samedi 17 octobre 2015

Retraites complémentaires : accord entre le Medef et trois syndicats, la CGT et FO n'en veulent pas

Le Medef a décroché vendredi un "accord de principe" de la part de trois syndicats pour son projet visant à renflouer les caisses des retraites complémentaires, qui va inciter les salariés à travailler plus longtemps. La CGT et Force ouvrière ont qualifié ce projet "d'inacceptable".
Le Medef avait promis ce vendredi matin une nouvelle révision à la baisse des décotes envisagées et un geste supplémentaire en matière de cotisations patronales. Dans l'après-midi, les négociateurs de la CGT et de FO ont estimé que ces propositions sur les retraites complémentaires restaient inacceptables.

"Le projet d'accord qui est sur la table acte de fait le report de l'âge de départ en retraite et la baisse du niveau des pensions", a expliqué le négociateur de la CGT. "C'est très mauvais pour le monde du travail et les retraités."
"C'est la direction confédérale de la CGT qui prendra la décision officielle mais la délégation a une position tout à fait négative sur ce projet d'accord", a ajouté Eric Aubin. "On nous a dit que le texte n'était pas modifiable. La négociation est terminée, donc on s'en va."

La délégation de FO a également jugé la négociation terminée. Elle aquitté le siège du Medef. Son chef de file, Philippe Pihet, a mis dans la balance sa démission de la vice-présidence de l'Arrco, l'une des deux caisses de
retraites complémentaires des salariés du secteur privé, avec celle des cadres, l'Agirc.

Les autres syndicats favorables  

Les délégations de la CFDT, de la CFE-CGC et de la CFTC ont conclu un accord de principe avec le Medef. Ils se retrouveront le 30 octobre pour finaliser l'accord.
 
Un système de bonus-malus

Pour "sauver les régimes de retraites complémentaires", le Medef a maintenu vendredi sa volonté d'
"inciter" les salariés à travailler plus longtemps. Il a proposé la mise en place d'un système de bonus-malus, pour les départs à la retraite ne dépendant plus uniquement de l'âge mais aussi de la durée de cotisation.
Leur objectif: inciter les salariés, à partir de 2019, à travailler une année de plus, une fois qu'ils ont rempli les conditions nécessaires pour partir avec une retraite à taux plein (âge légal de 62 ans et durée de cotisation de 41,5 ans).

Ainsi, un salarié remplissant ces deux conditions qui déciderait de prendre sa retraite à 62 ans verrait sa retraite complémentaire amputée de 15% la première année, 12% la seconde et 10% la troisième, avant de récupérer une retraite à taux plein à 65 ans. En revanche, s'il travaille jusqu'à 63 ans (soit 4 trimestres de plus) ce malus serait annulé.
Autre cas de figure, une personne disposant de ses annuités à 64 ans devrait attendre 65 ans, pour partir à la retraite sans subir de décote. Des bonifications de 10, 20 et 30% seraient au contraire appliquées pendant un an pour les salariés restant en activité deux, trois ou quatre ans de plus.  Les retraités modestes exonérés de CSG ne seraient pas concernés. 
 

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