vendredi 31 décembre 2010

Côte d'Ivoire : l'ultimatum de Ouattara à Gbagbo

Dernière soirée avant la reprise des violences ?


Alassane Ouattara, reconnu comme le président ivoirien par la communauté internationale, a donné à Laurent Gbagbo jusqu'à minuit ce vendredi pour quitter le pouvoir, promettant qu'"il n'aurait pas d'ennuis" s'il se retirait dans ce délai, a dit son Premier ministre Guillaume Soro.


La mission de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) qui s'est rendue mardi à Abidjan "est venue demander sans concession à M. Gbagbo de céder pacifiquement le pouvoir", a-t-il déclaré devant la presse, depuis le grand hôtel abidjanais transformé en QG du camp Ouattara. "Cette mission a demandé au président Alassane (Ouattara) de donner des garanties (que) si M. Gbagbo quittait le pouvoir, il n'aurait pas d'ennuis", a poursuivi M. Soro. "Si d'ici minuit, il ne quitte pas le pouvoir, le président de la République sera au regret d'envisager d'autres mesures", a prévenu M. Soro, se redisant "convaincu que seule la force" le fera partir.




- La France réitère son appel au départ


Le 22 décembre, la France avait recommandé aux expatriés français -environ 14.000- de quitter la Côte d'Ivoire en raison de la crise dans le pays. Ce conseil a été très peu suivi.


Vendredi, le Quai d'Orsay a une nouvelle fois lancé cet avis, en l'adressant particulièrement aux familles avec enfants. "Bien que les ressortissants étrangers ne soient pas jusqu'à présent directement menacés, les autorités françaises renouvellent leur conseil de différer les projets de voyages vers la Côte d'Ivoire et, à tous les Français qui le peuvent, notamment aux familles avec enfants, de quitter provisoirement la Côte d'Ivoire dans l'attente d'une normalisation de la situation", explique le ministère des Affaires étrangères.


La rentrée des écoles françaises en Côte d'Ivoire, prévue le 5 janvier prochain, a également été reportée au 17 janvier.






- Les plans militaires de la Cédéao finalisés


Les chefs militaires de la Communauté économiquedes Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont finalisé leurs plans visant à renverser par la force si Laurent Gbagbo si les discussions en cours pour qu'il cède le pouvoir échouent, a annoncé vendredi l'armée nigériane, dont le pays dirige l'organisation en ce moment.






- L'UE approuve des sanctions contre 59 proches de Gbagbo


L'Union européenne a approuvé vendredi des sanctions contre 59 proches du président ivoirien sortant Laurent Gbagbo, a-t-on appris vendredi de source diplomatiques. Les 59 personnes qui figurent sur cette liste sont désormais interdites de visas pour l'UE. La quasi totalité des membres du "prétendu" gouvernement de M. Gbagbo sont sur la liste qui compte également des membres du Conseil constitutionnel ainsi que des responsables économiques et des médias.






- Crimes contre l'humanité ?


Les violations des droits de l'homme en Côte d'Ivoire, à la suite de l'élection de fin novembre, pourraient constituer des "crimes contre l'humanité" qui doivent être "sévèrement punis", affirment vendredi dans un communiqué des experts de l'Onu.


http://lci.tf1.fr/monde/afrique/2010-12/cote-d-ivoire-nouvel-avis-de-la-france-a-ses-expatries-6208603.html

jeudi 30 décembre 2010

Omar Bongo aurait financé des partis français

Des dirigeants gabonais, dont Omar Bongo, auraient détourné une trentaine de millions d'euros d'une banque africaine à leur profit mais aussi pour financer des partis politiques français, selon un télégramme diplomatique américain obtenu par WikiLeaks et publié par El Pais.
Ce télégramme de juillet 2009, en provenance de l'ambassade des États-Unis au Cameroun, repris par le site internet du quotidien espagnol, s'appuie sur les dires d'un responsable anonyme de la Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC).


Son auteur mentionne l'ancien président français Jacques Chirac et son successeur Nicolas Sarkozy parmi les bénéficiaires de ce financement politique, tout en affirmant ne pas être en mesure de vérifier la véracité de ces allégations.


Contacté jeudi par Reuters, l'Elysée n'a pas souhaité commenter cette note, qui fait partie de quelque 250.000 télégrammes diplomatiques que le site internet WikiLeaks s'est procuré et qu'il a entrepris de publier en collaboration avec plusieurs quotidiens européens, dont El Pais.


Selon cette note, l'affaire du détournement de la BEAC a été découverte à la faveur d'un audit interne.


"Selon la source de l'ambassade, de hauts responsables gabonais, dont l'ancien président Omar Bongo et son fils Ali Bongo ont bénéficié du détournement", peut-on y lire.


"La source a déclaré que les dirigeants gabonais avaient utilisé ces revenus pour leur enrichissement personnel et, sur instruction de Bongo, versé des fonds à des partis politiques français, notamment en soutien du président français Nicolas Sarkozy", ajoute le câble diplomatique.


ENQUÊTE SUR LES BIENS MAL ACQUIS


Le diplomate américain écrit que ce responsable de la BEAC, interrogé sur les bénéficiaires français des fonds, a répondu : "Les deux côtés (gauche et droite-NDLR), mais surtout la droite, particulièrement Chirac et aussi Sarkozy".


"Bongo était le président préféré de la France en Afrique, c'est la Françafrique classique", a expliqué la source citée par le télégramme diplomatique américain.


Ancien sous-officier de l'armée française, Omar Bongo est mort en juin 2009 après 41 ans à la tête de cette ancienne colonie française, après avoir été l'un des alliés diplomatiques de tous les présidents français de la Ve République.


Il fut le premier chef d'Etat reçu à l'Elysée par Nicolas Sarkozy en 2007. Son fils Ali lui a succédé.


Le diplomate américain explique qu'Omar Bongo nommait tous les dirigeants importants de la BEAC.


Les fonds détournés l'ont été par trois canaux : des dirigeants de la banque, des sociétés-écran et directement par des dirigeants gabonais, précise-t-il.


Les allégations de détournement de fonds au Gabon ne sont pas nouvelles. Le 9 novembre, la Cour de cassation française a ordonné, contre l'avis du parquet, la reprise d'une instruction concernant les logements de luxe et les avoirs bancaires détenus en France par trois présidents africains, dont celui du Gabon.


Une enquête de police de 2007 avait recensé 39 propriétés et 70 comptes bancaires détenus en France par la famille Bongo et ses proches. Ont été mis au jour des achats avec des chèques du Trésor public gabonais, comme celui de 390.795 euros signé le 5 février 2004 par l'épouse du président Bongo pour l'achat d'une voiture de luxe Maybach 57.


http://fr.rd.yahoo.com/partner/reuters/SIG=111h93ub9/**http%3A%2F%2Ffr.reuters.com%2F

mardi 28 décembre 2010

Afghanistan : les parents de Stéphane Taponier sortent du silence

Un an après leur enlèvement, les deux journalistes français Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier sont déjà restés bien plus longtemps prisonniers que ne l'ont été d'autres étrangers capturés avant eux en Afghanistan. Une détention d'une durée inusitée qui s'explique tout d'abord par l'instabilité de la zone où ils sont retenus : la partie de la province de Kapisa où les deux journalistes ont été enlevés le 30 décembre 2009 est une zone difficilement contrôlable, enchevêtrement de vallées sous l'influence de divers groupes armées rebelles, notamment talibans et du Hezb-e-Islami, dirigé par le commandant moujahidine historique Gulbuddin Hekmatyar. Les interlocuteurs changent selon qu'on passe d'un village ou d'une vallée à l'autre, ce qui complique d'autant les négociations. En outre, les otages ont donc été enlevés dans une zone dont la sécurité est assurée par les forces françaises, ce qui complique à la fois la tâche des soldats français sur place et les discussions en vue d'une libération. Enfin, plusieurs experts de la rébellion à Kaboul estiment que la prise d'otages aurait peut-être pu être brève, quelques semaines au maximum, s'il avait été possible de trouver un accord rapide avec le groupe taliban local qui les avait capturés. Passé ce délai, selon des sources afghanes, le commandement taliban, pour qui chaque otage occidental est un outil de négociation, a envoyé des émissaires, compliquant encore plus les négociations.


"Les ministres s'avancent un peu trop"


Voilà pourquoi aujourd'hui, les parents de Stéphane Taponier ont choisi de sortir du silence. Ils l'ont fait lors d'un entretien avec un journaliste de l'AFP. Un entretien au cours duquel ils laissent percer leur irritation, leur impatience, et dénoncent l'attitude des autorités françaises. Les négociations en cours ? Ils n'ont pour ainsi dire aucune information à ce sujet. "Lorsque Bernard Kouchner", l'ex-ministre des Affaires étrangères, "était allé à Kaboul, il ne nous avait même pas téléphoné au retour. On n'a rien su, c'est un peu aberrant. Alain Juppé a l'air d'être plus consciencieux", glisse ainsi Gérard Taponier, le père de l'otage. "C'est la DGSE qui s'occupe de ça : c'est motus et bouche cousue. Et quand on est reçu au Quai d'Orsay, c'est très vague. On dirait que nous sommes des numéros". L'espoir d'une libération prochaine entretenu par le gouvernement ? "On est un peu blasés. Et agacés aussi par toutes ces déclarations. On nous a tellement raconté d'histoires jusqu'à maintenant... M. Juppé a dit qu'il était confiant, mais sans donner de dates. Il est optimiste, mais cela fait presque un an qu'ils sont otages (...) Les ministres s'avancent un peu trop. Quand Alliot-Marie parle de brefs délais, on se dit que c'est imminent; et puis Noël est déjà passé... On espère toujours une bonne nouvelle, mais ça fout le cafard".


Même sur les conditions de détention, les informations sont parcellaires. "Depuis le début, ils disent qu'ils sont vivants et en bonne santé. Pour le reste, on ne sait pas, tout est secret défense", note encore aigrement Gérard Taponier. Quant à en savoir davantage de la part du gouvernement, il laisse percer ses doutes : "S'ils nous disent de choses concrètes, volontiers. Mais si c'est pour nous dire qu'ils sont en bonne santé, ce n'est pas la peine..." Arlette Taponier, la mère de l'otage, renchérit : "C'est l'attente. On espérait une libération en septembre, puis à Noël... C'est toujours reporté. Je préfèrerais qu'ils ne disent rien".


"Ça nous a fichu un sacré coup"


Ont-ils l'impression que les autorités ont fait de leur mieux pour obtenir la libération des otages ? Pas vraiment. "C'est parti doucement, doucement... Il a fallu quatre-cinq mois pour que cela commence à bouger", estime Gérard Taponier. Les parents de l'otage n'ont pas non plus oublié les déclarations polémiques faites peu après le rapt, lorsqu'il avait été reproché aux journalistes d'avoir agi avec imprudence : "Il y a eu Claude Guéant, le général Jean-Louis Georgelin... Ce n'était pas très intelligent de leur part. Ça nous a fichu un sacré coup", résume Gérard Taponier. Aussitôt repris par Arlette Taponier : "Mais il ne faut plus en parler maintenant. C'est fini".


