samedi 16 juillet 2016

Tentative de coup d'État en Turquie: le point sur une nuit de chaos

Alors que des putschistes de l'armée ont tenté vendredi soir de prendre le pouvoir avec des avions de chasse et des chars, semant la confusion dans le pays, le président Recep Tayyip Erdogan semblait samedi matin reprendre la main. Le Figaro fait le point sur la confusion qui règne à Ankara et Istanbul.
• Vendredi, 22 heures (heure française): des putschistes tentent de renverser le gouvernement
Le premier ministre turc dénonce une «tentative illégale» de renverser le gouvernement par un groupe au sein de l'armée, qui se joue depuis le début soirée. Selon les premières informations, les militaires putschistes investissent les ponts, les chaînes de télévision et bloquent les aéroports de la capitale Ankara et à Istanbul. Via un communiqué, lu par un présentateur de la chaîne publique, ils annoncent que le gouvernement a été renversé et que la loi martiale ainsi qu'un couvre-feu ont été instaurés. Le texte précise que le putsch a été mené «afin d'assurer et de restaurer l'ordre constitutionnel, la démocratie, les droits de l'homme et les libertés, et laisser la loi suprême du pays prévaloir».
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• Vendredi, 23h30: Erdogan dénonce le soulèvement d'une minorité de l'armée
Dans une allocution diffusée via l'application de visioconférence FaceTime, le président Erdogan s'adresse à la nation et dénonce le «soulèvement d'une minorité au sein de l'armée». «Je ne pense absolument pas que ces putschistes réussiront», estime l'homme fort de Turquie. Il appelle les Turcs à descendre dans les rues pour résister à la tentative de coup d'État.
À son arrivée à l'aéroport d'Istanbul peu avant 3 heures, après avoir interrompu ses vacances, il est accueilli par une foule nombreuse. Il dénonce une «trahison» et blâme les adeptes de son ennemi Fethullah Gülen. Ce dernier condamnera pourtant dans la nuit «dans les termes les plus forts» cette tentative de coup d'État.
En Turquie, une longue histoire de coups d'État militaires
• Samedi, 00h30: des chars déployés autour du Parlement à Ankara
Des chars de l'armée sont déployés autour du Parlement turc, après des bombardements le visant. Plusieurs violentes explosions sont entendues dans la capitale turque, accompagnées de coups de feu dans le centre-ville. Des avions de chasse survolent incessammment à basse altitude la métropole, selon des journalistes de l'AFP.
Vers 1 heure, alors que la confusion règne plus que jamais, le premier ministre turc annonce que la situation est largement sous contrôle. Il n'y a pas d'inquiétude à avoir, le gouvernement est toujours aux affaires, assure Binali Yildirim, invitant à son tour la population à descendre dans les rues après la tentative de putsch qu'il a imputée à des «traîtres».
• Samedi, 3 heures: les premiers putschistes déposent les armes à Istanbul
Une trentaine de militaires putschistes déposent les armes après avoir été cernés par la police, place Taksim, au centre d'Istanbul, selon un journaliste de Reuters sur place. Ils sont emmenés dans des fourgons tandis qu'un avion de chasse survole la ville à basse altitude. Trois heures plus tard, une unité de l'armée turque composée de près de 60 soldats rebelles qui avait investi dans la nuit l'un des ponts suspendus enjambant le Bosphore à Istanbul, se rend à son tour aux forces de sécurité.
• Samedi, 6h15: l'heure des premiers bilans
Au moins 60 personnes, dont de nombreux civils, ont été tuées, indique un responsable turc. Il ajoute que les forces de sécurité turques ont arrêté 336 personnes, pour la plupart des militaires, en lien avec cette tentative. L'agence de presse progouvernementale Anadolu annonce de son côté l'arrestation de 754 militaires. Cinq généraux et 29 colonels ont par ailleurs été démis de leurs fonctions sur ordre du ministre de l'Intérieur Efkan Ala.
Le premier ministre turc annonce de son côté avoir nommé un nouveau chef d'état-major par intérim, pour remplacer le général Hulusi Akar prisonnier des putschistes. Sa libération sera finalement annoncée vers 7h30 heure française.
Les rebelles se montrent décidés à poursuivre leur combat, selon un courrier électronique portant l'adresse du service de presse de l'état-major des armées. Les rebelles, qui se présentent sous le nom de Mouvement pour la paix intérieure, appellent en outre les civils à rester chez eux.
• Tout au long de la nuit, l'inquiétude grandit au sein de la communauté internationale
Très vite, à la suite de l'annonce de la tentative de coup d'État, les pays du monde entier manifestent leur inquiétude face à la situation en Turquie. Le ministère des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, demande à ses ressortissants en Turquie de ne pas sortir. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, appelle de son côté à la «retenue» et au «respect des institutions démocratiques» en Turquie. Le président américain, Barack Obama, demande à soutenir le gouvernement turc «démocratiquement élu» et à «éviter violence et bain de sang», selon un communiqué de la Maison Blanche. En Russie, le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov appelle à éviter «tout affrontement meurtrier».
http://www.lefigaro.fr/international/index.php

