Otoka. Il réclame quant à lui l'adjonction d'un avertissement sur les "préjugés" raciaux reflétés par l'ouvrage. Cette mention préliminaire est déjà présente dans l'édition anglaise. "A l'étranger, où il y a d'autres éditeurs de Tintin que Casterman, la question a pu être réglée. Comment se fait-il qu'en Grande Bretagne, le caractère raciste de Tintin au Congo ait été reconnu et qu'en Belgique, le dossier ne bouge pas au pénal depuis trois ans?" s'agacent d'ailleurs les avocats de Bienvenu Mbutu Mondondo.
Cet ouvrage n'est qu'une photographie de sentiments de l'époque"

Parmi les témoins, le Cran - le Conseil représentatif des associations noires. Son président, Patrick Lozès, détaille sa position sur son blog: "Je ne demanderai pas l'interdiction de l'album. Je demanderai l'addition d'une explication en préface de l'ouvrage, afin que les enfants puissent lire cet album avec la distance nécessaire à toute caricature, et puissent replacer l'ouvrage dans son contexte historique."

Du côté des éditions Casterman, assignées en justice, pas question de retirer Tintin au Congo des librairies. "Cela fait 80 ans que cet ouvrage, qui n'est qu'une photographie de sentiments de l'époque, est distribué aussi bien en Europe qu'en Afrique, sans causer de problèmes. Tintin au Congo fait partie du patrimoine mondial de la bande dessinée", argumente la porte-parole de la maison d'édition. Quant à insérer un avertissement, poursuit-elle, "Casterman ne peut pas prendre seul une telle décision, qui touche au droit moral des ayants droit", c'est-à-dire de la veuve d'Hergé. "Si l'on exige que tout ce qui est écrit soit politiquement correct, il va falloir interdire Dickens, Simenon, Jules Verne, Zola, Sade...Tintin au Congo, à côté de certains écarts antisémites, anti-arabes ou pédophiles chez les auteurs que je viens de citer, ne tient pas de propos racistes", argumente encore l'avocat de la société Moulinsart.
L'Express

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