En l'absence d'information, les parents de Stéphane Taponier se raccrochent à tout ce qui, dans les médias, évoque la situation des otages : "Je suis obsédée par tout ce qui est écrit, j'achète tout, et je regarde tous les journaux télévisés. Mais c'est pénible en fin de compte, car cela me ressasse tout le temps la même chose", raconte Arlette Taponier. Et ils comptent sur le mouvement de soutien qui s'est développé dans toute la France : "Ça fait du bien, reconnaît Gérard Taponier, d'autant qu'il y a Florence Aubenas, une personne très sympathique, qui est passée par là et nous aide énormément. Chez nous, toutes les mairies alentour à notre petit village ont affiché le panneau (de soutien). Ils ont marché à fond tout de suite, sans qu'on leur demande".


http://lci.tf1.fr/monde/asie/2010-12/afghanistan-les-parents-de-stephane-taponier-sortent-du-silence-6199168.html

Côte d'Ivoire : dernière offensive diplomatique

Au lendemain de l'appel à la grève générale lancé par Alassane Ouattara, et très peu suivi, la Cote d'Ivoire est suspendue, mardi 28 décembre, à la visite de trois chefs d'Etat ouest-africains. Les présidents Boni Yayi (Bénin), Ernest Koroma (Sierra Leone), et Pedro Pires (Cap-Vert), venus au nom de la Commmunauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), doivent demander à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir au profit de M. Ouattara, dont la victoire à l'élection présidentielle a été reconnue par la commission électorale et la communauté internationale. La victoire de M. Gbagbo a été certifiée par le Conseil constitutionnel, un organisme qui lui est acquis.
La visite des trois chefs d'Etat, qui doivent rencontrer Laurent Gbagbo, devrait marquer un tournant dans la crise ivoirienne. En effet, la Cédéao a déjà menacé de faire usage de la 'force légitime' pour déloger Laurent Gbagbo si celui-ci ne quittait pas le pouvoir. Dans un premier temps, le camp Gbagbo a mis en garde contre une intervention armée menée par des pays ouest-africains en soulignant que des millions d'immigrés de la région sont présents sur le sol ivoirien.


'GUERRE CIVILE'


Dans un entretien au Monde, lundi, Laurent Gbagbo n'a pas hésité à parler de risques de guerre civile. 'Il y aura peut-être un désordre intérieur, une guerre civile en Côte d'Ivoire, parce que nous n'allons pas nous laisser piétiner notre droit et nos institutions', a-t-il prévenu, dénonçant au passage un 'complot' franco-américain à son encontre. Le premier ministre d'Alassane Ouattara, Guillaume Soro, 's'indigne devant tant de cynisme et un tel chantage' et 'condamne fermement cette attitude irresponsable de Laurent Gbagbo et de son clan'.... lire la suite de l'article sur Le Monde.fr


http://www.lemonde.fr/afrique/article/2010/12/28/cote-d-ivoire-l-espoir-d-une-solution-diplomatique_1458317_3212.html#xtor=AL-32280184

lundi 27 décembre 2010

Ouattara nomme un nouvel ambassadeur à Paris

Paris accentue sa pression sur le camp Gbagbo. Un nouvel ambassadeur de Côte d'Ivoire en France va être nommé pour remplacer Pierre Kipré, relevé de ses fonctions par le gouvernement d'Alassane Ouattara, a déclaré lundi le ministère français des Affaires étrangères. Prié de dire quelle conséquence Paris avait tiré de cette décision, le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero, a déclaré lors d'un point de presse électronique: "Nous avons pris acte de cette décision prise par les autorités légitimes de la Côte d'Ivoire, ainsi que de la demande d'agrément pour un nouvel ambassadeur ; la procédure d'agrément est en cours."


La fonction d'ambassadeur en France, ancienne puissance coloniale et partenaire économique essentiel, est un poste-clé pour le pouvoir ivoirien. Dimanche, le ministère des Affaires étrangères avait annoncé que l'avion officiel de Laurent Gbagbo avait été bloqué à l'aéroport de Bâle-Mulhouse en réponse à une demande des "autorités légitimes" de Côte d'Ivoire. L'appareil effectuait un contrôle de maintenance sur cet aéroport frontalier, géré conjointement par la Suisse et la France.


Ouattara vu comme seul président légitime


La France a aussi récusé lundi les allégations du président sortant de "complot" ourdi par la France et les Etats-Unis visant à l'écarter du pouvoir, lancées dans les colonnes du Figaro et du Monde. "Ces mises en cause n'ont aucun fondement et ne doivent pas occulter les prises de position de l'ensemble de la communauté internationale, notamment des Nations Unies, de la CEDEAO, de l'Union africaine, de l'Union européenne et du FMI", a aussi déclaré Bernard Valero. Toutes ces institutions ont reconnu le rival de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara, comme président légitime de la Côte d'Ivoire à l'issue de l'élection présidentielle du 28 novembre dernier. Laurent Gbagbo, de son côté, a été désigné vainqueur par le Conseil constitutionnel ivoirien et continue d'exercer la majeure partie des pouvoirs.


http://lci.tf1.fr/monde/afrique/2010-12/un-nouvel-ambassadeur-de-cote-d-ivoire-en-france-va-etre-nomme-6197664.html

dimanche 26 décembre 2010

Afghanistan: «Les choses se poursuivent dans la bonne direction» pour libérer les journalistes, assure Juppé

Le ministre de la Défense Alain Juppé a assuré depuis l'Afghanistan que "les choses se poursuivent dans la bonne direction" pour obtenir la libération des deux journalistes de France 3 retenus en otages depuis près d'un an dans ce pays en guerre.
Le ministre de la Défense Alain Juppé a assuré depuis l'Afghanistan que «les choses se poursuivent dans la bonne direction» pour obtenir la libération des deux journalistes de France 3 retenus en otages depuis près d'un an dans ce pays en guerre. «Nous continuons à travailler aussi activement que nous le pouvons pour leur libération», a déclaré le ministre devant quelques journalistes à l'occasion d'un déplacement samedi et dimanche auprès des soldats français déployés en Afghanistan.


«Je ne veux pas susciter de faux espoirs et donner de calendrier, mais les choses se poursuivent dans la bonne direction», a-t-il ajouté. «Tout le monde est mobilisé, y compris nos troupes ici sur le terrain mais aussi tous ceux qui négocient».


Pétition signée par 80.000 personnes
Les journalistes de France 3 Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, ainsi que leurs trois accompagnateurs afghans sont retenus depuis le 30 décembre 2009. Jeudi, leur comité de soutien a remis à l'Elysée une pétition signée par 80.000 personnes pour dire l'urgence à les libérer.


A cette occasion, Florence Aubenas, qui le préside, a fait part de la «fâcheuse impression» du comité «d'être pris dans un plan de communication, avec des ministres qui parlent publiquement d'échéances "avant l'été", puis "avant Noël", ensuite "avant la fin de l'année"(...) comme si les différents protagonistes s'étaient répartis des rôles».


«A quoi on joue? Ce qu'on veut, ce n'est pas forcément entendre des propos rassurants, mais être sûrs que tous les moyens sont en oeuvre pour qu'ils soient libérés, et avoir confiance», a ajouté la journaliste qui avait elle-même été retenue en otage pendant cinq mois en Irak en 2005
http://www.20minutes.fr/article/643968/monde-afghanistan-les-choses-poursuivent-bonne-direction-liberer-journalistes-assure-juppe

Gbagbo met en garde contre une intervention extérieure

Menacé d'un recours à la force par l'Afrique de l'Ouest, le gouvernement de Laurent Gbagbo a dénoncé, samedi, un complot "inacceptable" du "bloc occidental dirigé par la France" et mis en garde contre un risque de guerre civile en Côte d'Ivoire où vivent des millions d'immigrés.




La crise dans ce pays, née de la présidentielle du 28 novembre a connu un tournant depuis que la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a menacé, vendredi, en sommet à Abuja (Nigeria), d'user de la "force légitime" si Gbagbo ne cédait pas le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale, ONU en tête. Une mission de la Cedeao, composée des présidents béninois Boni Yayi, cap-verdien Pedro Pires et sierra-léonais Ernest Koroma, est attendue mardi à Abidjan. C'est la première fois que Laurent Gbagbo, qui a ignoré jusque-là ultimatum et sanctions, est directement sous la menace d'une opération militaire.


"Inacceptable", a tonné le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello, fustigeant "un complot du bloc occidental dirigé par la France". Assurant ne pas croire "du tout" à une opération militaire, Ahoua Don Mello a évoqué un risque de "guerre civile" si ce projet était mis à exécution.


Menace de "guerre civile"




"Tous les pays (d'Afrique de l'Ouest) ont des ressortissants en Côte d'Ivoire, ils savent que s'ils attaquent la Côte d'Ivoire de l'extérieur, ça va se transformer en guerre civile à l'intérieur", a-t-il insisté. "Est-ce que le Burkina Faso est prêt à accepter trois millions de Burkinabè de retour" de Côte d'Ivoire dans leur pays d'origine, a-t-il interrogé, prédisant que les pays de la Cedeao "ne s'attaqueront pas eux-mêmes". "Le peuple de Côte d'Ivoire va se mobiliser" face aux pressions qui "excitent son patriotisme", a-t-il encore juré. L'un des avocats les plus enflammés de Gbagbo, Charles Blé Goudé, chef des "Jeunes patriotes", a mobilisé ces derniers jours ses partisans à Abidjan en vue du "combat" pour la "souveraineté" ivoirienne. Il prévoit une grande manifestation mercredi dans la capitale économique.


En plus d'un recours à la force, l'organisation régionale a également menacé de poursuites internationales les responsables des récentes violences, qui ont fait 173 morts selon l'ONU entre le 16 et le 21 décembre.


14.000 Ivoiriens déjà en fuite




Le ministre de l'Intérieur de Gbagbo, Émile Guiriéoulou, a démenti samedi ce chiffre. "Le bilan, nous l'avons donné, il est connu. Il n'est pas bon d'exagérer des choses parce qu'on cherche un but politique à atteindre", a-t-il dit. Le 20 décembre, il avait indiqué que 25 personnes avaient été tuées, dont 14 au sein des forces de l'ordre.


Environ 14.000 Ivoiriens ont déjà fui vers le Liberia voisin en près d'un mois pour échapper aux violences et certains ont été empêchés par des éléments des Forces nouvelles (ex-rébellion alliée à Ouattara) de traverser la frontière, ont indiqué samedi les Nations unies.


Le pape Benoît XVI a appelé samedi, dans son message traditionnel de Noël, à "une paix durable" en Côte d'Ivoire, où la fête avait un goût amer. Le pays avait pourtant espéré, à la faveur de la présidentielle, clore une décennie de crises précisément ouverte le jour de Noël 1999, avec le premier coup d'État de l'histoire du pays.


