Le régime du colonel Kadhafi affirme que ses troupes exclut de quitter les villes qu'elles occupent, comme le réclament les rebelles. Il accuse par ailleurs la coalition internationale de commettre des «crimes contre l'humanité» en bombardant des civils.
• Tripoli rejette les conditions du cessez-le-feu proposé par les rebelles
Le régime du colonel Mouammar Kadhafi a rejeté vendredi soir les conditions d'un cessez-le-feu proposé dans la journée par la rébellion, excluant que les troupes gouvernementales quittent les villes où elles sont déployées.
Plus tôt dans la journée, les reculs enregistrés par les insurgés depuis le début de la semaine les avaient, semble-t-il, poussés à envisager une telle trêve. Le chef de l'opposition libyenne s'était dit prêt an cessez-le-feu si Mouammar Kadhafi retirait ses forces des villes de l'Ouest contrôlées par les rebelles et s'il autorisait les manifestations pacifiques. Dans le même temps, l'opposition organisée au sein du Conseil national de transition (CNT) avait demandé à nouveau des livraisons d'armes si Tripoli refusait de stopper son offensive.
• La coalition accusée de crimes contre l'humanité
Le régime Kadhafi a par ailleurs accusé vendredi la coalition internationale de commettre des «crimes contre l'humanité» en bombardant des civils, notamment dans l'est du pays. Selon le porte-parole du régime, six civils ont été tués jeudi par des frappes de la coalition à Bouargoub, un petit village près de Brega, site pétrolier à 800 km à l'est de Tripoli, théâtre d'affrontements entre rébellion et forces gouvernementales.
Il a aussi accusé la coalition de viser des postes de contrôle tenus par des civils et des policiers le long des 400 km de route séparant Syrte, ville natale du colonel Kadhafi, et Ajdabiya, noeud de communication stratégique actuellement aux mains des rebelles, à 160 km au sud de leur fief de Benghazi.
Selon un médecin et l'un des administrateurs de l'hôpital d'Ajdabiya, à 80 km à l'est de Brega, les combats et les frappes aériennes autour de Brega ont tué cinq civils mercredi, trois civils jeudi et trois rebelles vendredi. Dix insurgés ont été blessés. Les versions livrées à un journaliste de l'Agence France-Presse divergeaient cependant sur les circonstances de la mort des civils, l'un affirmant qu'ils avaient été tués dans des raids aériens de la coalition internationale et l'autre disant qu'ils l'avaient été par les forces fidèles au colonel Kadhafi.
• Misrata lourdement bombardée, tentative d'organisation des rebelles
Selon la rébellion, les pro-Kadhafi soumettent Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli, à d'intenses tirs d'artillerie. Des troupes kadhafistes attaqueraient magasins et habitations dans le centre ville.
Plus à l'Ouest, des combats opposent rebelles et loyalistes près du site pétrolier de Brega. Pour la première fois, depuis des semaines de quasi-anarchie, des ordres clairs ont animé les rangs des anti-Kadhafi. Des officiers mieux formés sont arrivés et ont renforcé les lignes rebelles, ainsi que des camions lance-roquettes multiples BM 21. Plus aucun civil, journaliste, ou volontaire n'était autorisé vendredi matin par les rebelles libyens à approcher du front.
Pour les Etats-Unis, l'avancée des pro-Kadhafi a été notamment facilitée par les conditions météorologiques. Depuis plusieurs jours, la coalition est gênée dans ses frappes par le mauvais temps qui empêche de «voir les cibles avec précision». Cela a réduit, sans l'éliminer, «l'efficacité» des raids, a reconnu le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen.
http://www.lefigaro.fr/international/2011/04/01/01003-20110401ARTFIG00527-les-insurges-libyens-prets-a-un-cessez-le-feu-sous-conditions.php
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