La première, l'agence officielle libyenne Jana avait annoncé mercredi que le colonel Kadhafi avait "envoyé un message au président américain Barack Obama". Un responsable américain a précisé par la suite que Washington avait reçu de nombreuses lettres de Kadhafi au cours des dernières années et que la dernière n'était pas prise plus au sérieux que les précédentes. "Ce n'est certainement pas la première fois" que Kadhafi écrit à Obama, a commenté Jay Carney, porte-parole du président américain. "Les conditions que le président a posées sont claires, des actes, pas des paroles", a-t-il ajouté. Selon l'agence Associated Press, Mouammar Kadhafi plaide auprès d'Obama pour un arrêt des frappes aériennes, dans un message décousu de trois pages. Il s'adresse à Obama en l'appelant "notre fils" ou "excellence" et l'implore de faire cesser une "guerre injuste contre le petit peuple d'un pays en développement". "Je pense que M. Kadhafi sait ce qu'il doit faire", a réagi Hillary Clinton lors d'une conférence de presse. "Il doit y avoir une décision concernant son départ du pouvoir et (...) son départ de Libye. Le plus tôt cela se produira, et le bain de sang cessera, le mieux ce sera".
L'appel de l'ONU pour Misrata Les Nations unies ont appelé à une cessation des hostilités autour de la ville libyenne de Misrata pour que de l'aide puisse parvenir aux blessés et que la population, que l'Otan a promis de protéger, puisse fuir les combats entre les rebelles et les forces du colonel Kadhafi. "La situation sur le terrain est critique pour un grand nombre de personnes qui ont un besoin immédiat de nourriture, d'eau potable et d'aide médicale d'urgence", a déclaré la secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les affaires humanitaires, Valerie Amos, en lançant cet appel. "La possibilité de quitter la ville est désormais une question de vie ou de mort. Nous avons besoin d'une cessation temporaire des hostilités dans cette zone pour que les gens puissent se mettre à l'abri, ainsi que leur famille, s'ils le veulent", a-t-elle insisté. Selon l'ONU, les morts et les blessés se comptent par centaines dans cette ville en proie à des combats continus depuis plus de 40 jours. Dans la journée, l'Otan, mise en cause par les insurgés, a promis de protéger les habitants de cette ville de 300.000 habitants située dans l'ouest libyen et bombardée par les forces de Mouammar Kadhafi. Le ministre français de la Défense, Gérard Longuet, a lui indiqué que Misrata pourrait désormais être ravitaillée par la mer par les insurgés, promettant que la coalition ferait en sorte "qu'à aucun moment les moyens militaires kadhafistes ne puissent l'empêcher".
Menaces sur AjdabiyaDans l'Est, les forces gouvernementales "avancent en direction d'Ajdabiya, aux mains des rebelles. Ils deviennent une menace directe pour cette ville et au-delà, pour Benghazi", fief de l'opposition, a prévenu depuis Naples un responsable de l'Otan, le contre-amiral britannique Russ Harding, commandant adjoint de l'opération "Unified Protector". Les combats se sont poursuivies ces dernières heures dans la région de Brega, à quelques dizaines de kilomètres à l'ouest d'Ajdabiya. A Ajdabiya même, des soldats rebelles ont installé un poste de contrôle pour empêcher les jeunes inexpérimentés de rejoindre le front à quelques dizaines de kilomètres. Mardi, les insurgés avaient dû reculer d'une trentaine de kilomètres vers l'est face aux coups de boutoir de l'armée loyaliste.
Les pro-Kadhafi et la tactique de la guérillaA Naples, un responsable de l'Otan a souligné les difficultés de frappes aériennes, les forces loyalistes se cachant parmi des civils. "Les forces gouvernementales libyennes ont évolué ces derniers jours vers des tactiques non-conventionnelles, se mélangeant au trafic routier et utilisant des civils comme boucliers dans leur avance" vers des sites tenus par les rebelles, a déclaré à la presse le contre-amiral britannique Russ Harding, commandant adjoint de l'opération "Unified Protector". Le ministère britannique de la Défense a annoncé que son aviation avait bombardé six véhicules blindés et six chars de l'armée libyenne dans les régions de Misrata et de Syrte.
Les rebelles et la manne pétrolièreUn pétrolier a appareillé mercredi de la région de Tobrouk avec la première cargaison de pétrole sous contrôle rebelle à quitter le pays depuis le début des frappes aériennes mi-mars, et l'arrêt total des exportations de brut. Cette cargaison, d'une valeur de 120 millions de dollars au cours actuel du brut, devrait permettre de financer l'effort de guerre de l'insurrection.
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