Outtara toujours coincé dans un hôtel




Coincé dans un hôtel de luxe d'Abidjan soumis à un blocus des forces fidèles à Gbagbo, Ouattara était sorti, vendredi, d'un silence de plusieurs semaines pour appeler solennellement les militaires favorables à Laurent Gbagbo à lui obéir et à protéger la population contre les "atrocités" commises notamment par "des mercenaires et des miliciens étrangers".


Si l'armée lui fait toujours défaut, Ouattara a marqué un point jeudi quand l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) a décidé de lui accorder le contrôle des comptes ivoiriens à la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Le gouvernement Gbagbo a rejeté une décision "illégale" qui pourrait s'avérer lourde de conséquences pour lui, même si les salaires des fonctionnaires de décembre ont commencé à être payés cette semaine.


http://www.lepoint.fr/monde/cote-d-ivoire-gbagbo-met-en-garde-contre-une-intervention-exterieure-26-12-2010-1279356_24.php

Les menaces de l'Afrique de l'Ouest sans effet sur Gbagbo

Menacé d'un recours à la force, le gouvernement ivoirien de Laurent Gbagbo a dénoncé un complot «inacceptable» du «bloc occidental dirigé par la France». Par ailleurs, 14.000 Ivoiriens ont déjà fui leur pays pour le Liberia.


La crise en Côte d'Ivoire née de la présidentielle du 28 novembre a marqué un tournant depuis que la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a menacé vendredi, en sommet à Abuja (Nigeria), d'user de la «force légitime» contre Laurent Gbagbo. Loin de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu président par la communauté internationale, ONU en tête, le président autoproclamé a vertement réagi par la voix du porte-parole de son gouvernement. «Inacceptable», a rugi ce dernier, Ahoua Don Mello, fustigeant «un complot du bloc occidental dirigé par la France».


C'est la première fois que le dirigeant ivoirien,qui a ignoré jusque-là ultimatum et sanctions, est directement sous la menace d'une opération militaire. Assurant ne pas croire «du tout» à une opération militaire, Don Mello a évoqué un risque de «guerre civile» si ce projet était mis à exécution. «Tous les pays (d'Afrique de l'Ouest) ont des ressortissants en Côte d'Ivoire, ils savent que s'ils attaquent la Côte d'Ivoire de l'extérieur, ça va se transformer en guerre civile à l'intérieur», a-t-il insisté. «Est-ce que le Burkina Faso est prêt à accepter trois millions de Burkinabè de retour» de Côte d'Ivoire dans leur pays d'origine, a-t-il interrogé, prédisant que les pays de la Cédéao «ne s'attaquer(aient) pas eux-mêmes». «Le peuple de Côte d'Ivoire va se mobiliser» face aux pressions qui «excitent son patriotisme», a-t-il encore juré.




Trois présidents ouest-africains vont se rendre sur place


L'un des avocats les plus enflammés de Gbagbo, Charles Blé Goudé, ministre de la Jeunesse et chef des «Jeunes patriotes», a mobilisé ces derniers jours ses partisans à Abidjan en vue du «combat» pour la «souveraineté» ivoirienne. Il prévoit une grande manifestation mercredi dans la capitale économique.


Alors que la Cédéao a annoncé l'envoi d'«une délégation spéciale de haut niveau», mardi et constituée de trois présidents de pays d'Afrique de l'Ouest : le Bénin, le Sierra Leone et le Cap-Vert. «Nous sommes toujours ouverts au dialogue mais dans le respect strict» des lois ivoiriennes, a assuré le porte-parole du gouvernement jugé illégitime par l'ONU. L'organisation régionale a également menacé de poursuites internationales les responsables des violences récentes, qui ont fait, selon l'ONU, 173 morts entre le 16 et le 21 décembre. Environ 14.000 Ivoiriens ont déjà fui vers le Liberia voisin en près d'un mois pour échapper aux violences et certains ont été empêchés par des éléments des Forces nouvelles (ex-rébellion alliée à Ouattara) de traverser la frontière, ont ajouté samedi les Nations unies.


Coincé dans un hôtel de luxe d'Abidjan soumis à un blocus des forces fidèles à Gbagbo, le président élu Ouattara est sorti vendredi d'un silence de plusieurs semaines pour appeler solennellement les militaires pro-Gbagbo à lui obéir et à protéger la population contre les «atrocités» commises notamment par «des mercenaires et des miliciens étrangers». Si l'armée lui fait toujours défaut, Ouattara a marqué un point jeudi quand l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) a décidé de lui accorder le contrôle des comptes ivoiriens à la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Le gouvernement Gbagbo a rejeté une décision «illégale» qui pourrait s'avérer lourde de conséquences pour lui, même si les salaires des fonctionnaires de décembre ont commencé à être payés cette semaine.


http://www.lefigaro.fr/international/2010/12/25/01003-20101225ARTFIG00104-les-menaces-de-l-afrique-de-l-ouest-sans-effet-sur-gbagbo.php

jeudi 23 décembre 2010

Karachi : un témoin évoque une intervention de l'Elysée en 2008

Un ancien membre de la DGSE Alain Juillet a rapporté au juge Renaud Van Ruymbeke avoir été mandaté par l'Elysée en 2008 pour prendre contact avec Jean-Marie Boivin, témoin-clé dans l'affaire Karachi, a indiqué jeudi une source proche du dossier. M. Boivin était le mandataire de Heine et Eurolux, sociétés basées au Luxembourg par lesquelles transitaient depuis 1994 des commissions sur des contrats d'armement. Selon plusieurs témoignages, il aurait depuis fait du chantage auprès des autorités françaises pour au final obtenir en janvier 2009 8 millions d'euros d'indemnités. M. Juillet, ancien membre de la Direction générale des services extérieurs (DGSE), a affirmé le 17 décembre au juge Van Ruymbeke avoir été mandaté en 2008 par l'Elysée pour "voir ce qu'il y a derrière tout ça", selon son procès verbal d'audition, cité par Mediapart.

M. Juillet affirme avoir été contacté en juin 2008 par Bernard Delpit, à l'époque collaborateur de François Pérol, ancien secrétaire général adjoint à l'Elysée, pour qu'il prenne attache avec M. Boivin. M. Juillet, qui exerçait alors les fonctions de haut-responsable à l'intelligence économique auprès de Matignon, a ainsi rencontré M. Boivin à trois reprises à Londres entre septembre 2008 et mai 2009. "J'étais convaincu qu'il (M. Boivin) avait des archives et qu'il valait mieux les récupérer et négocier avec lui une indemnité de départ raisonnable", a expliqué M. Juillet. Lors de leurs différentes rencontres à Londres, M. Boivin "a surtout parlé de Karachi", a assuré l'émissaire de l'Elysée. "C'est le premier que j'ai entendu dire que l'attentat était lié à l'arrêt du versement des commissions. Pour lui, c'était une évidence", a ajouté M. Juillet, 68 ans.


Celui-ci a précisé au juge Van Ruymbeke avoir pris avec des pincettes les affirmations de son interlocuteur: "Quand on l'écoutait, on a l'impression qu'il savait tout. Mais quand on lui posait des question précises, c'était totalement flou", a poursuivi M. Juillet. "La cerise sur le gâteau, c'est que j'ai reçu, il y a un mois et demi, une lettre de Suisse m'informant que M. Boivin avait remis toutes les pièces à un représentant de DCN", ajoute M. Juillet, laissant entendre que M. Boivin aurait renoncé à une partie des documents qu'il affirmait détenir dans un coffre en Suisse. La justice suit depuis 2009 la piste d'un arrêt des commissions sur des contrats d'armements, décidé en 1995 par Jacques Chirac, comme mobile de l'attentat de Karachi qui a fait 15 morts en mai 2002, dont 11 salariés français de la Direction des constructions navales (DCN)
http://lci.tf1.fr/france/justice/karachi-un-temoin-evoque-une-intervention-de-l-elysee-en-2008-6195917.html

mardi 21 décembre 2010

Hippodrome de Compiègne: 2e plainte

Le principal syndicat des personnels de l'ONF (Office national des forêts) va déposer plainte contre X auprès du parquet de Compiègne (Oise) dans l'affaire de la vente de l'hippodrome de Compiègne qu'il juge illégale, a-t-on appris aujourd'hui auprès d'un de leurs avocats. Selon Me Frédéric Mengès, cette plainte du Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l'espace naturel (Snupfen) vise notamment des faits d'"abus d'autorité", et soulève la question d'une éventuelle "prise illégale d'intérêts", de "corruption passive" et de "trafic d'intérêts". Elle doit être envoyée aujourd'hui ou demain.


En novembre, des députés socialistes avaient déjà déposé une plainte visant "toutes les personnes ayant participé à cette vente, à l'exception de M. Woerth qui, en raison de sa qualité de ministre à l'époque des faits, doit faire l'objet d'une procédure distincte", devant la Cour de Justice de la République. Cette dernière a examiné le 2 décembre le cas de l'ancien ministre du Budget et se prononcera vraisemblablement courant janvier sur l'ouverture d'une éventuelle enquête pour favoritisme.


Cet été, le Canard Enchaîné avait accusé Eric Woerth, maire de Chantilly (Oise), d'avoir "bradé" en mars 2010 pour 2,5 millions d'euros une parcelle de la forêt de Compiègne comportant un golf et un hippodrome à la Société des courses de Compiègne, lorsqu'il était ministre du Budget. Eric Woerth avait vivement contesté la version de l'hebdomadaire.


Le syndicat des personnels de l'ONF fait valoir que la vente a été réalisée sans qu'une loi préalable l'autorisant n'ait été votée, et qu'il n'y ait pas eu le minimum de mise en concurrence des éventuels cessionnaires, selon Me Mengès. Par ailleurs, le syndicat juge le prix de la cession "dérisoire", selon l'avocat. "Surréaliste", répond Me Emmanuel Marsigny, conseil de la Société des courses de Compiègne, affirmant que le prix de 2,5 millions d'euros représente le double du prix évalué par l'ONF, dans le cadre d'une cession par échange qui avait été un temps envisagée. Me Mengès rétorque que la valorisation dans le cadre d'une vente et d'un échange n'ont "rien à voir".


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/21/97001-20101221FILWWW00421-hippodrome-de-compiegne-2e-plainte.php

Otages français en Afghanistan : «Ils semblent en bonne santé»

Les autorités françaises ont reçu une nouvelle vidéo d'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, dans laquelle les deux journalistes retenus en otages en Afghanistan depuis 356 jours s'adressent à leurs familles.
L'information révélée ce lundi soir par France 3 a été confirmée par le Quai d'Orsay à l'AFP. «Nous l'avons authentifiée, l'enregistrement remontre probablement à la mi-novembre. Nous la montrerons aux familles dès qu'elles le souhaiteront», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero.


«Dans ce document, nos deux confrères s'adressent à leurs parents et aussi à Béatrice, la compagne d'Hervé», avait annoncé Carole Gaessler un peu plus tôt au JT de France 3. Sur le plateau de France 2, un reponsable de France Télévisions, Arnauld Miguet, a précisé : «Ils semblent en bonne santé bien qu'évidemment affectés par leur détention (...). Ils s'adressent à leurs familles avec des messages assez personnels (...), à leurs compagnes. Nous n'en savons pas plus à ce stade.»


