Le rapporteur de la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi, Bernard Cazeneuve, s'est fait voler son ordinateur portable il y a un an, peu après le début des travaux de la mission. L'élu socialiste, qui a plusieurs fois déploré ouvertement les entraves opposées à ses investigations, avait déposé une plainte pour vol fin novembre 2009, mais cet événement n'a jamais été rendu public.
Interrogé mercredi matin par Le Point, le député de la Manche a confirmé le vol d'un ordinateur portable, le 26 novembre 2009, dans son bureau de la communauté urbaine de Cherbourg, dont il est le président. Mais il a tenu à préciser : "J'ai les pieds sur terre, je ne succombe à aucune paranoïa. J'ai été victime d'un vol, mais je ne dispose strictement d'aucun élément qui me conduise à le relier à mes activités parlementaires, ni a fortiori à la mission d'information sur l'attentat de Karachi. Je ne souhaite donc faire aucun commentaire à ce propos."
Pas d'effraction
Selon nos informations, ce vol aurait été accompli sans effraction mais son auteur n'a pas pu être identifié. Le dispositif de géolocalisation contenu dans l'appareil n'aurait jamais été déclenché, ce qui signifie qu'il n'a pas été allumé depuis qu'il a été dérobé. Cette indication pourrait signifier que seul le contenu de l'ordinateur intéressait le ou les voleurs, ce qui écarterait l'hypothèse d'un simple acte crapuleux.
Créée le 7 octobre 2009, la mission parlementaire avait débuté ses auditions le 10 novembre suivant. Son objectif était d'examiner les circonstances dans lesquelles un attentat terroriste a causé, le 8 mai 2002 au Pakistan, la mort de 11 Français travaillant pour l'entreprise française DCN. Plusieurs éléments découverts par le juge antiterroriste Marc Trévidic conduisent à penser qu'un lien pourrait exister entre l'attentat et une affaire de commissions occultes sur la vente de sous-marins français au Pakistan, ce que le rapport final de M. Cazeneuve, rendu le 12 mai 2010, n'a pas exclu.
Ce sont les comptes rendus des auditions effectuées par les députés dans le cadre de cette mission que le juge Trévidic a réclamé à l'Assemblée nationale. Le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, lui a répondu par courrier que ces interrogatoires "doivent être considérés comme des documents internes non accessibles à des tiers", ainsi que le rapporte le journal Le Parisien dans son édition de mercredi.
http://www.lepoint.fr/societe/le-rapporteur-de-la-mission-d-enquete-sur-karachi-s-est-fait-voler-son-ordinateur-10-11-2010-1260757_23.php
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