Coup d'Etat en Turquie : au moins 60 morts et 754 militaires en lien avec la tentative de putsch arrêtés

Vendredi soir, un groupe de l'armée a annoncé avoir pris le pouvoir en Turquie pour "le maintien de l'ordre et des droits de l'homme". D'abord "sous contrôle", la tentative de coup d'État aurait coûté la vie à au moins 60 personnes. 754 militaires ont par ailleurs été arrêtés.
La panique s'est emparée vendredi soir d'Istanbul après que l'armée a fermé les ponts qui enjambent le Bosphore et relient les rives asiatique et européenne. Les soldats ont tiré sur la foule, qui tentait de franchir le pont Fatih Sultan Mehmet à pied, et ont essayé de prendre le pouvoir pour, disent-ils, "le maintien de l'ordre et des droits de l'homme" et "pour rétablir la démocratie".
Samedi matin, ce sont 754
militaires qui ont été arrêtés en lien avec le putsch qui semblait maté. Il a coûté la vie à au moins 60 personnes, indique une agence de presse progouvernementale Anadolu. En outre, cinq généraux et 29 colonels ont été démis de leurs fonctions sur ordre du ministre de l'Intérieur Efkan Ala, a précisé l'agence. 
 

samedi 30 janvier 2016

Thomas Fabius mis en examen pour faux et usage de faux

Thomas Fabius, fils du ministre des Affaires étrangères, a été mis en examen vendredi pour faux et usage de faux, pour des faits présumés en lien avec sa passion pour les casinos, a appris ce samedi l'AFP de sources judiciaire et proche du dossier.
Il a en revanche échappé à une mise en examen pour escroquerie, blanchiment de fraude fiscale, abus de confiance, abus de biens sociaux, les magistrats financiers parisiens le plaçant sous le statut de témoin assisté pour ces chefs. Les juges ne l'ont pas soumis à un contrôle judiciaire, ont précisé les sources.
>> A lire aussi : Le parcours de Laurent Fabius
C'est sa passion du jeu qui est à l'origine des ennuis judiciaires de Thomas Fabius, 34 ans, et de la procédure, ouverte fin 2011 par une plainte de la Société générale.
La banque accusait le jeune homme d'avoir édité un faux mail alors qu'il se trouvait au Maroc. «D'après cette plainte, le courriel avait été prétendument rédigé par son conseiller bancaire et laissait croire à un casino marocain que Thomas Fabius allait être prochainement destinataire de 200.000 euros», a décrit une source proche de l'enquête.

Ennnuis avec la justice américaine

Durant leurs investigations, les enquêteurs se sont intéressés au train de vie de Thomas Fabius, et notamment aux conditions d'acquisition en 2012 d'un appartement de près de 300 m2, situé boulevard Saint-Germain en plein coeur de Paris, pour sept millions d'euros. Cette transaction avait fait l'objet d'un signalement à la cellule antiblanchiment de Bercy, Tracfin.
Mais Thomas Fabius a toujours assuré que ce bien avait été financé légalement, pour partie par des gains de jeu et pour partie par un emprunt bancaire. Outre la procédure en France, le fils de Laurent Fabius a des ennuis avec la justice américaine. Un procureur du Nevada a délivré fin octobre un mandat d'arrêt, qui n'est toutefois pas exécutoire hors du territoire américain.

Chèques en bois

Thomas Fabius est accusé d'avoir rédigé des chèques en bois d'un montant total de plus de 3,5 millions de dollars (3,2 millions d'euros) dans plusieurs casinos de Las Vegas, à la mi-2012. Selon le procureur du Nevada, il semble avoir été pris d'une frénésie d'achat de jetons et de plaques de casino, rédigeant des chèques à répétition.
Utilisant un chéquier de la banque italienne Banca Monte dei Paschi di Siena, il avait notamment libellé trois chèques à l'ordre de l'hôtel de luxe-casino The Palazzo, dont un d'un million de dollars, d'après le procureur américain. Selon une source proche du dossier, Thomas Fabius explique qu'«il ne s'agit pas de chèques, mais de reconnaissances de dettes rédigées sur papier libre et qui ont valeur de bon à payer».
Sollicité samedi, l'entourage de Thomas Fabius n'a pas souhaité réagir.
http://www.20minutes.fr/societe/1776299-20160129-thomas-fabius-entendu-juge-enquete-faux-escroquerie-blanchiment