Les ministres des Affaires étrangères de l'Otan, divisés sur l'urgence de durcir l'intervention militaire contre le leader libyen Mouammar Kadhafi, se retrouvent ce jeudi à Berlin, deux semaines après que l'alliance a pris les opérations en main en Libye. Pendant ce temps, d'âpres combats se poursuivent sur le terrain.
La France et le Royaume Uni tentent de convaincre leurs alliés que la mobilisation insuffisante de certains freine l'action de l'aviation contre les troupes de Kadhafi. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton sera présente. Toutefois, l'appel franco-britannique ne concerne pas les Etats-Unis. S'ils ont retiré comme prévu du théâtre libyen une cinquantaine de chasseurs-bombardiers le 4 avril, ils continuent d'aider puissamment l'Otan et restent en réserve. Mme Clinton a d'ailleurs assuré jeudi que les Etats-Unis «soutiendraient fortement» l'opération de l'Otan en Libye jusqu'au départ du pouvoir du leader libyen Mouammar Kadhafi.Les demandes de Paris et Londres visent d'autres alliés, même s'il faut exclure un changement d'attitude de l'Allemagne, qui a été d'emblée contre toute intervention militaire, ou de la Turquie, la plus radicalement opposée aux frappes. Il est néanmoins impératif aux yeux des Français et des Britanniques, en pointe depuis le lancement de l'intervention le 19 mars, d'intensifier les opérations aériennes. Deux mois après le début de la révolution libyenne, l'impasse militaire entre les rebelles tenant l'est du pays et les troupes loyales à Kadhafi, n'est pas de nature à convaincre le leader libyen à quitter le pouvoir, estiment-ils.
Les rebelles ont repris d'Ajdabiya
Sur le terrain, les forces rebelles ont repris la ville stratégique d'Ajdabiya (est), à 160 km au sud de Benghazi, théâtre de combats meurtriers ces derniers jours, mais les unités pro-Kadhafi y maintiennent leur pression.
A Misrata (à 200 km à l'est de Tripoli), tenue par les insurgés, au moins 13 personnes, dont quatre Egyptiens, ont été tuées et 50 autres blessées jeudi dans une attaque des forces loyales au régime libyen. «Nous faisons face depuis l'aube à une attaque lâche et criminelle sur le secteur du port et le quartier de Kasr Ahmed près du port», déclare un responsable de la rébellion, ajoutant que les forces loyales au colonel Mouammar Kadhafi «ont tiré des dizaines de roquettes Grad et des dizaines d'obus de chars (...) Le bilan va sans doute s'aggraver. Nous recherchons toujours à main nu d'autres victimes sous les décombres des maisons», a-t-il indiqué.
A l'occasion de la réunion mercredi à Doha du Groupe de contact chargé du pilotage «politique» de l'opération, les rebelles ont encore réclamé que l'Otan bombarde davantage les troupes de Kadhafi et exigé la livraison d'armes.
Pourtant s'il a insisté sur la nécessité d'un départ de Kadhafi et décidé la mise en place d'un mécanisme financier pour aider la rébellion, le Groupe de contact a évité d'évoquer explicitement des équipements militaires. C'est que ce sujet-là divise aussi la coalition. Le vice-ministre libyen des Affaires étrangères a accusé le Qatar d'avoir livré des missiles antichars Milan de fabrication française aux rebelles et envoyé des experts pour entraîner 700 rebelles.
http://www.leparisien.fr/intervention-libye/une-offensive-des-forces-de-kadhafi-fait-13-morts-a-misrata-14-04-2011-1407858.php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire