mercredi 7 octobre 2015

L'ancien ministre de l'Intérieur de Nicolas Sarkozy est poursuivi pour "détournement de fonds publics" dans l'affaire des primes en liquide. Le procureur a requis 30 mois de prison avec sursis à son encontre.
Trente mois de prison avec sursis, 75.000 euros d'amende et cinq ans d'interdiction des droits civils et civiques. C'est ce qui a été requis mercredi à l'encontre de Claude Guéant dans l'affaire des primes en liquide du ministère de l'Intérieur.

Par ailleurs, une peine de 10 mois de prison a été requise par le procureur, Patrice Amar, à l'encontre de l'ancien directeur général de la police nationale, Michel Gaudin. Ce dernier est lui-aussi poursuivi au côté de l'ex-bras droit de Nicolas Sarkozy.
Le représentant du ministère public a expliqué qu'il ne s'agissait pour lui "pas d'autre chose dans cette affaire que de morale civique". "Je considère que juridiquement et matériellement, le détournement de fonds publics est établi", a poursuivi le magistrat avant de lancer : "Je vous demande de remettre la vertu au goût du jour" à l'adresse des juges du siège.
Dans cette affaire, Claude Guéant est poursuivi pour "complicité de détournement de fonds publics et recel". Ce dernier est accusé d'avoir perçu personnellement et reversé à trois membres de son cabinet des primes en espèce prélevées sur les frais d'enquête et de surveillance des policiers. Les faits auraient eu lieu alors qu'il était directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy entre 2002 et 2004.
10 000 euros par mois
Michel Gaudin est lui renvoyé pour avoir transmis ces fonds évalués à 210.000 euros (10.000 euros par mois) à Claude Guéant. Il est poursuivi pour "détournement de fonds public". Par ailleurs, les trois membres du cabinet seront jugés pour "recel".
"A mes yeux, Claude Guéant est l'auteur principal. Il a eu le rôle premier, le rôle moteur. Il a décidé seul de puiser dans les fonds d'enquête et de surveillance à des fins de rémunération", a expliqué le procureur.
L'ancien patron de la police, Michel Gaudin, peut, à ses yeux, être considéré comme un "complice par assistance". Selon le magistrat, le policier savait que les fonds qu'il remettait à Claude Guéant "allaient servir de rémunérations illégales" et ne s'y est pas opposé, non par "obéissance" mais par "crainte".
Le détournement de fonds et la complicité sont punissables de 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende et le recel de cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende
 

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