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vendredi 20 janvier 2012

Anne Sinclair : "je ne suis ni une sainte, ni une victime"

Mon retour à la lumière comme vous dites ... il a déjà eu lieu, non ? Au moins, c'est fait ! Bon, c'est vrai que la lumière professionnelle est toujours plus plaisante" Interviewée par le magazine Elle, au moment où elle prend les commandes de la version française du site américain d'information Huffington Post qui doit sortir lundi prochain, Anne Sinclair adopte tout à la fois un ton ironique et ferme sur le soutien qu'elle a apporté à son mari lors de et depuis son arrestation à New York en mai dernier, qui l'a remise sous le feu des projecteurs.
"Le soutien inconditionnel, ça n'existe pas. On soutient si on a décidé de soutenir. Personne ne sait ce qui se passe dans l'intimité des couples et je dénie à quiconque le droit de juger du mien. Je me sens libre de mes jugements, de mes actions, je décide de ma vie en toute indépendance", dit-elle. "Je ne suis ni une sainte, ni une victime, je suis une femme libre !", ajoute-t-elle. Quant au travail, "ça me fait très plaisir de reprendre mon métier", commente la journaliste. "Je crois que je peux encore apporter à ce métier !"

http://lci.tf1.fr/people/anne-sinclair-je-ne-suis-ni-une-sainte-ni-une-victime-6940717.html

mercredi 28 juillet 2010

Denis, policier à la BAC :"Le flic est un sous-citoyen"

Denis est policier à la Brigade anticriminalité (BAC). Il fait partie des hommes envoyés en renfort à Grenoble où des policiers sont menacés de mort par des caïds de cité. Il a accepté de témoigner pour Le Point.fr sous couvert d'anonymat. Édifiant.

"ON SE COUCHE DEVANT LES CAÏDS"

"Nos collègues de Grenoble ont leur nom et prénom tagués sur les murs du quartier de la Villeneuve. Et la seule réponse du ministère, c'est de les mettre au repos ou de les muter. Je suis dans la BAC depuis 10 ans. Aujourd'hui, je suis écoeuré. Une fois encore, on se couche devant les caïds. On nous a donné l'ordre de ne plus patrouiller en civil, de remettre nos uniformes pour ne pas être identifiés comme un flic de la BAC. C'est désastreux pour l'image. Les petits caïds se disent dans leur tête que les flics ont peur, qu'ils reculent. Parmi les policiers exfiltrés, il y a un major à deux mois de la retraite avec 15 ans de BAC derrière lui. C'est la honte."

"DE LA CHAIR À CANON"

"On se fout de la gueule des flics, on nous prend pour de la chair à canon. Quand on pense que Sarko avait promis de karcheriser les cités ! La hiérarchie fait tout pour minimiser la gravité de la situation. Personne ne sait ce qu'est devenu l'agent de sécurité qui a failli prendre une balle. C'est l'omerta. Heureusement, l'info circule entre nous, via les portables."

"GILETS PARE-BALLES PÉRIMÉS"

"Le 22 juillet, je me suis pointé au travail à midi. J'ai appris qu'à 16 heures je devais être à Grenoble pour une mission de neuf jours. Si tu refuses, t'es muté dans un service de merde. Alors, tu pars risquer ta peau pour 1.800 euros par mois. Mon métier, c'est de protéger les biens et les personnes. Pas de me faire tirer comme un lapin par un crevard de cité. Notre véhicule affiche plus de 100.000 kilomètres au compteur, à l'intérieur, le chauffage est bloqué. Voilà l'état de la police aujourd'hui, en tout cas de la sécurité publique, dont je fais partie. Rien ne fonctionne normalement, ni les voitures, ni les ordinateurs. Certains ont des gilets pare-balles périmés. Même nos brassards de police sont usés jusqu'à la corde, j'ai un collègue qui a été obligé de repasser au marqueur la lettre P du mot police."

