Le parquet de Paris a d'ores et déjà ouvert une enquête préliminaire, selon une source judiciaire. Une enquête confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et à la Sous-direction antiterroriste (SDAT). Des policiers français doivent se rendre dès vendredi matin à Marrakech pour y prendre part à l'enquête, selon une source proche du dossier. Nicolas Sarkozy, qui a condamné un "acte odieux, cruel et lâche", s'est entretenu au téléphone avec le roi du Maroc.
Un explosion très violente
Le café Argana était bondé au moment de l'explosion. Comme le montrent les images, le 1er étage, comprenant le restaurant et la terrasse surplombant la fameuse place Jemaa-el-Fna, est "complètement éventré", a raconté Matthieu, un internaute de TF1News, qui a entendu une "énorme explosion" et vu "une énorme fumée noire s'échappant du restaurant". Un photographe de l'agence Reuters présent sur les lieux a "vu des corps déchiquetés qu'on sortait de l'établissement".
Un journaliste de L'Express, qui était sur la place Jemaa-el-Fna au moment de l'explosion, a pour sa part rencontré une touriste sous le choc : "J'étais avec mes enfants lorsque j'ai senti le souffle de l'explosion". L'explosion s'est "effectivement produite sur la terrasse du café", a confirmé à l'AFP la femme d'un serveur tué dans l'attentat. "Le patron du café a été grièvement blessé", a-t-elle ajouté. Un important dispositif policier a été mis en place pour procéder à l'évacuation des victimes et pour tenir à distance la foule des badauds qui se sont rapidement agglutinés autour du lieu de l'explosion.
Un attentat-suicide ?
Après avoir parlé d'un accident -des bonbonnes de gaz ayant pris feu dans l'établissement-, les autorités ont confirmé en milieu d'après-midi la piste terroriste. "L'analyse des premiers indices recueillis sur le lieu de l'explosion qui s'est produite, jeudi, dans un café à Marrakech confirme la thèse de l'attentat", précise le ministère marocain de l'Intérieur dans un communiqué.
Selon un responsable de la préfecture de la ville, les autorités soupçonnent déjà l'acte d'un kamikaze. "Nous avons trouvé des clous dans l'un des corps", a-t-il indiqué. Selon un témoin qui était au café Argana au moment de l'explosion, "un individu est rentré dans le café et a déposé une bombe avant de sortir". Mais, selon un autre témoin rescapé : "un individu est rentré au café. Il a commandé un jus d'orange et quelques minutes plus tard, il s'est fait exploser". Le ministre de l'intérieur marocain s'est refusé a confirmer la thèse du kamikaze. Il a indiqué que des recherches étaient en cours pour "l'identification des auteurs de ce crime". Les forces de sécurité marocaines se sont déployées dans le pays. "Des barrages ont été dressés à l'entrée des grandes villes du Maroc pour assurer la sécurité intérieure du pays", a indiqué un haut responsable de la police.
Le roi Mohammed VI du Maroc a ordonné une enquête rapide et transparente, exigeant que le public soit informé de ses conclusions. "On n'avait pas de crainte particulière en ce moment sur le Maroc", a déclaré le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, sur RTL. "Le terrorisme est quelque chose que l'on redoute toujours", a-t-il ajouté. "Cela nous rappelle à une vigilance extrême contre ce phénomène terrifiant." 3 millions de touristes français visitent chaque année le Maroc, selon le Quai d'Orsay. Cette attaque est la plus meurtrière depuis les attentats menés par des extrémistes islamistes en 2003 à Casablanca, qui avaient fait 45 morts, dont 12 kamikazes > lire notre article - Attentat à Marrakech : la pire attaque depuis 2003.
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