Les deux journalistes, qui étaient en reportage pour France 3, ont été enlevés avec leurs trois accompagnateurs afghans il y 356 jours, le 30 décembre 2009, dans la province de Kapisa où est stationnée une partie des forces françaises engagées avec les troupes de l'Otan.


«Ce que nous espérons, c'est que les démarches qui ont été faites, notamment par le gouvernement afghan, nous permettront de les retrouver le plus rapidement possible», avait déclaré dimanche la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, sans donner davantage de précisions. «Nous savons qu'ils sont vivants, plutôt en bonne santé même s'il est évident qu'au bout d'un an ça doit commencer à peser», avait-elle ajouté.


A l'occasion des un an de captivité des cinq hommes, le Comité de soutien, Reporters sans frontières (RSF) et la Mairie de Paris ont appelé à un rassemblement le 29 décembre à 11 heures place de l'Hôtel de Ville de Paris.
http://www.leparisien.fr/politique/otages-francais-en-afghanistan-ils-semblent-en-bonne-sante-20-12-2010-1199094.php

samedi 18 décembre 2010

Gbagbo demande le départ des casques bleus et de l'armée française

Va-t-on vers une surenchère du pouvoir en place ? Laurent Gbagbo, l'un des deux présidents proclamés de Côte d'Ivoire, a demandé samedi le départ "immédiat" de la mission de l'ONU dans le pays, l'Onuci, et de la force militaire française Licorne. Une exigence qui laisse augurer des suites pour le moins houleuses.


La demande de Gbagbo a été faite par communiqué à la télévision d'Etat ivoirienne. En substance, selon le texte lu par la porte-parole du gouvernement, "le président de la République de Côte d'Ivoire vient de demander le départ immédiat du territoire ivoirien de l'Onuci et des forces françaises qui la soutiennent". "Cela implique que le gouvernement ivoirien s'oppose d'ores et déjà au renouvellement de cette opération qui expire le (lundi) 20 décembre 2010", précise le texte.


Pression internationale en vain


Toujours selon ce communiqué, "le gouvernement ivoirien considère que l'Onuci a largement failli à sa mission en posant des actes qui ne sont pas conformes à son mandat" d'impartialité, l'accusant d'avoir soutenu les forces ex-rebelles alliées au rival de M. Gbagbo, Alassane Ouattara. L'opération onusienne compte quelque 10.000 Casques bleus et la force Licorne de l'ex-puissance coloniale française environ 900 hommes.


Cette nouvelle déclaration est un nouveau pied de nez à la communauté internationale qui multiplie les appels pour contraindre Laurent Gbagbo à quitter le pouvoir en Côte d'Ivoire et à céder la place à son rival Alassane Ouattara, considéré comme vainqueur de l'élection présidentielle. La France, les Etats-Unis, l'Union européenne, les institutions africaines : les injonctions lancées à Laurent Gbagbo viennent du monde entier. Elles sont intervenues au lendemain de violentes heurts entre troupes loyales à Laurent Gbagbo et partisans d'Alassane Ouattara qui ont fait au moins 20 morts, dix manifestants et dix membres des forces de l'ordre.


Appel à livrer le "combat"


En vain, pourtant. "Le président Gbagbo n'ira nulle part. Il a été élu pour cinq ans et quittera le pouvoir seulement en 2015", a lancé en cette fin de semaine le porte-parole de l'intéressé, Alain Toussaint, dénonçant le dernier appel de l'UE à l'armée ivoirienne pour qu'elle soutienne Ouattara. "L'armée de Côte d'Ivoire est républicaine, loyale aux institutions de la République. L'appel de l'Union européenne est totalement irresponsable et scandaleux, il revient à appeler à la guerre civile", a martelé le porte-parole de Gbagbo. "La France, les Etats-Unis, l'Union européenne veulent comploter pour mener un coup d'Etat constitutionnel et nous disons 'non'. Pas question de tolérer une ingérence des gouvernements étrangers dans nos affaires."


Pour sa part, Charles Blé Goudé, leader des jeunes partisans de Laurent Gbagbo, a appelé samedi le peuple "à s'apprêter à livrer" le "combat" contre le camp Ouattara, alors même que le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, venait de remettre à Gbagbo une lettre lui demandant de quitter le pouvoir.


http://lci.tf1.fr/monde/afrique/2010-12/gbagbo-demande-le-depart-des-casques-bleus-et-de-l-armee-francaise-6190506.html

vendredi 17 décembre 2010

Sarkozy demande à Gbagbo de partir

Le président ivoirien Laurent Gbagbo doit quitter "avant la fin de la semaine" un pouvoir qu'il "usurpe" s'il ne veut pas faire l'objet de sanctions européennes, a déclaré aujourd'hui Nicolas Sarkozy.


"Laurent Gbagbo et son épouse ont leur destin en main", a dit le président français lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil européen de Bruxelles. Si le président sortant ivoirien, qui refuse le verdict des urnes, ne quitte pas son poste "avant la fin de la semaine (...) ils seront inscrits immédiatement sur la liste des sanctions", a-t-il ajouté.


La Côte d'Ivoire est au bord du chaos au lendemain d'une journée d'affrontements sanglants entre partisans d'Allassane Ouatta, reconnu comme président par l'ensemble de la communauté internationale, et les forces armées, restées fidèles au chef de l'Etat sortant Laurent Gbagbo, qui revendique lui aussi la présidence. Au moins 11 personnes ont été tuées et environ 80 blessées dans ces heurts à Abidjan, mais aussi dans le centre du pays.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/17/97001-20101217FILWWW00373-sarkozy-demande-a-gbagbo-de-partir.php

jeudi 16 décembre 2010

CÔTE D'IVOIRE - Échanges de tirs meurtriers lors de la marche pro-Ouattara

Au moins quatre personnes ont été tuées par balle, jeudi, à Abidjan, lors d'une tentative de marche sur la télévision d'État ivoirienne à l'appel d'Alassane Ouattara, dont des éléments armés affrontaient violemment les forces fidèles à Laurent Gbagbo, l'autre président proclamé.


Près de l'hôtel servant de QG à Alassane Ouattara, des membres de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) échangeaient en milieu de journée des tirs nourris avec des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS), loyales à Laurent Gbagbo. L'objectif des forces pro-Ouattara est de faire lever un barrage de la route vers la radio-télévision RTI, où le Premier ministre d'Alassane Ouattara, le chef des FN Guillaume Soro, veut se rendre avec ses ministres et ses partisans pour y installer un nouveau directeur général.


Blindés


Plus tôt dans la matinée, au moins quatre personnes ont été tuées lorsque les FDS ont dispersé des manifestants dans des quartiers populaires. À Adjamé (nord), un photographe de l'AFP a vu les corps de trois personnes tuées par balle. Des témoins ont affirmé qu'elles avaient été tuées par les FDS alors que des manifestants cherchaient à se rendre à la télévision dans le quartier voisin de Cocody. À Koumassi (sud), un journaliste de l'AFP a vu la Croix-Rouge emporter le corps d'une victime également tuée par balle. Le camp Ouattara a évoqué un bilan plus lourd, sans qu'il soit possible dans l'immédiat de recouper ces informations.


Toujours dans la matinée, des journalistes de l'AFP ont pu voir trois jeunes étendus à terre, inertes, dans le quartier d'Abobo (nord), bastion d'Alassane Ouattara. Entre 300 et 400 jeunes pro-Ouattara venaient d'être dispersés par les forces de l'ordre. La marche sur la RTI, pilier du régime de Laurent Gbagbo, est un enjeu majeur de la lutte entre les deux présidents. La communauté internationale a quasi unanimement reconnu la victoire d'Alassane Ouattara, le 28 novembre dernier, et a appelé Laurent Gbagbo à céder le pouvoir. Autour de la RTI, le périmètre a été hermétiquement bouclé par des dizaines de militaires, policiers et gendarmes. Des véhicules blindés, canon pointé vers l'extérieur, ont pris position aux deux extrémités de la grande artère qui longe le bâtiment, gardé par des membres des FDS armés de mitraillettes.


Plusieurs dizaines de morts depuis le scrutin (ONG)


Devant l'affrontement prévisible, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno-Ocampo a prévenu qu'il engagerait des "poursuites" contre quiconque serait responsable de violences meurtrières, dans un entretien à la télévision France 24. Tout comme la France, une vingtaine d'ONG - parmi lesquelles la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et Human Rights Watch (HRW) - ont lancé un appel au calme aux deux camps. Ces ONG estiment à "plusieurs dizaines" le nombre de morts dans le pays depuis le scrutin.


Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution pour demander à la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton de prendre de "nouvelles initiatives" pour soutenir Alassane Ouattara. Le chef de l'ONU Ban Ki-moon dit, pour sa part, craindre un "retour à la guerre civile" dans ce pays coupé en deux depuis le putsch manqué de 2002. Mais l'armée, fidèle à Laurent Gbagbo, a averti qu'elle tiendrait l'ONU, qui, selon elle, soutient la marche, pour responsable d'éventuelles violences.


Alassane Ouattara a été désigné vainqueur de la présidentielle par la commission électorale, mais le Conseil constitutionnel, acquis au sortant, a invalidé ces résultats et proclamé la victoire de Laurent Gbagbo. C'est dans ce climat que le président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, pourrait se rendre d'ici vendredi à Abidjan pour tenter d'éteindre le feu et relancer une médiation.


http://www.lepoint.fr/monde/cote-d-ivoire-echanges-de-tirs-meurtriers-lors-de-la-marche-pro-ouattara-16-12-2010-1275981_24.php

Bettencourt: David Sénat en garde à vue

L'ancien conseiller de Michèle Alliot-Marie à la Chancellerie, David Sénat, est en garde à vue à Paris depuis hier, interrogé sur son implication présumée dans les fuites au journal Le Monde dans l'affaire Bettencourt, a-t-on appris aujourd'hui de source proche du dossier. Cette garde à vue, révélée par RTL, a notamment été motivée par "l'attitude peu coopérative" du magistrat dans cette enquête, a expliqué cette source.


David Sénat, 45 ans, est soupçonné d'avoir transmis au Monde des informations concernant les différentes enquêtes Bettencourt. A la suite de cette affaire, le quotidien a accusé l'Elysée d'avoir violé le secret de ses sources et porté plainte contre X le 20 septembre. M. Sénat, qui a quitté le cabinet de la ministre cet été, est depuis chargé de la mission de préfiguration de la cour d'appel de Cayenne.


Le tribunal de grande instance de Paris doit dire demain si le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a ou non porté atteinte à la présomption d'innocence de David Sénat, qu'il a accusé d'être à l'origine de ces fuites. David Sénat avait déposé le 19 novembre une assignation en référé, une démarche que Brice Hortefeux a jugée "totalement sans objet ni fondement".


