Kadhafi cherche-t-il une porte de sortie ?Au moins deux fils du colonel Kadhafi proposent une transition vers une démocratie constitutionnelle qui prévoirait le retrait du pouvoir de leur père, rapporte le New York Times. Citant un diplomate sous couvert de l'anonymat et un responsable libyen informés du projet, le quotidien américain indique que la transition serait pilotée par l'un des fils de Kadhafi, Saif al-Islam el-Kadhafi. Le Times ne précise pas si le colonel Kadhafi, 68 ans, souscrit à cette proposition appuyée par ses fils, Seif et Saadi el-Kadhafi. Mais une personne proche de ses fils a indiqué que le père semblait être d'accord, poursuit le Journal. Les deux fils "veulent avancer pour faire changer le pays" sans leur père, relève le Times, citant une personne proche de Seif et de Saadi. Selon le Times, la proposition d'une transition peut traduire les différences existant de longue date entre les fils de Kadhafi. Alors que Seif et Saadi ont été à l'école occidentale, les deux autres de Kadhafi Khamis et Mutuassim sont considérés comme des partisans de la ligne dure, indique encore le journal. Khamis Kadhafi est à la tête d'une milice pro-gouvernementale. Quant à Mutuassim, conseiller de la sécurité nationale, il est considéré comme un rival pour Seif dans la compétition à la succession de leur père, ajoute le New York Times.
Un émissaire de Kadhafi à AthènesPar ailleurs, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères et des Affaires européennes, Abdelati Laabidi, a pour sa part rencontré dimanche le Premier ministre grec Georges Papandreou. Venu à Athènes à la demande de Tripoli, l'émissaire du colonel Kadhafi a transmis un message faisant apparaître que le régime "cherche une solution" au conflit en Libye, "selon les mots utilisés par l'envoyé libyen", a déclaré dans la soirée le chef de la diplomatie grecque, Dimitris Droutsas, dans un communiqué. M. Laabidi était arrivé dimanche matin en voiture en Tunisie comme le chef de la diplomatie libyenne Moussa Koussa le 28 mars. Deux jours plus tard, M. Koussa s'était envolé pour Londres où il annonçait sa défection.
Les combats font rage à BregaComme ces derniers jours, les combats à l'est se sont concentrés dimanche autour du site pétrolier de Brega, à 800 km de Tripoli et à 240 km au sud de Benghazi, bastion de l'opposition, selon un journaliste de l'AFP. Après s'être emparés de l'Université du pétrole, un énorme campus à l'entrée est de la ville, les rebelles ont dû se replier sous le feu des pro-Kadhafi. De fortes explosions ont résonné en provenance des positions de ces derniers, tandis que des avions de l'Otan, dont les frappes aériennes ont freiné ces derniers jours la contre-offensive des forces loyalistes vers l'est, survolaient la région. Les Etats-Unis ont par ailleurs accepté à la demande de l'Otan de mener des frappes jusqu'à lundi en raison "du mauvais temps récent".
Des diplomates en LibyeUne délégation de diplomates britanniques est arrivée samedi soir dans le fief rebelle de Benghazi (est) pour, selon Londres, "entrer en contact avec des personnalités, dont le Conseil national de transition" (CNT), organe représentatif de la rébellion. Cette mission intervient près d'un mois après l'envoi d'une première délégation britannique le 6 mars à Benghazi, qui avait tourné court: les diplomates et les membres des forces spéciales britanniques qui la composaient avaient été arrêtées par les insurgés peu après leur arrivée par hélicoptère et avaient dû quitter la Libye.
Le régime accuse la coalition de "crimes contre l'humanité" Le régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a accusé vendredi la coalition internationale de commettre des "crimes contre l'humanité" en bombardant des civils, notamment dans l'est du pays. Le porte-parole du régime, Moussa Ibrahim, a qualifié les dirigeants des pays de la coalition participants à l'opération militaire en Libye de "criminels" et "immoraux", coupables de "crimes contre l'humanité". Selon M. Ibrahim, six civils ont été tués jeudi par des frappes de la coalition à Bouargoub, un petit village près de Brega. Il a aussi accusé la coalition de viser des postes de contrôle tenus par des civils et des policiers le long des 400 km de route séparant Syrte, ville natale du colonel Kadhafi, et Ajdabiya, noeud de communication stratégique actuellement aux mains des rebelles, à 160 km au sud de leur fief de Benghazi. Selon un médecin et l'un des administrateurs de l'hôpital d'Ajdabiya, à 80 km à l'est de Brega, les combats et les frappes aériennes autour de Brega ont tué cinq civils mercredi, trois civils jeudi et trois rebelles vendredi. Dix insurgés ont été blessés.
Les versions livrées divergeaient cependant sur les circonstances de la mort des civils, l'un affirmant qu'ils avaient été tués dans des raids aériens de la coalition internationale et l'autre disant qu'ils l'avaient été par les forces fidèles au colonel Kadhafi.
http://lci.tf1.fr/monde/afrique/libye-kadhafi-se-chercherait-une-porte-de-sortie-6345404.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire