samedi 11 septembre 2010

"On s'attend à avoir des attentats" en France

"La France fait l'objet d'un intérêt très particulier de certains mouvements islamistes radicaux", qui s'explique notamment par son histoire, sa présence militaire en Afghanistan ou encore par le débat sur le voile intégral. C'est ce qui pousse le patron de l'antiterrorisme français, Bernard Squarcini, à estimer aujourd'hui que la menace d'un attentat sur le sol français "n'a jamais été aussi grande", dans une interview publiée samedi par le Journal du Dimanche. Principale source d'inquiétude : Al-Qaïda au Maghreb islamique, l'Aqmi.
"Nous sommes aujourd'hui au même niveau de menaces qu'en 1995", année marquée par une vague d'attentats en France, estime le chef de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). "Tous les clignotants sont dans le rouge", ajoute-t-il. "Aujourd'hui, compte tenu des signalements qui nous sont transmis par nos partenaires étrangers et de nos propres observations, il y a des raisons objectives d'être inquiets".

Pas de radicalisation des musulmans de France

Selon Bernard Squarcini "la menace en France est triple : le Français converti qui se radicalise et monte son opération seul; Al-Qaïda au Maghreb islamique, qui dépêche un commando pour commettre des attentats en France; et les djihadistes, ces Français qui partent en Afghanistan ou au Yémen, demain en Somalie et qui reviennent clandestinement, aguerris, pour poursuivre leur combat sur le sol français".

Interrogé plus précisément sur le niveau de menace que représente l'Aqmi, le patron de l'antiterrorisme répond : "on s'attend à avoir des attentats sur notre territoire". L'Aqmi "est une franchise d'Al-Qaïda: ils essaient de suivre les mêmes objectifs que la maison mère", explique-t-il. "Il y a 15 ans, quand nous avons subi la série d'attentats de 1995, la menace nous arrivait uniquement de l'est d'Alger. Elle s'est considérablement étendue".

Selon Bernard Squarcini, ses services déjouent "en moyenne deux attentats par an". Il cite notamment le cas d'un Belgo-tunisien de 25 ans, intercepté par l'Egype au sortir d'un tunnel de la bande de Gaza, expulsé en mars dernier vers la Belgique et arrivé en France pour être interrogé au cours de l'été. Cet homme est "soupçonné d'avoir projeté un attentat kamikaze contre une salle de spectacle parisienne à l'occasion d'un gala de bien faisance au profit de l'armée israélienne". Mais le chef de la DCRI dément toute radicalisation significative des musulmans de France. "Sur 6 millions de musulmans en France, il y a peut-être 300 individus qui posent problème" et une "trentaine" de lieux de culte sur quelque 1800, dit-il.
http://lci.tf1.fr/france/societe/2010-09/on-s-attend-a-avoir-des-attentats-en-france-6064838.html

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