Le 17 octobre, répondant à une question sur la manière dont avait été identifiée la source du Monde par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le ministre avait expliqué qu'"un haut fonctionnaire, magistrat, membre de cabinet ministériel, ayant donc accès à des documents précisément confidentiels, alimentait, selon ces sources, vérifiées, un journaliste sur des enquêtes." M. Sénat réclame 10.000 euros de dommages et intérêts, ainsi que la publication d'un communiqué.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/16/97001-20101216FILWWW00506-bettencourt-david-senat-en-garde-a-vue.php

mardi 14 décembre 2010

Les directeurs de France 24 désavouent Christine Ockrent

La situation empire à France 24 ! Sa directrice générale déléguée Christine Ockrent n'a plus la confiance des directeurs et directeurs adjoints qui lui ont remis une lettre en main propre, lundi après-midi, afin de lui signifier qu'ils ne participeront plus aux réunions en sa présence. Ce désaveu cinglant qui n'a pas vraiment mis en joie la "reine Christine" intervient à la suite de l'affaire d'espionnage qui empoisonne l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF), la maison mère de France 24.




En dépit d'une campagne de contre-feu médiatique, Christine Ockrent n'a manifestement pas convaincu ses collègues de sa bonne foi. L'implication de sa proche collaboratrice, Candice Marchal, dans ce qui relève d'un système de surveillance généralisé des mails, SMS et documents des dirigeants, a semé le doute dans les esprits. Le Point.fr a, en effet, pris connaissance des éléments complets du dossier remis à la police : il est clair que les comptes rendus rédigés par Candice Marchal à l'intention de Christine Ockrent sont dignes de notes des renseignements généraux. Les termes désignant les collaborateurs de France 24 y sont parfois inélégants. Même les histoires sentimentales - réelles ou fausses - n'échappent pas à ces comptes rendus...


La tutelle silencieuse




La lettre est signée par Jean Lesieur (directeur de la rédaction), Nahida Nakad (directrice de la rédaction arabophone), Renée Kaplan (directrice adjointe de la rédaction anglophone), Bruno Tezenas du Montcel (directeur des technologies), Denis Delmas, Philippe di Nacera (directeur adjoint de la rédaction francophone), Patrice Bégay (le patron de la régie pub ), Philippe Rouxel (directeur de la distribution worldwide), Sophie Letierce (DRH), Cécile Mariès (directrice financière), Anne Kacki (directrice juridique), Nathalie Lenfant (directrice de la communication).


De son côté, la rédaction de France 24 organisera une assemblée générale mercredi. Un texte est également en préparation au sein de la société des rédacteurs. Christine Ockrent affronte le même vent de fronde au sein de RFI, la deuxième branche de l'AEF, où, là aussi, le comité de direction va sans doute poser la question de la confiance. Depuis le début de cette histoire, la tutelle se tient très silencieuse en dépit de nos sollicitations.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/emmanuel-berretta/alain-de-pouzilhac-christine-ockrent-en-guerre-ouverte-09-12-2010-1273245_52.php

http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/emmanuel-berretta/les-directeurs-de-france-24-desavouent-christine-ockrent-13-12-2010-1274746_52.php

Retrocommissions : nouvelle enquête judiciaire sur un marché d'armement

Après le Pakistan, l'Arabie saoudite. Le parquet de Paris a donné son feu vert à l'ouverture d'une information judiciaire, confiée à un juge d'instruction, pour enquêter sur des soupçons de corruption sur un contrat d'armement avec l'Arabie saoudite en 1994, le contrat Sawari II, a-t-on appris mardi de source proche du dossier. Le juge Renaud Van Ruymbeke, qui enquête sur un volet de l'affaire Karachi, avait demandé fin novembre au parquet de Paris d'élargir ses investigations à ce contrat conclu en novembre 1994 par le gouvernement d'Edouard Balladur et qui a donné lieu à de juteuses commissions. Mais le parquet a refusé de confier ces nouvelles investigations au juge Van Ruymbeke et a décidé d'ouvrir le 6 décembre une information judiciaire distincte, qui devrait être confiée à un autre juge, au motif notamment que "ces faits nouveaux sont de nature différente", selon cette source.


Le contrat Sawari II prévoyait la vente de frégates Lafayette pour environ 2,9 milliards d'euros. Le montant des commissions, légales jusqu'en 2000, s'élevait à 18% du montant du contrat, selon un responsable de la Direction des  constructions navales (DCN). Un montant important de ces paiements n'a finalement pas été honoré, Jacques Chirac ayant stoppé les versements après son élection en 1995.


"Saucissonnage" judiciaire


Selon plusieurs témoignages, deux intermédiaires, Abdulrahman Al Assir et Ziad Takkiedine, imposés dans la dernière ligne droite par le cabinet du ministre de la Défense de M. Balladur, François Léotard, ont touché d'importantes commissions comme ils l'ont fait sur un autre contrat conclu la même année, avec le Pakistan cette fois. "Pour raisonner sur la problématique" d'un lien entre un arrêt de versements de commissions et l'attentat de Karachi en 2002, qui est la piste suivie par la justice, "il faut prendre en compte" à la fois le contrat de vente de  sous-marins conclu avec le Pakistan et la vente de frégates la même année à  l'Arabie saoudite, avait expliqué en mai le rapporteur de la mission  parlementaire sur l'attentat, Bernard Cazeneuve (PS). Dans leur rapport, les députés jugeaient "plausible" que l'attentat ait pu "avoir été commandité par des intermédiaires mécontents de ne pas avoir touché de FCE (commissions, ndlr) soit sur le contrat Sawari, soit sur le contrat Agosta".


Olivier Morice, avocat des familles de victimes de l'attentat de Karachi, déclare à Mediapart, que la séparation des enquêtes sur les deux marchés est un "saucissonnage judiciaire du parquet qui a pour principal objectif de rendre moins efficace l'avancée d'une justice indépendante". Le juge Van Ruymbeke n'est saisi actuellement que des délits "d'entrave à la justice" et de "faux témoignage". Il s'est déclaré compétent pour enquêter sur les faits présumés de "corruption et abus de biens sociaux" sur le marché pakistanais mais le parquet a fait appel et la chambre de l'instruction devra donc trancher. Une audience est programmée le 10 janvier.


http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-12/retrocommissions-nouvelle-enquete-judiciaire-sur-un-marche-6185074.html

vendredi 10 décembre 2010

Karachi : un témoignage relance la piste des rétrocommissions

Des commissions commerciales «excessives» dont une partie aurait été reversée à des partis politiques français : la thèse sur laquelle enquêtent deux juges d'instruction en charge du dossier de l'attentat de Karachi au Pakistan, le 8 mai 2002, est relancée par un témoignage exhumé vendredi par «Le Monde».
Des révélations qui renforcent les soupçons des familles des onze victimes françaises sur une affaire d'Etat.


Le quotidien du soir a pu consulter l'audition du contrôleur général des armées, Jean-Louis Porchier, devant la mission parlementaire en 2009. Le président de l'Assemblée nationale a récemment refusé de transmettre les travaux de cette commission aux juges d'instruction.Travaux qu'un député de l'opposition a proposé de fournir.


Principal enseignement de l'audition du haut fonctionnaire : elle révèle les dessous du contrat Agosta, signé en septembre 1994 avec le Pakistan par le gouvernement d'Edouard Balladur. La livraison de trois sous-marins est prévue dans la transaction. D'après Jean-Louis Porchier, «on arrivait ainsi à un total de 800 millions de francs de commissions (NDLR: 122 millions d'euros) ce qui est totalement excessif et injustifié», reconnait le contrôleur général. Interloqué par ce montant et pour y voir plus clair, il se rapproche de Michel Ferrier, ex-directeur des transferts sensibles au secrétariat général de la défense nationale (SGDN).


«Une partie pour la campagne électorale de M. Balladur, et une autre pour M. Léotard»


Devant la mission parlementaire, il relate son entretien avec ce personnage clé de l'industrie de l'armement français. «M. Ferrier m'a dit : Ce contrat ne sert à rien. Ce contrat permet le recyclage d'argent pas très net du côté du Pakistan et, du côté français, il permet de verser des rétrocomissions. Il y a 10% de rétrocomissions sur l'ensemble des FCE. Sur ces 10%, il y en avait une partie pour la campagne électorale de M. Balladur, et une autre pour M. Léotard. Je n'avais pas les moyens de vérifier cela et j'ai écrit dans mon rapport que je ne connaissais pas la destination finale de ces fonds. Je n'ai pas mentionné de noms».


Sans se démonter, Michel Ferrier, a été entendu quelque temps plus tard par la mission parlementaire. Il explique qu'il tirait son raisonnement sur le versement des rétrocommissions de l'analyse d'un précédent contrat dans lequel il avait «bloqué un taux de 10% de commissions financières [qui] était manifestement un acte de corruption» vers un membre du gouvernement.


Deux juges en charge du dossier


Le dossier Karachi est actuellement suivi par deux juges d'instruction. Marc Trévidic travaille sur l'attentat de 2002 dans la capitale pakistanaise qui avait coûté la vie à onze victimes françaises travaillant pour la DCN. Le magistrat pense que l'arrêt du versement des commissions est à l'origine, des années plus tard, de l'attentat.
De son côté, le juge Renaud Van Ruymbeke enquête sur la partie rétrocommissions en vue de financer le parti de M. Balladur pour sa campagne présidentielle en 1995.


La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris examinera le 10 janvier l'appel du parquet contre l'enquête du juge Renaud van Ruymbeke. Le 7 octobre, le ministère public avait fait appel de la décision du juge parisien d'enquêter sur d'éventuelles rétrocommissions

http://www.leparisien.fr/attentat-de-karachi/karachi-un-temoignage-relance-la-piste-des-retrocommissions-10-12-2010-1185813.php

jeudi 9 décembre 2010

Des magistrats bordelais s'inquiètent du traitement de l'affaire Bettencourt

Des magistrats bordelais ont exprimé mardi leur inquiétude sur le traitement des procédures judiciaires visant l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, qui ont été transférées dans leur ville. Ils demandent à leur hiérarchie la tenue d'une assemblée générale extraordinaire sur le sujet, a dit, jeudi, Olivier Joulin, vice-président du tribunal et représentant du Syndicat de la magistrature (classé à gauche). Le tribunal de Bordeaux a été choisi le mois dernier pour reprendre la conduite de ces dossiers sensibles politiquement, jusqu'ici traités à Nanterre (Hauts-de-Seine).


Olivier Joulin affirme par ailleurs qu'un magistrat actuellement en poste au ministère de la Justice, qu'il ne nomme pas, pourrait être désigné vice-procureur à Bordeaux, où il serait, selon lui, chargé du dossier, ce qu'il juge potentiellement problématique. "C'est une réflexion sur le fait que cette affaire doit être traitée dans un climat serein et que rien ne doit laisser la place au moindre soupçon", a dit Olivier Joulin. L'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) ne s'est pas associée dans l'immédiat à cette démarche syndicale, a dit son représentant local.


