Au lendemain du sanglant attentat à Marrakech, qui a fait seize morts dont au moins sept Français, les soupçons se tournent vers al-Qaïda.
Au moins sept Français parmi les victimes.
Selon les derniers bilans officiels, quinze personnes ont été tuées -dont onze étrangers- et une vingtaine blessées dans l'explosion qui a soufflé le café Argana, sur la place Jamâa El-Fna, haut lieu du tourisme à Marrakech. Paris a confirmé qu'au moins sept Français étaient au nombre des tués, et au moins six parmi les blessés.
Une bombe déclenchée à distance.
Privilégiée par les enquêteurs après l'attentat, la piste d'un kamikaze a été définitivement abandonnée. Aucune revendication n'était toujours parvenue, hier. Mais c'est un engin explosif déclenché à distance qui a été utilisé. «Les premières enquêtes ont montré (que la bombe était composée) de nitrate d'ammonium ainsi que d'explosif TATP, ainsi que de clous, et que l'explosion a été déclenchée à distance», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Taeb Cherkaoui.
Un témoignage clé.
Afin d'identifier le ou les poseurs de bombe, les enquêteurs s'appuient sur le témoignage d'un touriste néerlandais présent dans le café quelques minutes avant l'explosion. «Il y avait un Arabe dans le café portant deux énormes sacs: un sac à dos (...) qui mesurait près d'un mètre de haut, et un deuxième sac de sport, également très gros», a expliqué cet homme de 47 ans. «Il buvait du thé je crois, je le regardais dans les yeux, il écoutait un lecteur MP3, il n'était pas du tout nerveux», a décrit le touriste. Son témoignage a permis d'élaborer un portrait-robot de cet homme, désormais considéré comme le principal suspect. «Il serait déjà connu des services de police», a-t-il ajouté.
Al-Qaïda avait menacé le Maroc.
«Toutes les pistes y compris celle d'al-Qaïda sont étudiées», ont indiqué les autorités. Et certains indices laissent supposer la signature des extrémistes islamiques. Le TATP, tout d'abord, retrouvé sur les lieux de l'explosion, est un explosif chimique très prisé par al-Qaïda. Le mode opératoire, ensuite, qui suscite «une organisation professionnelle car la place Jamâa el-Fna est très surveillée; le choix de Marrakech, ville très touristique et enfin le restaurant, l'Argana qui est un lieu de rencontre des étrangers», explique Jean-Yves Moisseron, rédacteur en chef de la revue spécialisée Maghreb-Machrek. Par ailleurs, trois jours avant l'attentat, Aqmi avait menacé le Maroc dans une vidéo diffusée sur internet. Par ce coup d'éclat, les réseaux d'Aqmi chercheraient à revenir sur une scène régionale dont ils ont été exclus par les révoltes démocratiques. «Depuis le début du printemps arabe, les réseaux al-Qaïda se sont tus parce qu'ils ne savent pas se positionner. Les peuples ont réussi à faire ce qu'eux n'ont pas réussi: faire tomber les régimes», constate Anne Giudicelli, consultante spécialisée sur le terrorisme en Afrique et au Moyen-Orient.
La France était-elle visée directement
Derrière le Maroc, Aqmi, si cette hypothèse se confirme, a pu aussi vouloir viser la France, sa cible privilégiée. «C'est plus facile de frapper le Maroc que la France. En touchant le Maroc, on se rapproche de la France», souligne Anne Giudicelli
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/monde/attentat-au-maroc-le-spectre-d-al-qaida-30-04-2011-1286212.php
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