Pour la deuxième journée consécutive, les insurgés libyens se sont repliés vers l'Est ce mercredi. Les forces loyales de Kadhafi ont repris le contrôle du site pétrolier de Ras-Lanouf. Pris sous d'intenses tirs de chars et d'artillerie - «des roquettes et des obus» selon un combattant rebelle - des centaines de voitures et de pick-up ont fui vers Brega.
Cette ville est tombée aux mains des kadhafistes, selon des sources proches des rebelles. Vers 19h30, l'agence Reuters indiquait que les deux camps s'affrontaient à Brega.
La coalition tente d'endiguer ce repli. Vers 17 heures, elle a mené un raid aérien contre les forces pro-Kadhafi près d'Ajdabiya, une ville à l'est, proche de Brega, alors que l'Otan a commencé à assurer le commandement des opérations aériennes. Cet appui aérien, lancé le 19 mars avec le feu vert de l'ONU, est essentiel pour la progression des rebelles, sous-équipés par rapport aux forces loyalistes. Le Comité national de transition a d'ailleurs officiellement aux «pays amis» de lui fournir notamment des armes lourdes. Une action que les Etats-Unis, la France et le Royaume-Unis n'excluent pas.
Le ministre libyen des Affaires étrangères a démissionné. Le Foreign Office a annoncé la démission de Moussa Koussa, mercredi soir à Londres, où il espère trouver refuge. Le ministre libyen des Affaires étrangères n'aurait pas approuvé les attaques menées contre son peuple, a expliqué un de ses proches à l'agence Reuters. Il s'était rendu lundi en Tunisie par la route dans des voitures officielles libyennes. De Djerba, il a pris ce mercredi un vol pour Londres. Sa présence en Tunisie a suscité bien des interrogations.
Chef des services de renseignements de 1994 à 2009, Moussa Koussa, 59 ans, très proche de Kadhafi était un homme fort des comité révolutionnaires, épine dorsale du régime libyen. Mais après avoir, deux décennies durant, incarné la face sombre du régime libyen, ce Tripolitain symbolisait ces dernières années l'ouverture en jouant un rôle majeur dans l’indemnisation des familles des victimes des attentats de Lockerbie.
La CIA autorisée à soutenir les rebelles. Barack Obama a signé, dans les dernières semaines, un décret autorisant des opérations secrètes de la CIA en Libye en appui aux insurgés, ont indiqué des responsables américains à l'agence Reuters.
Le raid aérien près d'Ajdabiya rassure les insurgés. Vers 17 heures, une énorme explosion a été entendue à Ajdabiya à 110 km à l'ouest de Benghazi. Une énorme boule de feu puis un nuage de poussière apparaissent. Les habitants sont soulagés, ils ne sont pas abandonnés. Depuis deux jours, plus aucune frappe aérienne n'avait été signalée dans le secteur. Avec le reflux des combattants rebelles de Ras Lanouf puis de Brega, Ajdabiya s'attendait au pire. Nombre d'entre-eux étaient en route vers Benghazi. «Pourquoi les avions français ne sont-ils intervenus plus tôt ?» interroge un étudiant de 25 ans. «Nous avions avancé presque jusqu'à Syrte. Nous aurions pu la prendre. Ils doivent nous aider depuis le ciel. Seuls, nous ne sommes pas de taille».
http://www.leparisien.fr/intervention-libye/libye-un-ministre-proche-de-kadhafi-fait-defection-a-londres-30-03-2011-1385256.php
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