"Surcharge de travail"




Le ministère de la Justice, Michel Richard, a déclaré qu'un projet global de renforcement des effectifs de la magistrature bordelaise était en préparation. "Le dépaysement de l'affaire va entraîner une surcharge de travail, c'est un moyen d'y faire face. Mais l'attribution du dossier à un juge d'instruction et le suivi au parquet relèvent de la juridiction", a dit un porte-parole.


À la suite d'une querelle publique entre magistrats de Nanterre (Hauts-de-Seine), la Cour de cassation a confié, le 17 novembre, à Bordeaux la totalité des procédures judiciaires liées à Liliane Bettencourt. Pour des raisons techniques, les dossiers ne sont pas encore parvenus à Bordeaux pour l'instant. Les poursuites pour abus de faiblesse engagées par Françoise Meyers, fille de la milliardaire, contre l'artiste François-Marie Banier, le gestionnaire de fortune Patrice de Maistre et l'avocat Fabrice Goguel devraient être abandonnées à la suite d'un accord familial annoncé lundi.


Demeure une information judiciaire pour notamment "trafic d'influence et financement illégal de parti politique" concernant l'ancien ministre du Travail Éric Woerth. Cette procédure, qui sera conduite non par le parquet mais par un juge d'instruction indépendant, vise la Légion d'honneur remise à Patrice de Maistre par Éric Woerth lorsqu'il était ministre du Budget, en 2008, après l'embauche de l'épouse d'Éric Woerth, fin 2007, par le gestionnaire de fortune. Il est aussi question de "financement illégal de parti politique ou de campagne électorale" présumé, Patrice de Maistre étant accusé par un témoin d'avoir apporté 150.000 euros en espèces provenant de la fortune Bettencourt dans les caisses de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007.


http://www.lepoint.fr/societe/des-magistrats-bordelais-s-inquietent-du-traitement-de-l-affaire-bettencourt-09-12-2010-1273125_23.php

mercredi 8 décembre 2010

Les mauvais comptes (de campagne) d'Edouard Balladur

Lors de la campagne présidentielle de 1995, qui devait voir la victoire de Jacques Chirac sur Lionel Jospin, les comptes du candidat Balladur, longtemps favori des sondages mais éliminé au premier tour, ont été sous-évalués de plus de 13 millions de francs. Soit deux millions d'euros, une somme qui aurait pu donner lieu à de lourdes pénalités. C'est ce que révèlent des pièces saisies par la police et publiées mercredi par le site Mediapart.
Les rapporteurs du Conseil constitutionnel estimaient les dépenses totales de la campagne du rival de Jacques Chirac à 97,2 millions de francs et non 83,8 comme l'avait déclaré le trésorier, révèle un rapport d'experts du Conseil constitutionnel cité par Mediapart. Ce rapport sur les comptes d'Edouard Balladur a été saisi et placé sous scellés avec les pièces comptables par la police en mai dernier, dans une enquête pénale sur un supposé financement de la campagne par une corruption en marge d'une vente de sous-marins au Pakistan.


L'embarras de Roland Dumas


Le total de 97,2 millions excédait le plafond légal de 7,2 millions de francs (1,09 million d'euros), somme qui aurait donc dû être remboursée au Trésor public, selon le code électoral. Par ailleurs, Edouard Balladur n'étant plus éligible aux aides publiques pour ses dépenses, il aurait aussi dû rembourser beaucoup d'argent. Les rapporteurs faisaient en outre mention de versements en espèces de 13 millions de francs aux caisses de campagne, non justifiés, car l'explication d'Edouard Balladur parlant de vente de T-shirts et de gadgets était jugée peu crédible.


Au vu de tous ces éléments, les rapporteurs ont proposé au Conseil constitutionnel de rejeter les comptes mais l'institution, sous la présidence du socialiste Roland Dumas, l'a refusé après une réunion à huis clos le 3 octobre 1995, selon la décision finale officielle. Selon un récit de la réunion publié par plusieurs médias et que Roland Dumas ne conteste pas, il a été retenu qu'un rejet était impossible car les comptes de campagne du candidat élu, Jacques Chirac, présentaient des irrégularités similaires. Il ne pouvait, selon Roland Dumas, être question de faire annuler sa victoire, et le président a fait adopter ce point de vue. Le Conseil n'a donc réintégré dans les comptes officiels de la campagne Balladur qu'une partie des dépenses "oubliées", pour rester en dessous de la limite légale des 90 millions.


Les pièces publiées par Mediapart montrent que le trésorier d'Edouard Balladur n'avait pas déclaré des dépenses telles que 4,2 millions de francs pour les permanences électorales, 1,5 million de sondages, 2,2 millions pour des affiches, 2,4 millions pour des réunions publiques, ainsi que des factures de grands hôtels. L'affaire est aux mains du juge d'instruction Renaud Van Ruymbeke, qui a demandé une extension de sa saisine visant le marché pakistanais à un autre marché d'armement en Arabie saoudite, qui a aussi donné lieu à versement de commissions.


http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-12/les-mauvais-comptes-de-campagne-d-edouard-balladur-6179761.html

mardi 7 décembre 2010

Les gagnants de l'affaire Bettencourt

La famille Bettencourt s'est donc réconciliée lundi. Sans que rien ne fuite, la mère et la fille négociaient depuis trois semaines pour trouver un accord. Qui est, dans les grandes lignes, celui-ci : la fille François-Marie Banier a accepté de retirer sa plainte pour « abus de faiblesse » à l'encontre des proches de sa mère (le photographe François-Marie Banier et le gestionnaire de sa fortune Patrice de Maistre), ce pourquoi, en contrepartie, la mère Lilliane Bettencourt accepte la montée en puissance du mari de sa fille dans L'Oréal.


Si Patrick de Maistre - déchu de la holding familiale Thétys sans indemnités - et Eric Woerth – toujours visé dans l'information judiciaire regroupant quatre enquêtes préliminaires du procureur de Nanterre Philippe Courroye - sont les grands perdants de cette affaire Bettencourt, les deux grands gagnants sont : le gendre et le photographe.


Meyers, le gendre
Lilliane Bettencourt se réjouit de cette réconciliation avec sa progéniture : « cela correspond à mon souhait de voir la famille réunie », a-t-elle déclaré. Mais la plus réjouie de l'histoire est, sans nul doute, sa fille ou plutôt le mari de cette dernière.


En effet, le gendre Jean-Pierre Meyers devient directeur général de Tethys, holding familiale détenant plus d'un tiers du groupe L'Oréal. Pourtant celui-ci n'a jamais été en très bonne odeur de sainteté auprès de la plus grosse fortune de France. Souvent la cible de rumeurs et des craintes de Lilliane Bettencourt, on lui prête volontiers le désir de diriger L'Oréal ou, au contraire, de revendre les parts familiales à Nestlé, autre holding du groupe cosmétique qui détient 29,8% des parts et dont il est déjà administrateur.


Tout au long du conflit l'opposant à sa fille, conflit que Jean-Pierre Meyers a traversé très discrètement aux côtés de son épouse, Liliane Bettencourt accusera Françoise de vouloir la mettre à l'écart pour céder les parts familiales. Une accusation réfutée vertement par l'intéressée.



Aujourd'hui, Lilliane Bettencourt conserve la présidence de cette holding. Mais, entre son gendre et elle, entrent en scène dans la même firme ses deux petit-fils : Jean-Victor (24 ans) et Nicolas (22 ans), au conseil de surveillance de Tethys, un autre résultat de cette réconciliation familiale.


Banier, le photographe
Si le photographe François-Marie Banier « s'est engagé (mardi) à ne plus rien recevoir à l'avenir » de la part de Lilliane Bettencourt et à ne plus bénéficier, à la mort de cette dernière, de deux assurances-vie estimées à 600 millions d'euros, il lui resterait tout de même en poche la somme de 300 millions d'euros grâce aux dons déjà accomplis.


C'est ce qu'a rapporté mardi l'avocat de l'héritière de L'Oréal, Me Pascal Wilhelm. La fille de l'héritière de L'Oréal, Françoise Bettencourt-Meyers, avait estimé à un milliard d'euros la somme donnée par sa mère au photographe qu'elle accusait d'« abus de faiblesse ».



De son côté, l'intéressé a rappelé mardi qu'il ne renoncerait à aucun don. Il s'en sort donc plutôt bien : il n'est plus inquiété par la justice et reste millionnaire. 
En plus, l'accord publié lundi entre la mère et la fille précise aussi qu'il n'y a aucune « interdiction » de fréquentation pour la milliardaire et le photographe, bien que celle-ci se soit tout de même déjà éloignée de lui de son propre chef.
http://www.francesoir.fr/politique/les-gagnants-de-laffaire-bettencourt.67550

D'importantes sommes en liquide dans le coffre de l'association de Balladur

Fin 2007, la justice s'est penchée sur d'importantes réserves en liquide dans le coffre de l'Association pour la réforme, une structure créé par Edouard Balladur après sa défaite de 1995, révèle mardi 7 décembre le site d'information Mediapart. L'enquête de la justice a toutefois été classée sans suite quelques mois plus tard.


En cause : "des sommes en espèces importantes (62.700 euros en 2005, 92.900 euros en 2006) ayant été découvertes dans les comptes", selon Mediapart, qui cite les procès-verbaux. Stéphane Gauvin, responsable du pôle partis politiques au sein de la Commission nationale des comptes de campagnes et des financements politiques (CNCCFP), a estimé qu'il s'agissait d'une "anomalie", tandis que le président de l'Association, Hugues Hourdin a expliqué "que l'importance de ces sommes en liquide était due au fait que la questure de l'Assemblée exige que les petits-déjeuners hebdomadaires des députés soient réglés en espèces", toujours selon Mediapart.






Similitudes


Si l'enquête ne donne pas lieu à des poursuites judiciaires, Mediapart souligne que les informations recueillies éclairent l'affaire Karachi. L'attentat qui a provoqué la mort de quinze personnes, dont onze Français, en 2002, au Pakistan, a en effet conduit la justice à s'interroger sur l'hypothèse d'un règlement de compte, qui aurait été provoqué par l'arrêt par le nouveau pouvoir chiraquien, en 1995, de commissions et de rétrocommissions profitant à Edouard Balladur. L'ancien Premier ministre est mis en cause pour le versement de 10 millions de francs en espèces sur le compte de l'association de financement de sa campagne présidentielle.


Mediapart relève que l'enquête de 2007 met en lumière des similitudes avec l'enquête sur l'affaire Karachi. Pour commencer, "l'Association pour la réforme est nommément citée dans 'Nautilus'", les rapports internes de la Direction des constructions navales (DCN) sur l'attentat.


L'Association pour la réforme a eu pour premier président Nicolas Bazire, qui avait dirigé le cabinet d'Edouard Balladur à Matignon ainsi que sa campagne électorale.


