Al-Qaida survivra-t-elle à Oussama Ben Laden ? L'élimination de son créateur et chef, dimanche, dans le nord du Pakistan, ouvre une période d'incertitude à la tête de la nébuleuse djihadiste... ou de ce qu'il en reste : « Les estimations vont de quelques centaines à quelques milliers de membres », selon Jayshree Bajoria, du Council on Foreign relations, qui inclut les succursales d'Irak, du Yémen ou du Maghreb.
En théorie, l'assemblée consultative (majlis al-choura) devrait désigner Ayman al-Zawahiri, 59 ans, le « cerveau » d'Al-Qaida. Ce chirurgien cairote cofonda l'organisation et lui apporta, dans les années 1990, les troupes et le savoir faire terroriste du Djihad islamique égyptien.
Encore faudrait-il que l'instance suprême d'Al-Qaida ¯ 31 membres ¯ se réunisse. « Il n'est pas certain qu'elle ait pu le faire depuis 2001 », souligne le site spécialisé Globalsecurity.org. Plusieurs hauts cadres ont disparu peu après les attentats du 11-Septembre et le début d'Enduring Freedom, l'opération occidentale qui chassa le régime taliban de Kaboul et poussa Al-Qaida à se cacher dans les tribus pachtounes du Pakistan.
« Un homme, une bombe »
Mohammed Atef, le chef militaire d'Al-Qaida, fut ainsi tué dès novembre 2001, dans un bombardement au sud de Kaboul. Saif Adel, un autre Égyptien, serait toujours assigné à résidence en Iran, où il avait trouvé « refuge » auprès des Gardiens de la révolution.
Zawahiri, dont la tête est mise à prix (25 millions de dollars) par les États-Unis, va-t-il récupérer le sceptre ? Le numéro 2 est le visage public avec, depuis 2003, une quarantaine de messages audio et vidéo menaçant l'Occident et appelant au djihad. Mais certaines sources le disent affaibli : il aurait été blessé, en août 2008, par un tir de drone américain survolant les zones tribales pakistanaises.
L'avènement de Zawahiri n'est pas garanti. Ces dernières années, Abou Yahya al-Libi, 47 ans, un ancien du Groupe islamique combattant libyen, s'est imposé comme le « théologien » de la mouvance. Ben Laden en avait fait le chef opérationnel pour l'Afghanistan et c'est désormais lui qui apparaît le plus dans les vidéos d'Al-Sahab, le site d'Al-Qaida.
Zawahiri serait aussi contesté de l'extérieur. Les Yéménites d'Al-Qaida dans la Péninsule arabique refuseraient l'autorité d'un Égyptien. Pour le spécialiste français Jean-Pierre Filiu, la mort de Ben Laden va « encourager des tendances centrifuges au sein d'Al-Qaïda », ses différentes branches, de l'Irak au Maghreb, et ses cellules ¯ dans une centaine de pays ¯ prenant de plus en plus leur autonomie. C'est, selon le journaliste pakistanais Ahmed Rashid, une évolution délibérée pour assurer la survie d'Al-Qaida : au fil des ans, écrit-il, la philosophie est devenue « un homme, une bombe ». Ce qui ne réduit guère la menace...
http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Ben-Laden-mort-que-reste-t-il-d-Al-Qaida-_3637-1785457_actu.Htm?xtor=RSS-4&utm_source=RSS_MVI_ouest-france&utm_medium=RSS&utm_campaign=RSS
En théorie, l'assemblée consultative (majlis al-choura) devrait désigner Ayman al-Zawahiri, 59 ans, le « cerveau » d'Al-Qaida. Ce chirurgien cairote cofonda l'organisation et lui apporta, dans les années 1990, les troupes et le savoir faire terroriste du Djihad islamique égyptien.
Encore faudrait-il que l'instance suprême d'Al-Qaida ¯ 31 membres ¯ se réunisse. « Il n'est pas certain qu'elle ait pu le faire depuis 2001 », souligne le site spécialisé Globalsecurity.org. Plusieurs hauts cadres ont disparu peu après les attentats du 11-Septembre et le début d'Enduring Freedom, l'opération occidentale qui chassa le régime taliban de Kaboul et poussa Al-Qaida à se cacher dans les tribus pachtounes du Pakistan.
« Un homme, une bombe »
Mohammed Atef, le chef militaire d'Al-Qaida, fut ainsi tué dès novembre 2001, dans un bombardement au sud de Kaboul. Saif Adel, un autre Égyptien, serait toujours assigné à résidence en Iran, où il avait trouvé « refuge » auprès des Gardiens de la révolution.
Zawahiri, dont la tête est mise à prix (25 millions de dollars) par les États-Unis, va-t-il récupérer le sceptre ? Le numéro 2 est le visage public avec, depuis 2003, une quarantaine de messages audio et vidéo menaçant l'Occident et appelant au djihad. Mais certaines sources le disent affaibli : il aurait été blessé, en août 2008, par un tir de drone américain survolant les zones tribales pakistanaises.
L'avènement de Zawahiri n'est pas garanti. Ces dernières années, Abou Yahya al-Libi, 47 ans, un ancien du Groupe islamique combattant libyen, s'est imposé comme le « théologien » de la mouvance. Ben Laden en avait fait le chef opérationnel pour l'Afghanistan et c'est désormais lui qui apparaît le plus dans les vidéos d'Al-Sahab, le site d'Al-Qaida.
Zawahiri serait aussi contesté de l'extérieur. Les Yéménites d'Al-Qaida dans la Péninsule arabique refuseraient l'autorité d'un Égyptien. Pour le spécialiste français Jean-Pierre Filiu, la mort de Ben Laden va « encourager des tendances centrifuges au sein d'Al-Qaïda », ses différentes branches, de l'Irak au Maghreb, et ses cellules ¯ dans une centaine de pays ¯ prenant de plus en plus leur autonomie. C'est, selon le journaliste pakistanais Ahmed Rashid, une évolution délibérée pour assurer la survie d'Al-Qaida : au fil des ans, écrit-il, la philosophie est devenue « un homme, une bombe ». Ce qui ne réduit guère la menace...
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