lundi 14 avril 2014

Ukraine : les pro-russes ignorent l'ultimatum, l'UE divisée sur des sanctions renforcées

Les miliciens pro-russes qui occupent les bâtiments officiels dans plusieurs villes de l'Est du pays sont toujours en place ce lundi, malgré l'expiration de l'ultimatum du gouvernement ukrainien.

Réunion pour rien à l'Onu
La réunion d'urgence du Conseil de sécurité, organisée dimanche soir, heure locale, à la demande de la
Russie qui dit craindre pour la sécurité de la minorité russophone installée en Ukraine, n'a rien donné. Comme prévu, Moscou et les Occidentaux ont en effet campé sur leurs positions respectives.

"Le sang a déjà été versé et il faut éviter d'urgence une nouvelle escalade", a averti l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine. Il a demandé aux Occidentaux, et en premier lieu aux Etats-Unis, de faire pression sur les autorités de Kiev pour qu'elles "cessent d'utiliser la force contre le peuple ukrainien et entament un véritable dialogue". "C'est l'Occident qui déterminera si la guerre civile en Ukraine peut être évitée", a-t-il ajouté.

Dénonçant "la désinformation et la propagande russe", son homologue américaine Samantha Power a répliqué en accusant la Russie d'avoir "créé et orchestré l'instabilité" dans l'est de l'Ukraine. Les récents événements dans cette région "sont une copie conforme des tactiques utilisées par les forces russes dans les premières étapes de la crise en Crimée", a-t-elle affirmé. "Nous savons qui est derrière : seule la Russie est capable d'une telle opération dans cette région".
"Le scénario auquel nous assistons rappelle, à un mois d'intervalle, les évènements qui se sont déroulés en Crimée", a lui aussi estimé l'ambassadeur français Gérard Araud, affirmant que "l'avenir de l'Ukraine ne doit et ne peut dépendre que des Ukrainiens".
 
Les pro-russes toujours en place malgré l'ultimatum

La présidence ukrainienne avait donné jusqu'à lundi 8h, heure française, aux séparatistes pro-russes. A l'heure dite, ces derniers étaient toujours en place, avec l'intention d'y rester et de se défendre par la force en cas d'assaut des forces de l'ordre loyalistes.  Un calme précaire régnait dans les villes concernées, notamment Slaviansk et Donetsk.
Afin de calmer les séparatistes, le président a évoqué l'idée d'un référendum sur le statut du pays le 25 mai, en même temps que la présidentielle. Problème : cette proposition est perçue comme un pas en arrière face à Vladimir Poutine.
Plusieurs morts dimanche

Selon le ministre de l'Intérieur, Arsen Avakov, l'offensive "anti-terroriste" déclenchée dimanche matin a fait un mort et cinq blessés côté loyaliste et "un nombre indéterminé" de victimes chez les séparatistes.
Le patron de la CIA à Kiev ?
La Russie attend des explications des États-Unis après que des informations ont fait état d'une visite du chef de la CIA John Brennan à Kiev, a déclaré lundi le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
"Nous voulons notamment comprendre ce que signifient les informations sur une visite urgente à Kiev du directeur de la CIA, Monsieur Brennan", a déclaré Sergueï Lavrov. "On ne nous a pour l'instant pas fourni d'explications convaincantes", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.
"Hyprocisie" occidentale selon Moscou
Lors de sa conférence de presse, Sergueï Lavrov a aussi dénoncer ce qu'il qualifie "d'hyprocrisie" des Occidentaux. "On peut se souvenir que la violence sur le Maïdan qui s'est soldée par des dizaines et des dizaines de morts, était qualifiée de démocratie, alors qu'on parle de terrorisme à propos des manifestations pacifiques qui ont lieu maintenant dans le sud-est", a-t-il lancé. "L'hypocrisie dépasse les bornes", a-t-il ajouté.
Renforcement des sanctions européennes contre la Russie ?
Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a souhaité lundi que l'Union européenne durcisse ses sanctions contre la Russie après "l'escalade très dangereuse" de la situation depuis samedi.
Avant une réunion des 27 chefs de la diplomatie à Luxembourg, plusieurs  homologues de William Hague ont cependant exprimé leurs réticences à durcir les sanctions, dans l'attente de la réunion qui doit se tenir jeudi à Genève entre l'Ukraine, la Russie, les Etats-Unis et l'UE.
Interrogée par LCI, Elisabeth Guigou, la présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée national, qui revient d'Ukraine, a estimé, contrairement à beaucoup d'autres, que les sanctions sont efficaces. "Elles sont un poison lent contre Poutine", affirme-t-elle.
 

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