Enfin, parmi les deux commissaires aux comptes de l'Association pour la réforme, on retrouve Gérard Bienaimé, qui était aussi le commissaire aux comptes de l'AFICEB, l'association de financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur, en 1995.


http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20101207.OBS4319/d-importantes-sommes-en-liquide-dans-le-coffre-de-l-association-de-balladur.html

Affaire Bettencourt - L’image brisée du procureur de Nanterre

Hormis Eric Woerth, une autre personnalité a été victime de cette bataille familiale en trompe-l’œil, sous le regard des médias : le procureur de Nanterre, Philippe Courroye. Proche de Nicolas Sarkozy, qui lui avait remis la Légion d’honneur avec des termes on ne peut plus chaleureux, ce magistrat implacable qui avait fait condamner Patrick Poivre d’Arvor, les ministres chiraquiens Michel Noir, Alain Carignon et Pierre Bédier, ainsi que l’indépendantiste corse Charles Pieri, a longtemps été soutenu par sa hiérarchie et par ses pairs, en dépit ou à cause de ses relations tendues avec les prévenus et leurs avocats. Il a bénéficié d’une forte image de compétence et d’indépendance, et le poste de procureur de Paris lui a été promis par le chef de l’Etat.


Seuls les spécialistes savaient que l’homme avait évolué, qu’il courait les dîners en ville, sans craindre le mélange des genres, comme lorsqu’il avait convié à sa table le patron de Casino, Jean-Charles Naouri, et le policier qui traitait sa plainte contre les anciens propriétaires de la société…


L’affaire Bettencourt a tout fait exploser. Les écoutes du maître d’hôtel ont prouvé que le pouvoir était au courant, deux mois à l’avance, avec la date exacte, d’une décision de non-lieu qu’il allait prendre. Elle concluait une volte-face, consécutive à une rencontre entre Liliane Bettencourt et Nicolas Sarkozy, alors qu’il avait précédemment placé en garde à vue François-Marie Banier et demandé une expertise médicale de la vieille dame. Sa querelle, totalement irrationnelle, avec Isabelle Prévost-Desprez, présidente de chambre à Nanterre, a sidéré tous les magistrats de son tribunal. Tout comme son refus systématique de désigner un juge d’instruction indépendant en raison des risques politiques, pour Eric Woerth entre autres, que cela impliquait.


Après avoir vu le poste de procureur de Paris lui échapper, Courroye a exigé du pouvoir un blanc-seing pour gérer cette affaire à sa main. Il l’a obtenu, jusqu’à ce que Nicolas Sarkozy se rende compte que l’activisme du procureur était politiquement contre-productif. C’est alors qu’il a été lâché en rase campagne, toutes ses enquêtes étant « dépaysées » vers Bordeaux, et des juges d’instruction désignés. Et son image brisée.


http://www.francesoir.fr/faits-divers-justice/affaire-bettencourt-l-image-brisee-du-procureur-de-nanterre.67115

Bettencourt : les enquêtes contre Eric Woerth se poursuivent

« Cela fait trois ans que Françoise Meyers-Bettencourt dit que sa mère n’a plus toute sa tête. Et voilà qu’elle signe un accord avec elle. Elle a donc brutalement retrouvé ses capacités ? » C’est avec une ironie grinçante que le parquet de Nanterre a accueilli, hier, l’annonce de la réconciliation entre les Bettencourt.
En renonçant à sa plainte pour « abus de faiblesse », la fille de Liliane Bettencourt ne met cependant pas fin à toutes les procédures judiciaires dont elle est à l’origine.


Les enquêtes qui s’arrêtent


La procédure pour « abus de faiblesse » visant le photographe François-Marie Banier est désormais suspendue à la décision du parquet de Bordeaux. « Il devra dire s’il reprend, ou non, les poursuites à son compte », indique un magistrat.


La seconde plainte, qui élargissait les faits à Patrice de Maistre et à Fabrice Goguel, l’ancien avocat de Liliane Bettencourt, est annulée par l’accord entre la mère et la fille. Françoise Meyers-Bettencourt renonce également à demander la mise sous tutelle de sa mère.


Celles qui continuent


Toutes les procédures engagées par le parquet de Nanterre, sur le point d’être confiées à des juges d’instruction bordelais, se poursuivent normalement. Deux enquêtes visent plus particulièrement l’ancien ministre du Travail, Eric Woerth, pour un éventuel « financement illicite » de parti politique et un supposé « trafic d’influence ».


Les investigations pour « blanchiment », mettant en cause Liliane Bettencourt et son ex-conseil Me Fabrice Goguel, vont également être menées.


Françoise Meyers-Bettencourt comme l’un de ses avocats, Me Didier Martin, pourraient par ailleurs être visés dans l’enquête pour « subornation de témoin ».


La procédure pour « atteinte à la vie privée » pourrait gêner l’ex-majordome de Liliane Bettencourt, auteur des enregistrements illicites. Me Olivier Metzner, avocat de Françoise Meyers-Bettencourt, pourrait être entendu dans le cadre de l’enquête pour « violation du secret professionnel », engagée par le parquet de Nanterre.


La presse dans le viseur


Une enquête relative à la « publication d’enregistrements de paroles prononcées à titre privé ou confidentiel » pourrait viser les journaux ayant diffusé les enregistrements clandestins du majordome. La juge Prévost-Desprez est également visée par une enquête pour « violation du secret professionnel ».


Le contrat Banier-L’Oréal


Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris, après la plainte d’un actionnaire de L’Oréal soupçonnant François-Marie Banier d’avoir bénéficié d’un contrat de complaisance. Elle n’est pas altérée par l’accord passé entre la mère et la fille Bettencourt.
http://www.leparisien.fr/affaire-bettencourt/bettencourt-les-enquetes-contre-eric-woerth-se-poursuivent-07-12-2010-1181132.php

Les Bettencourt réconciliées, que va-t-il rester à Banier ?

L'avenir de L'Oréal le valait bien : après trois années émaillées de violentes batailles judiciaires, Françoise Bettencourt-Meyers s'est réconciliée avec sa mère Liliane Bettencourt, les deux femmes abandonnant toute poursuite judiciaire et décidant de la montée en puissance du gendre et des petits-enfants de la milliardaire dans la holding gérant leur fortune. La mère et la fille "se sont rapprochées pour mettre un terme aux conflits qui ont perturbé leur vie familiale, ainsi qu'aux procédures engagées", ont-elles déclaré lundi dans un communiqué. Selon leur entourage, Françoise Bettencourt-Meyers, qui habite à Neuilly-sur-Seine en face de chez sa mère, lui a rendu visite à 16 heures, suivie par ses deux fils, et en est repartie à 18h30.


Parmi les dispositions "personnelles et confidentielles" du contrat familial conclu pour mettre fin à leurs différends, on trouve notamment l'abandon par Françoise Bettencourt-Meyers de toutes les poursuites judiciaires pour "abus de faiblesse" sur Liliane Bettencourt et qui visaient, entre autres, François-Marie Banier. Quelles contreparties le photographe a-t-il consenties ? Selon son avocat, Me Pierre Cornut-Gentille, François-Marie Banier gardera tous les dons de Liliane Bettencourt, qui ont été estimés par sa fille Françoise Bettencourt-Meyers à environ un milliard d'euros, "mais il s'est engagé à ne plus rien recevoir à l'avenir et de ne plus être le bénéficiaire de deux assurances-vie d'un montant qu'il ne connaît pas en échange de l'abandon des poursuites". Selon nos informations, dans le cadre de cet accord, le photographe a donc accepté, outre le retrait de ses propres plaintes, de restituer un montant équivalant à l'ensemble des assurances-vie contractées sous son nom par Liliane Bettencourt, soit la somme de 640 millions d'euros. L'avocat de Liliane Bettencourt, Me Pascal Wilhelm, a d'ailleurs estimé à environ 300 millions d'euros le montant de ce qu'il restera à François-Marie Banier.


Le volet politique de l'affaire pas concerné


Françoise Bettencourt-Meyers a par ailleurs décidé d'abandonner les poursuites visant le gestionnaire de fortune Patrice de Maistre, et l'avocat fiscaliste Fabrice Goguel. En échange, Goguel se désistera de la plainte qu'il avait déposée et de Maistre quittera son poste au 31 décembre.


Autre résultat de cette réconciliation spectaculaire, Jean-Pierre Meyers, mari de Françoise, et leurs deux enfants, Nicolas et Jean-Victor, vont jouer un rôle accru dans Tethys, holding possédant 31% de L'Oréal, soit 14,5 milliards d'euros. Le premier devient directeur général de Tethys et ses fils entrent au conseil de surveillance de cette holding dont Liliane Bettencourt conserve la présidence.


La demande de mise sous tutelle de Liliane Bettencourt devrait également s'éteindre alors que la fille avait tout fait pour que la justice reconnaisse l'état de vulnérabilité de sa mère, a précisé Me Wilhelm, l'avocat de Liliane Bettencourt. En revanche, dans le volet "politique" de l'affaire, rien n'est changé. La Cour de cassation a transféré le 17 novembre tout le dossier vers Bordeaux afin de garantir la "sérénité de la justice". L'information judiciaire regroupant quatre enquêtes préliminaires du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, et notamment le volet concernant l'ex-ministre du Travail, Eric Woerth, devrait donc continuer à être instruite dans cette ville.


Montebourg mis en examen pour diffamation


Arnaud Montebourg a indiqué mardi avoir été mis en examen pour diffamation envers Florence Woerth, la femme de l'ancien ministre Eric Woerth. "Je maintiens les propos attaqués par Mme Woerth dont j'apporterai les preuves. Pour moi, être mis en examen pour diffamation à la demande de la famille Woerth est un honneur", a déclaré le député PS. Il a souligné que l'eurodéputée Eva Joly était également mise en examen. Le député de Saône-et-Loire avait évoqué un présumé conflit d'intérêts entre les fonctions de Mme Woerth comme gérante de la fortune de la milliardaire Liliane Bettencourt et celles de son mari, ex-ministre du Budget. Ses propos avaient été repris par Eva Joly. Florence Woerth avait porté plainte pour diffamation le 24 juin contre le député et l'ancienne juge afin, selon son avocat, de "manifester son souci de vérité et de transparence".
http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-12/le-cout-de-la-reconciliation-pour-banier-640-millions-6177828.html

lundi 6 décembre 2010

Affaire Bettencourt : la mère et la fille se réconcilient

L'affaire Bettencourt, en tout cas son volet familial, est en passe de trouver une issue.


La fille de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers, «abandonne toutes les poursuites judiciaires» à l'encontre notamment de l'artiste François-Marie Banier qui était soupçonné d'abus de faiblesse sur l'héritière de L'Oréal, a annoncé lundi son avocat Me Olivier Metzner.


«Après trois ans de bagarre, un accord a été passé et c'est une parfaite réconciliation, a commenté Me Olivier Metzner, l'avocate de la fille de la fille de la milliardaire, sur la chaîne I-Télé. Elle souhaitait retrouver sa mère, libre de ses actes et des paroles». Une allusion au fait que la propriétaire du groupe L'Oréal était placée sous l'influence de François-Marie Banier et de Patrice de Maistre, respectivement artiste et responsable de la gestion de la fortune Bettencourt.


Les dessous d'un accord


Quels sont les dessous d'une réconciliation annoncée dans les médias et qui serait digne de figurer dans les sagas familiales qui font le bonheur des scénaristes.


