L'ancien chargé de mission auprès du ministre de la Défense François Léotard, Renaud Donnedieu de Vabres, a assuré devant un juge qu'il n'existait aucun lien entre le contrat de vente de sous-marins au Pakistan en 1994 et le financement de la campagne Balladur en 1995, selon une source proche du dossier. "Il n'y a pour moi aucun lien entre la négociation de ce contrat et le financement de la campagne de M. Balladur", a-t-il dit au juge Renaud van Ruymbeke le 10 novembre, selon cette source.
Le juge est chargé d'une enquête pour faux témoignage et entrave à la justice dans l'affaire de l'attentat de Karachi en 2002. Quinze personnes, dont 11 salariés de la Direction des constructions navales (DCN) travaillant à la fabrication des sous-marins vendus au Pakistan en 1994, sont mortes dans cet attentat survenu le 8 mai 2002. La justice s'interroge sur l'existence d'éventuelles rétrocommissions liées à la vente de sous-marins au Pakistan qui auraient été destinées au financement de la campagne présidentielle de l'ex-Premier ministre Edouard Balladur et dont le porte-parole était Nicolas Sarkozy. "Je n'ai aucune information sur le financement de la campagne de M. Balladur", a ajouté M. Donnedieu de Vabres.
Il a en revanche confirmé que l'homme d'affaires libanais Ziad Takieddine, avait joué un rôle dans la vente de ces sous-marins. Ziad Takieddine a été présenté par plusieurs anciens responsables de la DCN comme un intermédiaire imposé par des responsables politiques proches d'Edouard Balladur pour le contrat Agosta, ce qu'il dément avec véhémence. "J'ai rencontré (les hommes d'affaires libanais, ndlr) Ziad Takieddine et Abdul Rahman El-Assir au ministère de la Défense", a dit M. Donnedieu de Vabres. "Leur propos était d'indiquer clairement la position du Pakistan et de Mme Bhutto qui était d'acheter des sous-marins, ce qui correspondait à la stratégie de Mme Bhutto d'affirmation de son pays sur la scène internationale", a-t-il ajouté. Depuis début mai, Ziad Takieddine a attaqué en justice plusieurs médias le présentant comme un intermédiaire imposé aux dirigeants de la DCN par des proches de M. Balladur.
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