Quelques minutes avant l’explosion, Emilie, une jeune touriste française, se rendait prendre verre au café Argana, l’un des lieux les plus prisés des touristes de la place Jemâa el-Fna, au centre-ville de Marrakech. L’œil attiré par une djellaba en vitrine, la jeune femme entre dans une boutique. C’est à ce moment que la bombe explose, à seulement quelques mètres d’elle. « Je suis encore sous le choc. C’est trop dur de rester après ce que j’ai vu. J’ai réservé un billet pour le premier avion que j’ai trouvé pour Marseille », expliquait-elle en larmes hier soir à l’aéroport de Marrakech, alors qu’elle s’apprêtait à prendre son avion en direction de la France.
D’autres Français, qui eux n’ont pas vécu ce drame en direct sur les lieux, ont décidé malgré tout de poursuivre leur séjour. « Ces habitués sont navrés de cet événement qui touche ce pays qu’ils aiment. Mais ils refusent de se laisser gagner par la peur », souligne leur accompagnateur, Mustapha Ahitass. Ce guide a d’ores et déjà prévu d’emprunter des circuits qui évitent le centre-ville. Au moment de l’explosion, il se trouvait à 200 mètres du café : « J’ai entendu un grand bruit. Le sol a tremblé. Je me suis précipité en direction de la place. Il y avait des corps déchiquetés et la foule était paniquée. » Sur la place du centre-ville, les terrasses des cafés et des restaurants sont encore ouvertes. « Les Marocains continuent de vivre normalement. Les touristes ont en revanche déserté les lieux », confie Khalid Oukraou, un autre guide présent dans la capitale marocaine. « Depuis une semaine, les vacanciers commençaient pourtant à revenir. C’est tellement soudain. Ici, tout le monde est vraiment très triste. »
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