«En contrepartie d'un certain nombre d'engagements pris par François-Marie Banier conformément aux souhaits de Liliane Bettencourt, Françoise Bettencourt-Meyers se désistera de ses poursuites contre François-Marie Banier devant le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine)», a déclaré l'avocat.






«Françoise Bettencourt-Meyers va mettre fin à toutes les poursuites judiciaires dont elle a le pouvoir», a-t-il ajouté.


«Liliane et Françoise, comme elles l'espéraient, se sont rapprochées et sont convenues de mettre fin à toute polémique. Elles se réjouissent de se retrouver, même s'il a fallu trois ans de contentieux judiciaires pour arriver à cette fin heureuse», a expliqué Me Metzner.


«Françoise retrouve sa mère libre de toute entrave, ce qu'elle a toujours souhaité et ce qui est maintenant le cas aujourd'hui», a-t-il ajouté.


Dans le cadre de cet accord, M. Banier se désistera pour sa part des plaintes qu'il a lui-même déposées dans cette affaire.


François-Marie Banier était accusé depuis décembre 2007 par la fille unique de la milliardaire d'avoir capté près d'un milliard d'euros de dons en profitant de son emprise psychologique sur sa mère.




http://www.leparisien.fr/affaire-bettencourt/affaire-bettencourt-la-mere-et-la-fille-se-reconcilient-06-12-2010-1180353.php

Karachi : l'Elysée informé d'une demande de dédommagement

L'Elysée a été informé d'une demande de paiement adressée par Jean-Marie Boivin, témoin-clé dans l'affaire de Karachi (Pakistan), à la Direction des Constructions navales (DCN) le 16 mai 2007, rapporte lundi 6 décembre le site Mediapart, qui publie une copie du courrier.
La facture pour "services rendus" de huit millions d'euros a été adressée à la DCN, avec en copie une série de destinataires dont Nicolas Sarkozy, qui prenait le 16 mai 2007 ses fonctions de président de la République.
Jean-Marie Boivin était le mandataire des sociétés luxembourgeoises Heine, qui aurait été créée avec l'aval de Nicolas Sarkozy en 1994, et Eurolux, par lesquelles transitaient des commissions sur des contrats d'armements.
Cette facture pour "services rendus" serait la contrepartie du silence de Jean-Marie Boivin sur les dessous de contrats d'armement, selon des témoignages versés au dossier.


Les commissions transitaient par Heine


L'avocat de Jean-Marie Boivin, Me Philippe Lauzeral, a déclaré au Monde que son client n'avait jamais touché ces huit millions d'euros. Alain Juillet, ancien haut responsable chargé de l'espionnage industriel auprès de Matignon et cité comme ayant participé aux négociations avec Jean-Marie Boivin, a dit de son côté qu'il n'y a "jamais eu d'accord ou d'arrangement" avec ce témoin-clé.
Gérard-Philippe Menayas, ancien directeur administratif et financier de DCNI, a déclaré au juge Renaud Van Ruymbeke avoir appris par "ouï dire" qu'un protocole a été signé en janvier 2009 à l'Ile de Man entre Heine et des représentants de DCNS (nouveau nom de la DCN), Thales et l'Etat français.
Le nom de Jean-Marie Boivin apparaît dans l'enquête sur l'attentat de Karachi en 2002. Des commissions versées sur la vente de sous-marins au Pakistan en 1994 ont transité par Heine. Quinze personnes, dont 11 salariés de la DCN travaillant à la construction des sous-marins, ont trouvé la mort dans l'attentat commis en mai 2002.


http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20101206.OBS4258/karachi-l-elysee-informe-d-une-demande-de-dedommagement.html

samedi 4 décembre 2010

La juge Isabelle Prévost-Desprez porte plainte après des propos de l'avocat de Liliane Bettencourt

La juge Isabelle Prévost-Desprez a porté plainte, mercredi, pour "outrage à magistrat" après des propos tenus par Me Georges Kiejman, avocat de Liliane Bettencourt, mi-octobre, a dit la juge, samedi, confirmant une information du Figaro. L'Union syndicale des magistrats (USM) s'est constituée partie civile jeudi, a-t-elle ajouté.


En octobre, le ministère de la justice, interpellé par l'Union syndicale des magistrats (USM), a demandé au parquet de Paris d'enquêter sur des propos reprochés par le syndicat à l'avocat Georges Kiejman dans l'affaire Bettencourt. Isabelle Prévost-Desprez enquêtait sur un éventuel "abus de faiblesse" de la milliardaire. Soupçonné par la juge d'avoir dissimulé des documents médicaux concernant sa cliente, Me Kiejman avait tourné ces accusations en dérision lors d'une conférence de presse. L'USM reproche notamment à Me Kiejman d'avoir évoqué la vie privée et le physique de Mme Prévost-Desprez, qualifiant ses propos de "scandaleux".


La juge Prévost-Desprez a été dessaisie du premier volet pour abus de faiblesse à la suite de la décision du 16 novembre de la Cour de cassation de transférer à Bordeaux l'intégralité de l'affaire Woerth-Bettencourt et transmettra la procédure aux fins de dépaysement. Le 25 novembre, le tribunal correctionnel de Nanterre, présidé par Isabelle Prévost-Desprez, a accepté l'examen d'une nouvelle procédure pour abus de faiblesse sur la milliardaire Liliane Bettencourt, ouvrant la voie à un prochain transfert de ce dossier à Bordeaux
http://www.lepoint.fr/societe/la-juge-isabelle-prevost-desprez-porte-plainte-apres-des-propos-de-l-avocat-de-liliane-bettencourt-04-12-2010-1271144_23.php

vendredi 3 décembre 2010

François Léotard lie l'attentat de Karachi aux commissions

"Je penche personnellement [pour] une vengeance de personnes n'ayant pas touché leur part de commissions", a indiqué l'ancien ministre de la Défense devant la mission parlementaire d'information.


François Léotard affirme pencher pour l'hypothèse selon laquelle l'attentat de Karachi qui, le 8 mai 2002, a tué quinze personnes dont onze ingénieurs français de la DCN, est dû à l'arrêt du versement des commissions à des intermédiaires, en marge du contrat d'armement Agosta, signé en 1994, apprend-on sur LeMonde.fr et mediapart, vendredi 3 décembre
Selon le procès-verbal d'audition de l'ancien ministre de la Défense (1993-1995) établi le 24 novembre 2009 devant la mission parlementaire d'information, et que Nouvelobs.com a pu consulter, interrogé par les députés Yves Fromion et Bernard Cazeneuve sur les auteurs de l'attentat, François Léotard indique que, selon son "sentiment", l'attentat de Karachi est "une vengeance de personnes n'ayant pas touché leur part de commissions". "Quant au lien présumé avec des rétrocommissions, je n'y crois pas une seconde", ajoute-t-il cependant.


"Soit c'est Al-Qaida, mais cela me paraît peu probable compte tenu de la nature des explosifs utilisés, soit c'est une vengeance de personnes n'ayant pas touché leur part de commissions", explique-t-il. "Je penche personnellement - mais c'est juste un sentiment - pour la deuxième hypothèse."


Ces déclarations viennent étayer la thèse du juge antiterroriste Marc Trévidic, selon laquelle l'attentat de Karachi trouverait son origine dans l'interruption par le président de la République Jacques Chirac, en 1995, du circuit des commissions versées à des intermédiaires en marge du contrat d'armement Agosta, du nom de trois sous-marins d'attaque vendus en 1994 par la France au Pakistan.


Le procès-verbal d'audition lui a été remis.  http://www.scribd.com/doc/44582701/Audition-Leotard


http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20101203.OBS4139/francois-leotard-lie-l-attentat-de-karachi-aux-commissions.html


EXCLUSIF - AFFAIRE KARACHI - François Léotard croit à une vengeance liée aux commissions

Article publié le 8 juin 2010




Au cours de son audition par la mission d'information parlementaire sur l'attentat de Karachi, l'ancien ministre de la Défense François Léotard a privilégié l'hypothèse d'une "vengeance de personnes n'ayant pas touché leur part de commissions" comme mobile de l'attaque terroriste qui tua onze Français en 2002. M. Léotard avait été convoqué par les députés le 24 novembre 2009. Selon le compte rendu de cette audition - qui n'a pas été publié avec le rapport parlementaire -, il a en revanche écarté le soupçon de "rétrocommissions" en marge de la vente de sous-marins au Pakistan, en 1994.


Après son élection en 1995, Jacques Chirac avait ordonné l'arrêt des versements de commissions sur plusieurs marchés d'armement, parce qu'il soupçonnait l'existence d'un circuit de financement occulte au profit de son ancien rival, Édouard Balladur.


"En ce qui concerne les commissions financières que vous avez évoquées, je ne pense pas que nous ayons dérogé à la loi", a-t-il affirmé en réponse au rapporteur de la mission, le député (PS) Bernard Cazeneuve. "Dans de telles négociations, a-t-il ajouté, apparaissent toujours des gens qui se présentent comme des intermédiaires. Ces derniers ont rencontré mes collaborateurs, ainsi que ceux du président de la République [à l'époque, François Mitterrand] et du premier ministre [Édouard Balladur]". L'ancien ministre est allé jusqu'à préciser avoir "toujours informé l'Élysée et Matignon du nom des intermédiaires" dans les contrats d'armement. Avec cette précision : "La concurrence jouait pour tous les contrats d'armement. En l'espèce, nos commissions ont sans doute été décisives."


Léotard minimise son rôle




Au député Cazeneuve, qui lui demandait s'il pouvait citer les noms des intermédiaires mandatés par la Direction des constructions navales (DCN) pour négocier le contrat pakistanais, M. Léotard a répondu qu'il se souvenait "seulement de M. Takieddine". Sur ce point, il contredit donc nettement les affirmations de ce dernier, qui a assuré à la justice et dans la presse n'avoir "rien eu à voir" avec la vente des sous-marins et a démenti avoir touché la moindre commission sur ce marché.


Les intermédiaires "étaient recommandés par le gouvernement pakistanais, mais faisaient l'objet de vérifications par les services de renseignements français, qui attestaient de leur fiabilité", a en outre indiqué François Léotard, en réponse aux affirmations concordantes des dirigeants de la DCN recueillies par le juge Trevidic - chargé de l'enquête sur l'attentat -, selon lesquelles M. Takieddine avait été "imposé" dans le montage financier du contrat pakistanais par "le cabinet du ministre de la Défense".


L'ancien ministre a toutefois minimisé sa connaissance du dossier, assurant que "c'étaient principalement les membres de [son] cabinet qui recevaient les négociateurs" et citant à ce propos ses directeurs de cabinet (civil et militaire) d'alors, son conseiller spécial Renaud Donnedieu de Vabres et... l'actuel ministre de la Défense Hervé Morin, qui n'était pourtant qu'un simple collaborateur.


http://www.lepoint.fr/politique/exclusif-affaire-karachi-francois-leotard-croit-a-une-vengeance-liee-aux-commissions-08-06-2010-464301_20.php