Misrata est pilonnée sans relâche depuis un mois et demi par les forces du colonel Kadhafi. Les rebelles et les organisations humanitaires alertent depuis des semaines sur le sort des quelque 300.000 habitants de cette ville, la troisième du pays, dont plusieurs centaines ont été tués ou blessés par les combats, selon eux. "Il y a un échange de tirs intensifs d'armes légères, de roquettes et de l'artillerie lourde entre les rebelles et l'armée du régime", a rapporté un photographe de l'AFP, membre d'un groupe de correspondants emmenés par les autorités. Selon un porte-parole des rebelles dans la ville, quatre personnes ont été tuées, dont deux enfants, et dix blessées vendredi par des tirs d'obus et de roquettes sur des maisons à Misrata (200 km à l'est de Tripoli).
Manifestation anti-OtanCe porte-parole de l'insurrection a par ailleurs critiqué à nouveau les forces de l'Otan, qui, selon lui, n'étaient "pas en train de remplir leur mission de protéger les civils. Les civils sont en train d'être tués à Misrata", a-t-il déploré, admettant cependant que "les avions de l'Otan ont détruit totalement les casernes et les bataillons de Kadhafi autour de la ville". Vendredi environ 400 personnes ont manifesté à Benghazi scandant "A bas l'Otan". Jeudi, des avions de l'Otan avaient ouvert le feu sur une colonne de chars rebelles, faisant au moins quatre morts -deux combattants et deux médecins-, six disparus et 14 blessés, selon le chef d'état-major des insurgés, le général Abdelfatah Younès. C'est la deuxième fois que l'Otan tirait ainsi sur des rebelles depuis qu'elle a pris le 31 mars le relais de la coalition multinationale commandée par les Etats-Unis.
Améliorer les communications entre Otan et insurgésConcernant le raid meurtrier de l'Otan jeudi sur des positions d'insurgés dans la région de Brega (est), la rébellion a affirmé qu'elle ne demandait pas d'excuses mais elle souhaite améliorer ses communications avec l'Alliance. "C'est un incident très malheureux" et "je regrette vivement les morts" qu'il a occasionnées, a déclaré à Bruxelles le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen. "Le problème est qu'il n'y a aucun lien officiel" entre la direction militaire de la rébellion et l'Otan, a indiqué une source proche des diplomates occidentaux en contact avec la rébellion. Il a précisé que des équipements de télécommunications devaient arriver vendredi à Benghazi pour permettre un lien entre les rebelles et une capitale européenne.
Quoi de neuf à l'est et à l'ouest ?Sur le front Est, la situation restait confuse dans la région d'Ajdabiya, toujours tenue par les rebelles mais quasi-déserte en ce vendredi férié. En milieu d'après-midi, les forces loyalistes ont tiré plusieurs obus sur l'entrée ouest de la ville, avant de refluer. Les rebelles ont été forcés de se replier dans le centre-ville, à sept km de là. A l'Ouest, Zenten, à une centaine de km au sud-ouest de Tripoli, est également la cible depuis plusieurs jours de tirs d'obus des forces loyalistes positionnées autour de la ville, selon un témoin.
Une aide humanitaire européenne ?L'Union européenne s'est dit prête à apporter une aide humanitaire à la ville assiégée, sécurisée si nécessaire par des moyens militaires, dans une lettre adressée vendredi par sa chef de la diplomatie, Catherine Ashton, au secrétaire général de l'ONU.
Sanctions financières du côté de WashingtonA Washington, le département du Trésor américain a indiqué que les sanctions économiques de Washington contre le régime libyen avaient été étendues à cinq caciques du régime et à deux oeuvres caritatives détenues par le famille Kadhafi.
http://lci.tf1.fr/monde/afrique/libye-violents-combats-a-misrata-assiegee-par-les-forces-loyalistes-6379010.html
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