mercredi 18 mai 2011

Visa pour l'image: hommage aux photographes tués

Cette année, ça a été très dur", a commenté vendredi le directeur du festival Jean-François Leroy, en présentant la 23e édition de cette grand-messe internationale du reportage. "La méfiance et l'hostilité vis-à-vis de la presse internationale se manifestent de façon de moins en moins masquée".

Les "assassinats" du photographe franco-allemand Lucas Mebrouk Dolega en janvier à Tunis, puis de ses collègues britannique Tim Hetherington et américain Chris Hondros, en avril en Libye, montrent que ça n'a pas été "une année facile pour la presse", a-t-il ajouté au cours d'un entretien téléphonique à l'AFP. Il a aussi évoqué la disparition dans le même pays du Sud-Africain Anton Hammerl.

"C'est quand même assez paradoxal que tout ça arrive au moment où on continue de parler 'd'émergence du journalisme citoyen'", a-t-il dit. En réalité, "les journalistes qui prennent des risques sont toujours là", a-t-il ajouté, soulignant que les journalistes de France 3 Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier et leurs trois accompagnateurs afghans avaient vécu vendredi leur 500e jour de captivité.

Comme lors des éditions précédentes, le festival proposera plus d'une trentaine d'expositions et des soirées de projections retraçant les événements les plus marquants de septembre 2010 à août 2011.

Visa organise également une rencontre entre de jeunes photojournalistes et des photoreporters ou des directeurs de la photo aguerris, dont le reporter de guerre portugais Joao Silva, grièvement blessé en Afghanistan en octobre 2010.

Parmi les expositions, celle de Youri Kozyrev (agence Noor) présentera les printemps arabes en Libye, en Egypte, à Bahrein et au Yémen. Une grande exposition traitera de la catastrophe de Fukushima au Japon. Barbara Davidson (Los Angeles Times) exposera son travail sur les gangs de LA, Jocelyn Bain Hogg le sien sur la pègre au Royaume-Uni.
Les visiteurs pourront admirer les reportages de Valerio Bispuri sur les prisons d'Amérique du Sud, Fernando Moleres sur l'incarcération des jeunes en Afrique, Riccardo Venturi sur Haïti, ou le travail de Brian Skerry intitulé Ocean Soul sur le monde sous-marin.

Les reportages du photographe de l'AFP Issoufou Sanogo seront également à l'honneur. "J'ai trouvé que sa couverture des événements en Côte d'Ivoire était tout à fait remarquable", a estimé le directeur du festival.

Aux différents prix décernés (Visas d'or news, magazine, presse quotidienne...) s'ajoutera pour la première fois un Visa d'or humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge.

"Au départ, je n'étais pas un fou des prix", dit Jean-François Leroy. Mais "au fur et à mesure des années on en a développé un, puis deux, puis trois", ce qui permet au festival de distribuer plus de 160.000 euros financés par différents partenaires. "Il y a beaucoup de rédactions qui m'envieraient un tel budget", reconnaît-il.

L'édition 2010 avait attiré 206.000 visiteurs aux expositions et plus de 12.000 participants aux soirées. Cinquante-huit pays avaient participé au festival.
Le site de Visa pour l'image

http://culture.france2.fr/art-et-expositions/actu/visa-pour-l-image-hommage-aux-photographes-tues-68803375.html

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