dimanche 5 février 2012

Libye: Un ancien ambassadeur en poste à Paris torturé à mort

Omar Brebech, qui était ambassadeur de Libye en France en 2008, a été torturé à mort le mois dernier par des miliciens révolutionnaires de la ville de Zentane, affirme ce vendredi le groupe de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW).
Zentane, à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tripoli, est la ville où est détenu Saïf al Islam Kadhafi et l'annonce de la mort d'Omar Brebech renforce les craintes sur le sort réservé au fils de l'ancien «guide» libyen.

Blessures multiples et plusieurs côtes cassées

Selon un rapport d'autopsie que HRW a pu consulter, l'ancien ambassadeur libyen à Paris a été retrouvé mort le 20 janvier à Zentane, au lendemain de son arrestation à Tripoli. Il avait des blessures multiples et plusieurs côtes cassées.
«Human Rights Watch a consulté le rapport de la police judiciaire de Tripoli qui précise que Brebech est mort sous la torture et qu'un suspect non identifié a reconnu l'avoir tué», précise l'ONG basée à New York.

A Paris entre 2004 et 2008

HRW ajoute que des photos du corps montrent bien que Brebech a été torturé. La milice de Zentane qui serait responsable de cet assassinat, Al Chohada Achoura, n'a pu être jointe vendredi.
Omar Brebech, qui était âgé de 62 ans, a été en poste à Paris de 2004 à 2008, d'abord comme attaché culturel puis comme ambassadeur par intérim lors des neuf derniers mois de son affectation en France.

http://www.20minutes.fr/ledirect/872832/libye-ancien-ambassadeur-poste-paris-torture-mort

samedi 4 février 2012

Karachi: des documents déclassifiés?

La Commission consultative du secret de la défense nationale (CCSDN) a émis un avis favorable à la déclassification de documents du ministère de la Défense relatifs au volet financier du dossier sur l'attentat de Karachi.

Cet avis de la CCSDN, publié aujourd'hui au Journal officiel à la suite de sa réunion le jeudi 19 janvier, fait suite à une demande du ministre de la Défense Gérard Longuet du 28 novembre 2011. Le ministre avait été saisi d'une requête en déclassification du juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke, chargé de l'information ouverte pour "abus de biens sociaux, complicité et recel" à propos de deux contrats d'armements, dont l'un est lié à l'attentat de Karachi du 8 mai 2002 (11 Français tués).

Soupçons de financement politique

Dans ce volet,
Ziad Takieddine, intermédiaire de ces contrats d'armement conclus en 1994, a été mis en examen le 14 septembre 2011 par le juge van Ruymbeke pour "complicité et recel d'abus de biens sociaux" sur fond de soupçons de financement illicite de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995.

L'enquête du magistrat est menée dans le cadre des contrats conclus avec le réseau Takieddine/El Assir par le groupe de construction navale militaire DCNS (ex-Direction des constructions navales) dans le cadre du contrat des sous-marins conventionnels Agosta, avec le Pakistan, et par la Sofresa dans celui des vedettes Sawari II, avec l'Arabie saoudite.

Selon le texte de l'avis, la CCSDN a émis un "avis favorable à la déclassification des documents classifiés communiqués par le ministère de la Défense". Les quelque 180 avis émis par la CCSDN, dont les trois quarts ont été favorables à la déclassification, ont été suivis dans leur quasi totalité par les autorités concernées (Elysée, Matignon, Défense, Intérieur ...).
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/02/03/97001-20120203FILWWW00410-karachi-des-documents-declassifies.php

jeudi 2 février 2012

Karachi : la DST va devoir s’expliquer

Des policiers français chargés de faire la lumière sur l’attentat de Karachi ont-ils délibérément menti à la ? C’est la question que se pose le juge Marc Trévidic, chargé du volet terroriste de ce dossier. Selon nos informations, à la demande de l’avocat des familles des victimes, Me Olivier Morice, le magistrat va auditionner deux ex-policiers de la Direction de la surveillance du territoire (DST).
Le commissaire Jean-Michel Roncero travaillait au moment du drame à l’unité d’enquêtes judiciaires de la DST. Il est aujourd’hui sous-directeur du renseignement à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), chargée de la plupart des investigations du juge Trévidic. Son supérieur hiérarchique de l’époque, Louis Caprioli, a rejoint une société de sécurité privée. Sous la direction du juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, les deux hommes sont à l’époque les piliers de l’enquête. Ils travaillent en étroite collaboration avec les services d’enquête pakistanais qui, dès le départ, privilégient la thèse d’un islamiste.

2007, année charnière

Devant Marc Trévidic, les ex-policiers de la DST devront s’expliquer sur une note signée le 4 mars 2003 par Roncero, qui présente une version erronée d’un document capital : le rapport du 13 mai 2002 de Dominique Lecomte, experte légiste. Selon cette dernière, l’auteur présumé de l’attentat était « debout », à proximité de la voiture piégée, au moment de l’explosion. Il ne s’agit donc pas d’un kamikaze. La piste islamiste, du même coup, est invalidée. Or Roncero dit le contraire. L’auteur de l’attentat est un « kamikaze », insiste-t-il. Au moment de l’explosion, il est dans la voiture, affairé à connecter les détonateurs. Cela « est confirmé par l’examen du corps du kamikaze fait par les experts et sa position supposée lors de l’explosion », affirme le policier.

La version de Roncero est d’autant plus surprenante que la DST n’ignorait rien, du travail de la légiste. Dix mois plus tôt, une note classée secret-défense et récemment versée au dossier d’instruction du juge Trévidic retranscrit les conclusions de la légiste. Dominique Lecomte « juge probable que le prétendu auteur de l’attentat
était déjà à plusieurs mètres de la voiture quand elle a explosé », indique la DST dans cette note du 16 mai 2002. Elle envisage même qu’il pouvait être en train « de se retourner vers la voiture au moment de la déflagration ».

Pourquoi Roncero, le 4 mars 2003, écrit-il le contraire? La DST a-t-elle voulu « coller » à la thèse d’un attentat kamikaze, privilégiée par les services pakistanais? Une chose est certaine : il a fallu attendre 2007 et le départ du juge Jean-Louis Bruguière pour que Marc Trévidic, reprenant le dossier, mette la main sur le rapport de la légiste et abandonne la piste islamiste. Depuis, des investigations financières ont été confiées à Renaud Van Ruymbeke. Et l’hypothèse d’un attentat, commis par les services pakistanais pour punir la France d’avoir mis fin au versement des commissions liées à un contrat d’armement, est privilégiée.
http://www.leparisien.fr/affaire-karachi/karachi-la-dst-va-devoir-s-expliquer-01-02-2012-1840163.php