mercredi 3 août 2011

Syrie : l'armée poursuit la répression, l'ONU paralysée

Tandis que la répression se poursuit en Syrie, le conseil de sécurité de l'ONU n'a pris aucune décision concrète. L'Union européenne a étendu ses sanctions contre des hommes du régime de Bashar el-Assad.


• Le Conseil de sécurité de l'ONU réuni en urgence

Les violences à Hama depuis dimanche ont provoqué une réunion de consultations d'urgence du conseil de sécurité des Nations Unies. Européens et Américains, qui ont déjà adopté des sanctions contre le régime syrien, ont cherché à obtenir une condamnation de Damas mais sans résultat concret.
La Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne et le Portugal, soutenus par les États-Unis, veulent pousser à l'adoption d'une résolution condamnant la répression, qui pourrait être à nouveau débattue mardi. La Russie et la Chine, deux des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, y sont fermement opposées et sont soutenues par le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud.
Moscou et Pékin sont furieux que l'Otan se soit servi de résolutions sur la Libye pour justifier les attaques aériennes contre le régime de Mouammar Kadhafi, et craignent que l'adoption d'une résolution sur la Syrie ouvre la voie à une campagne militaire contre Bashar al-Assad, ce que les responsables européens et de l'Otan ont vivement démenti lundi. «Aucune option militaire n'est envisagée», a rappelé le ministère des Affaires étrangères français mardi matin.

• Sanctions européennes, l'Italie rappelle son ambassadeur

Indépendamment des discussions à l'ONU, l'Union Européenne a décidé de prendre de nouvelles sanctions à l'égard de la Syrie. Cinq proches de Bashar el-Assad, dont le ministre syrien de la défense, Ali Habib, ont été ajoutés à la liste de la trentaine de membres du régime soumis à un gel des avoirs financiers et à une interdiction de voyage. Mais seule l'Italie a rappelé son ambassadeur en poste à Damas, invitant les autres pays de l'Union à faire de même.

• La répression a fait plus de 130 morts depuis dimanche

Le début du ramadan n'a pas stoppé la répression en Syrie. Vingt-quatre civils ont été tués lundi dans le pays par les tirs des forces de sécurité, dont dix après la prière du soir de rupture du jeûne, a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. D'après un haut responsable de l'ONU, on compte aussi 3000 disparus et 12.000 personnes jetées en prison depuis le début des manifestations contre le régime syrien en mars.
Rien qu'à Hama, le fief de l'opposition, l'offensive de l'armée syrienne a fait entre 90 et 100 morts en trois jours. Des chars de l'armée syrienne ont pilonné lundi soir un quartier résidentiel de la ville rebelle du centre du pays, selon un militant joint sur place par téléphone. Lundi matin, des bombardements de tanks avaient tué quatre civils. Dimanche, avec plus de 90 tués civils, a été un des jours les plus sanglant depuis le début de la révolte.

• Bashar el-Assad félicite ses troupes

«Je salue chaque soldat et le félicite à l'occasion du 66e anniversaire de la création de notre armée», a déclaré le président syrien lundi, au lendemain de la répression. «Vous tous représentez l'orgueil et la fierté», a-t-il lancé, faisant fi des réactions de la communauté internationale horrifiée. «Je suis absolument certain que nous sommes capables de faire échouer ce nouvel épisode du complot bien ourdi, qui vise à morceler la Syrie, en prélude à la division de la région entière en petits États qui se battent entre eux», a-t-il martelé. Depuis le début de la contestation, les autorités accusent des «groupes armés» et des «terroristes» de répandre le chaos dans le pays, en s'infiltrant parmi les manifestants et en usant de la violence.
http://www.lefigaro.fr/international/2011/08/02/01003-20110802ARTFIG00244-syrie-l-armee-poursuit-la-repression-l-onu-tergiverse.php

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