"CE N'EST PAS LES CAÏDS QUI VONT FAIRE LA LOI"

"J'entends certains dire il faut envoyer l'armée. Qu'on nous laisse agir, et ça ira très vite. Ce n'est pas une vingtaine de petits caïds qui vont faire la loi. Ces derniers jours, avec les renforts qui ont débarqué, les types se tiennent à carreau. Hormis quelques marioles qu'il faut savoir calmer. Hier, on est tombé sur un crevard de ce genre. Le type était au téléphone quand on s'est approché pour le contrôler. Je m'adresse à lui en le vouvoyant pour lui demander de mettre fin à sa conversation téléphonique, il me répond en me tutoyant : "Tu es qui toi pour me demander de m'arrêter de téléphoner. Personne ne me contrôle ici." Il a pris direct deux pièces de cinq francs (des gifles). Après, il nous disait : "Bonjour, merci et au revoir." Bien sûr que je me mets hors clous en agissant ainsi. Mais pourquoi devrait-on baisser la tête ? Si tous les flics agissaient ainsi, les problèmes seraient vite réglés. Pour moi, ça, ce n'est pas une bavure, c'est une démarche citoyenne. Il faut arrêter de verbaliser le citoyen lambda et s'attaquer aux caïds, aux dealers, aux braqueurs. Quand un jeune de 20 ans roule dans une X6 qui coûte 120.000 euros et qu'il ne travaille pas, c'est à lui qu'il faut confisquer la voiture sur le bord de la route."

"SARKO NE SAIT PAS CE QUI SE PASSE"

"Il faut que la population sache que les policiers n'ont pas peur d'entrer dans les cités. Si nous n'y allons pas, c'est que nous avons ordre de ne pas y aller. Aujourd'hui, la hantise des autorités, c'est la bavure, l'émeute, l'embrasement. Mais à force de reculer, de renoncer, on arrive à des situations comme aujourd'hui. Un jour, on se réveille, c'est trop tard, c'est l'effet boomerang. Je ne crois pas que les conseillers de Sarko lui disent la vérité sur ce qui se passe. Il faudrait que tous ces délégués à la sécurité, préfets ou autres viennent tourner une nuit avec la BAC pour voir l'étendue des dégâts. On dit ici qu'un flic du Raid a eu dans la jumelle de son fusil un voyou perché sur un toit avec un lance-roquettes. Et qu'il n'aurait pas reçu l'ordre de tirer. Si j'avais été à sa place, j'aurais appuyé sur la détente. Et cela ne m'aurait pas empêché d'aller manger une pizza après. Est-ce qu'on attend qu'il pulvérise un fourgon de flic ?"

"LA PAROLE D'UN FLIC NE VAUT RIEN"

"Les flics vont se mettre à tirer. S'ils ne l'ont pas encore fait, c'est parce que la peur de perdre leur boulot est plus forte. Mais les flics en ont ras le bol. Après 15 ans de police, sans le moindre problème, je me suis retrouvé du jour au lendemain mis en garde à vue, perquisitionné à mon domicile parce qu'un crevard de cité, multirécidiviste, m'avait accusé de l'avoir agressé. Ce qui était faux. Mon service de nuit à peine terminé, je me suis retrouvé en garde à vue, puis mis en examen par le doyen des juges d'instruction. Pourtant, je suis un des flics les plus décorés de ma génération. Le doyen en question qui n'avait jamais mis les pieds dans un commissariat, ni même dans une voiture de flic m'expliquait comment il fallait que j'intervienne sur la voie publique. J'ai été suspendu durant neuf mois, privé de salaire. Je vivais avec 300 euros par mois. Si je ne suis pas mis une bastos dans la tête, c'est parce que mes proches m'ont soutenu. Au bout du compte, j'ai été relaxé par le tribunal. La parole d'un flic aujourd'hui ne vaut rien. Ni devant un jeune de cité, ni devant un juge, ni devant un élu. Le flic est un sous-citoyen."

http://www.lepoint.fr/societe/denis-policier-a-la-bac-le-flic-est-un-sous-citoyen-28-07-2010-1219604_23.php

jeudi 24 juin 2010

Otage, mon frère

Depuis six mois, Thierry Taponier attend Stéphane, son cadet, et Hervé Ghesquière, détenus en Afghanistan. Il a décidé de parler pour qu'on ne les oublie pas.
Thierry Taponier tend des photos de son frère cadet, Stéphane, journaliste à France 3, otage depuis bientôt six mois. Lui-même n'a pas un oeil pour ces images connues par coeur. A son bras gauche, au-dessus de sa montre qui égrène le temps, d'abord des jours, puis des semaines et désormais presque six mois, il porte un bracelet bleu où il est inscrit: "Libérez-les !" Une barbe clairsemée et des cheveux bruns grisonnants encadrent son visage.

