Reste que cet accord âprement négocié et à peine trouvé est déjà évoqué dans des termes significativement différents à Paris et Washington. La Maison Blanche évoque un "rôle clef" de l'Otan dans le commandement de l'opération militaire ; une expression que ne reprend pas la présidence française. Quant à ce "pilotage politique" évoqué par Paris, il a surtout pour but d'éviter un partage du pouvoir de décision avec l'ensemble des 28 pays membres de l'Otan, dont beaucoup, comme la Turquie et l'Allemagne, ne veulent ou ne peuvent participer.
Tensions au sein de l'Otan
C'est donc Alain Juppé qui a proposé à ses alliés de la coalition l'idée de cette "instance de pilotage" qui réunirait "les ministres des Affaires étrangères des Etats intervenants ainsi que ceux de la Ligue arabe". Selon le chef de la diplomatie française, Londres est "d'accord" avec Paris "pour mettre sur pied cette instance. Tout reste donc encore à faire, mais ce compromis semble en tout cas avoir fait quelque peu baisser la tension au sein de l'Otan, qui avait mardi atteint un paroxysme, rappelant les querelles interalliées de 2003 sur l'intervention en Irak.
Sur le plan opérationnel, les 28 ambassadeurs réunis pour le septième jour d'affilée au siège bruxellois de l'Otan "ont décidé de lancer une opération pour contrôler l'embargo sur les armes" destinées à la Libye, en assignant des navires et des avions à cette mission, a indiqué son secrétaire général Anders Fogh Rasmussen. Ils ont aussi entériné des plans militaires pour participer à une zone d'interdiction aérienne. Leur adoption avait achoppé jusque là sur l'opposition de la Turquie à toute mesure de nature offensive, au motif d'éviter des pertes chez les civils. Il faudra cependant des jours pour décider si l'Otan met ou non en application ces plans, ont indiqué des diplomates.
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