C’est ce montage – susceptible de dépouiller l’héritière de L’Oréal de son bien exotique – qui paraît aujourd’hui suspect aux yeux du procureur Philippe Courroye et qui motive sa demande d’entraide. Cette requête ne vise donc pas des actes de fraude fiscale – même si la question de l’impôt n’est jamais bien loin – ni le versant plus politique du dossier qui plonge l’ancien ministre du Budget et actuel ministre du Travail, Eric Woerth, dans la tourmente.
«Protecteur» de cette fondation dont le but serait la conservation des trésors écologiques d’Arros, Me Tavernier a déjà eu l’occasion d’expliquer la manœuvre: «Ce montage a été mis sur pied avec l’accord express de Mme Bettencourt, comme j’ai pu m’en assurer directement auprès d’elle et comme l’attestent ses lettres manuscrites.» Et de poursuivre: «La structure mise sur pied avait d’abord pour but de régler une situation fiscale irrégulière jusque-là. C’est pourquoi Liliane Bettencourt ne pouvait pas rester propriétaire de l’île – ni devenir bénéficiaire de la fondation l’abritant.»
En tant que locataire, la milliardaire a toutefois continué à payer les charges d’entretien – 1,7 million d’euros par an – et a encore versé une donation de 20 millions d’euros à la fondation pour «pérenniser» son fonctionnement. Arnaque ou pas arnaque? Le procureur Courroye devrait bientôt pouvoir se faire une idée plus précise sur ce volet, sauf si les avocats genevois et autre titulaire de compte décident de recourir contre la transmission des documents.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/bdf56540-babf-11df-9081-51ae77d03fde%7C1
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