Pour lui, comme pour les membres de la famille, l'enfer a commencé le 29 décembre 2009. Ce jour-là, Thierry reçoit un appel de sa mère, en pleurs. Elle lui apprend que Stéphane et son confrère Hervé Ghesquière, en reportage en Afghanistan, ont été enlevés par un groupe de taliban. Thierry assiste alors à la rencontre Montpellier Hérault Rugby-Stade français. La nouvelle le tétanise. "Pour une fois que Montpellier s'imposait", plaisante-t-il, comme si la dérision pouvait être un remède à l'inquiétude.

Favorable à un décompte quotidien

Assis sur son canapé, il raconte avec retenue l'angoisse des premiers jours, quand le téléphone sonne ; puis la "minidépression" au fil des mois. "Attendre, maintenant, c'est la seule chose à faire", soupire-t-il. Attendre, mais pas se taire. Le silence a assez duré.
Le frère du journaliste ne veut plus être "discret", comme l'avait exigé des familles le gouvernement français. Même si cela lui coûte, lui qui dit ne pas aimer parler, "encore moins être mis en avant". Derrière des lunettes noires et carrées, ses yeux marron trahissent sa stupeur lorsqu'il évoque le refus de Patrick de Carolis, patron de France Télévisions, de diffuser à l'antenne un décompte quotidien de la détention des otages. "On les montre tous les jeudis, pourquoi pas tous les jours? s'étonne Thierry. Ils ne sont pas otages que le jeudi!"

A l'initiative du comité de soutien, une centaine de mairies affichent photos et banderoles. Près de 7 000 personnes ont signé la pétition réclamant la libération des otages. Le 29 juin, Stéphane et Hervé seront retenus depuis cent quatre-vingt-deux jours. Plus que Florence Aubenas. Plus que Christian Chesnot et Georges Malbrunot. L'été sera là. D'ordinaire, à cette période, Thierry reçoit la visite de Stéphane, à Montpellier, "pour profiter des plages et des terrasses". Sans doute pas cette année. Thierry n'espère rien jusqu'à la rentrée. Sauf une mobilisation grandissante. Car, de son frère, son "meilleur ami", il n'a que peu de nouvelles. Toujours les mêmes: Stéphane est en vie et en bonne santé. Rien de plus.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/otage-mon-frere_901338.html

lundi 14 juin 2010

Jana Kohut, esclave sexuelle à 25 ans, raconte son histoire

Jana Kohut a été " esclave sexuelle ". Etudiante en Slovénie, elle a été enlevée par un réseau de trafic humain en 2004. Elle avait 25 ans. Six ans plus tard, elle a décidé de témoigner à l'ONU devant le Conseil des droits de l'homme qui tient sa 14e session. Rue 89 raconte son histoire. Son cauchemar a commencé en septembre 2004, elle était alors étudiante à Ljubjana, en Slovénie. Sa colocataire, Romana lui arrange un entretien d'embauche pour un petit boulot à côté de ses études dans une boîte de comptabilité. Au bout de dix minutes, deux hommes ont surgi, l'ont entraînée dans une voiture, droguée, violée et frappée. Pendant quatre mois, la jeune femme a été abusée sexuellement par des hommes de tous les àges et tous les milieux. Un jour, on lui glisse son passeport sous la porte. Jana réussit à s'échapper, explique Rue 89. " Ils me forçaient à appeler ma mère pour la rassurer " " Mes geôliers m'affamaient et me droguaient pour me rendre plus docile, raconte-t-elle. Si je résistais, ils me violaient et me battaient. Ils menaçaient de s'en prendre à ma petite soeur de 10 ans. Ils me forçaient à appeler ma mère pour la rassurer. Ils me faisaient sans cesse changer de lieu. Ils m'enveloppaient nue dans un drap, me bandaient les yeux et me jetaient dans la voiture. " Selon des estimations de l'Organisation internationale du travail (OIT), 2,4 millions de femmes, d'hommes et d'enfants sont chaque année victimes de la traite dans le monde. Des chiffres sous-estimés, d'après les organisations de défense des libertés.
http://fr.news.yahoo.com/77/20100614/tfr-jana-kohut-esclave-sexuelle-25-ans-r-37c756d.html