Le ministre de la Défense Gérard Longueta lui aussi déploré que Paris et Londres supportent "l'essentiel" de l'effort de la coalition internationale. "L'Otan n'a pas la possibilité à cet instant d'obliger les partenaires à participer à cette action", a souligné le ministre lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale. Gérard Longuet s'est cependant réjoui que "celles des grandes nations européennes qui ne nous ont pas rejoint au début de la coalition sont en train de mesurer combien il serait nécessaire de rattraper leur retard". "L'Allemagne participera résolument à l'initiative humanitaire annoncée par l'Union européenne et qui est au fond l'oral de rattrapage", a-t-il poursuivi.
Les USA, un frein pour l'Otan ?
Le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, dont le pays a fortement influé pour cette prise en mains par l'Otan, a lui aussi appelé mardi l'Organisation à "intensifier" ses efforts militaires. Aujourd'hui, "le front sur le terrain est figé et il va le rester un certain temps", juge toutefois un responsable diplomatique français sous couvert d'anonymat. "Aucun des deux camps ne peut l'emporter. Les rebelles ne peuvent repartir à la conquête de l'ouest et les forces de Kadhafi, menacées de raids aériens, ne peuvent reprendre l'est", ajoute-t-il. Le secrétaire d'Etat espagnol aux Affaires européennes, Diego Lopez Garrido, n'a lui pas jugé "nécessaire" d'intensifier les efforts de l'Otan. L'alliance "a fait un bon travail", a-t-il insisté, jugeant que "la zone d'exclusion aérienne est un succès".
Près de quatre semaines après le début des premiers bombardements menés par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis - qui se sont retirés depuis de la coalition -, force est de constater que la solution Otan "ne fonctionne pas", note Jean-Pierre Maulny de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). A cela, trois explications, selon lui: "un processus de décision lent" entre alliés dont certains sont opposés au recours à la force (Turquie, Allemagne), "l'absence d'adéquation entre les membres de l'Alliance et les intervenants", et le fait que "les Etats-Unis ne sont plus des participants actifs et représentent, consciemment ou inconsciemment, un frein pour l'Otan".
Près de quatre semaines après le début des premiers bombardements menés par la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis - qui se sont retirés depuis de la coalition -, force est de constater que la solution Otan "ne fonctionne pas", note Jean-Pierre Maulny de l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris). A cela, trois explications, selon lui: "un processus de décision lent" entre alliés dont certains sont opposés au recours à la force (Turquie, Allemagne), "l'absence d'adéquation entre les membres de l'Alliance et les intervenants", et le fait que "les Etats-Unis ne sont plus des participants actifs et représentent, consciemment ou inconsciemment, un frein pour l'Otan".
Eviter tout "dommage collatéral civil"
Pour la Libye, les alliés ont reproduit un scénario à l'afghane avec des engagements militaires "à la carte", explique cet expert. Certains pays participent à la surveillance aérienne du ciel libyen mais ne bombardent pas au sol, d'autres acceptent des attaques mais sous conditions. Si la répartition des rôles est claire, "avec la France et la Grande-Bretagne qui bombardent, cela n'est pas très gênant", estime Jean-Pierre Maulny. "A condition que les ordres soient donnés", ajoute-t-il.
A la décharge de l'Alliance, des conditions très strictes ont été établies pour éviter tout "dommage collatéral civil" et il arrive souvent que les avions reviennent à leur base avec missiles et bombes. Ce qui n'a toutefois pas empêché l'Otan d'avoir commis au moins deux "bavures", avec des morts parmi les rebelles qu'elle est censée soutenir. Le manque de résultats reproché à l'Otan vient aussi de l'adaptation des forces de Kadhafi à la nouvelle donne: ses troupes ont installé des chars dans des villes, utilisent parfois des boucliers humains, et ont recours à des véhicules tout-terrain rapides pour mener des coups de force. Sans troupes au sol, il est difficile à l'Otan de les parer. Sur le terrain, la rébellion libyenne a rejeté lundi à Benghazi le cessez-le-feu proposé par l'Union africaine (UA), pourtant accepté la veille par Mouammar Kadhafi, expliquant qu'elle refuserait toute médiation ne prévoyant pas un départ immédiat du dirigeant
A la décharge de l'Alliance, des conditions très strictes ont été établies pour éviter tout "dommage collatéral civil" et il arrive souvent que les avions reviennent à leur base avec missiles et bombes. Ce qui n'a toutefois pas empêché l'Otan d'avoir commis au moins deux "bavures", avec des morts parmi les rebelles qu'elle est censée soutenir. Le manque de résultats reproché à l'Otan vient aussi de l'adaptation des forces de Kadhafi à la nouvelle donne: ses troupes ont installé des chars dans des villes, utilisent parfois des boucliers humains, et ont recours à des véhicules tout-terrain rapides pour mener des coups de force. Sans troupes au sol, il est difficile à l'Otan de les parer. Sur le terrain, la rébellion libyenne a rejeté lundi à Benghazi le cessez-le-feu proposé par l'Union africaine (UA), pourtant accepté la veille par Mouammar Kadhafi, expliquant qu'elle refuserait toute médiation ne prévoyant pas un départ immédiat du dirigeant
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