Sur le perron de l'Elysée, la venue des dirigeants mondiaux préfigurait samedi la préparation d'une opération aérienne contre le régime de Kadhafi. A l'invitation de Nicolas Sarkozy, ce sommet international devait définir la répartition des forces au sein de la coalition. Si plusieurs pays européens et arabes ont déjà proposé de participer aux opérations, les contours de cette armada se précisent.
Promis à la direction des attaques aériennes, le tandem franco-britannique devrait ainsi constituer l'ossature de la force militaire. Londres a déjà déployé des avions de combat Tornado et Eurofighter vers des bases proches de la Libye. Il pourrait s'agir de Chypre, où étaient récemment stationnés trois avions-radars Awacs. A la pointe de cette opération, Paris dispose d'une centaine d'avions de chasse, notamment des Rafale et Mirage 2000, ainsi que des avions-radars Awacs. Un porte-hélicoptères de type Mistral était de plus récemment sur zone. Les bases aériennes d'Istres, de Solenzara (Corse) et de N'Djamena (Tchad) sont en alerte et pourraient servir de point de ralliement. Dès samedi, des avions Rafale français survolaient le territoire libyen pour des missions de reconnaissance. Par ailleurs, le porte-avions Charles de Gaulle, actuellement à Toulon (sud de la France), pourrait s'avancer en Méditerranée.
Le poids de l'arsenal américain
L'implication des Etats-unis a été confirmée samedi par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton à Paris. Des avions F-15 et F-16 américains sont déjà sur la base de Sigonella (Sicile). Le porte-hélicoptères Bataan et deux navires de soutien doivent être dépêchés à partir de mercredi vers la Méditerranée pour relever d'autres navires. Les Etats-Unis disposent également de deux destroyers lance-missiles en Méditerranée orientale, le Barry et le Stout. Tous deux sont équipés de missiles de croisière Tomahawks.
Représenté à l'Elysée par son premier ministre Stephen Harper, le Canada va engager sept avions de combat CF-18 afin de protéger les civils libyens. Le navire de combat Charlottetown se trouve déjà dans la région. De son côté, l'Italie a demandé que la coordination des actions militaires soit transférée de Stuttgart (Allemagne) à Capodichino, près de Naples, et a proposé l'utilisation de sept bases aériennes notamment à Sigonella, en Sicile. Plusieurs chasseurs italiens étaient samedi en mouvement dans le nord et le sud de la péninsule.
Certains pays arabes ont également émis le souhait de rejoindre la coalition. Les représentants du Qatar, des Emirats arabes unis, du Maroc et de la Jordanie étaient présents au sommet de Paris. La Ligue arabe était représentée par son secrétaire général, l'Egyptien Amr Moussa. D'emblée, le Qatar et les Emirats arabes unis ont indiqué leur disponibilité pour mettre en place la zone d'exclusion aérienne en Libye.
L'Otan reste en retrait
L'Otan n'est pas directement sollicitée pour une intervention militaire. L'organisation semble appelée à ne jouer qu'un rôle d'appoint. Plusieurs pays membres de l'Alliance ont néanmoins promis une contribution militaire. Le Danemark a déjà déployé six avions F-16 danois sur la base italienne de Sigonella (sud-est de la Sicile). La Norvège (avions de transport Hercules) et la Belgique (chasseurs F-16) ont confirmé samedi leur participation. Enfin, l'Espagne a promis des "moyens navals et aériens" et a autorisé l'utilisation de la base aéronavale de Rota, qui sert d'appui aux forces américaines dans le détroit de Gibraltar.
Abstentionniste remarquée lors du vote onusien de jeudi, l'Allemagne ne participera pas directement aux opérations militaires. A la sortie du sommet de l'Elysée, la chancelière Angela Merkel a précisé que son pays avait proposé que certains de ses avions de surveillance Awacs assurent des missions de reconnaissance en Afghanistan, afin de libérer des appareils américains pour des missions en Libye. Sur ce dossier, l'axe franco-allemand n'a pas primé.
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