dimanche 3 juillet 2011

Kadhafi menace Paris après les livraisons d'armes aux rebelles

Mouammar Kadhafi a appelé vendredi ses partisans à reprendre aux rebelles les armes qui leur ont été larguées par la France dans la région du Djebel Nefoussa. Il a par ailleurs menacé de porter "la bataille à l'Europe" si l'OTAN ne mettait pas fin à sa campagne militaire en Libye. "Marchez sur le Djebel et saisissez les armes qui ont été larguées par les Français. Si ensuite vous voulez pardonner [aux rebelles], c'est votre affaire", a lancé le colonel Kadhafi dans une allocution relayée par haut-parleurs à l'adresse de milliers de ses partisans présents sur la Place Verte à Tripoli. Les autorités espéraient la participation d'un million de personnes à ce rassemblement à l'occasion des plus de cent jours du déclenchement des raids aériens en Libye.
Le Guide a dénoncé le mandat d'arrêt lancé lundi contre lui ainsi que contre l'un de ses fils, Saïf
al Islam, et contre son gendre par la Cour Pénale internationale (CPI). Les partisans de Kadhafi ont agité des drapeaux verts et des portraits du dirigeant libyen, qui a déclaré que l'importante participation à ce rassemblement était tout à fait spontanée et prouvait combien son peuple l'aimait. Des personnes ont tiré en l'air en signe d'acquiescement et des feux d'artifice ont embrasé le ciel de la capitale à la fin de son discours.

Les pays membres de l'UA n'exécuteront pas le mandat d'arrêt lancé par la CPI contre Kadhafi, indique Reuters, ce qui préserve la possibilité d'un départ en exil du numéro un libyen dans l'un des 53 Etats de l'Union africaine. Les belligérants n'ont pas réagi pour le moment à cette proposition. Selon le journal Asharq Al Awsat, basé à Londres, des représentants de Kadhafi ont rencontré des responsables français et britanniques sur l'île tunisienne de Djerba. Citant des sources dans l'entourage de Kadhafi et dans les milieux d'opposition, le journal rapporte que le dirigeant libyen serait prêt à démissionner s'il ne faisait l'objet d'aucune poursuite et pouvait vivre dans sa ville natale de Syrte avec des garanties de sécurité. Ces informations n'ont été confirmées ni par la France, ni par la Grande-Bretagne. Les rebelles ont exclu des discussions avec Kadhafi après les mandats d'arrêt lancés par la CPI.
Plusieurs explosions ont ébranlé Tripoli et des colonnes de fumée noire se sont élevées du côté du complexe de Bab Al Azizia, où vivent Kadhafi et son entourage, dans le centre de la capitale. La télévision officielle libyenne a rapporté vendredi en fin de journée que l'OTAN avait bombardé des sites à Tadjoura, dans la banlieue Est de Tripoli. Sur le front terrestre, les insurgés, qui s'étaient approchés à 80 km de Tripoli, ont dû battre en retraite vendredi sous les tirs de roquettes des forces de Kadhafi. L'arrivée des rebelles il y a cinq jours aux abords de la localité de Bir al Ghanam laissait entrevoir la possibilité d'une percée dans un conflit de quatre mois qui est devenu la plus sanglante révolte du "printemps arabe". Mais les insurgés qui s'étaient regroupés sur une ligne de crête dominant Bir al Ghanam en vue d'une bataille se retirent à présent sous un déluge de roquettes Grad.
http://www.lemonde.fr/libye/article/2011/07/02/kadhafi-menace-paris-apres-les-livraisons-d-armes-aux-rebelles_1543810_1496980.html

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